Sur le plan économique la France fait
indubitablement partie des pays du sud même si elle s’en tire moins mal que la
majorité d’entre eux. La question qui se pose alors est de savoir si la
politique actuelle est plus performante que la précédente. Pour cela nous
allons comparer les pays d’Europe, en y ajoutant les États-Unis, le Japon et la
Turquie pour une comparaison hors de l’Europe, sur deux tranches de deux années,
à savoir les deux ans de 2010-2011 après la crise de 2008-2009 et les deux
années couvrant 2012-2013. Les variations sont toutes exprimées par rapport à l’ensemble
de l’UE.
Le graphique ci-contre montre clairement que 10 pays, dont
8 de l’UE, améliorent ou maintiennent leur performance en 2012-2013, dèja
positive dans la période couvrant 2010-2011, par rapport à l’ensemble de l’UE d’une
période à l’autre, à savoir dans l’ordre : Lettonie, Lituanie, Pologne,
Roumanie, Norvège, Suisse, Islande, Suède, Slovaquie, Croatie. On note que seule
la Slovaquie est dans la zone euro et que deux pays, la Norvège et la
Suisse, ne font pas partie de l’Union Européenne.
Cinq pays ont des performances
positives ou nulles sur 2012-2013 mais en retrait de 2010-2011 à savoir : Estonie,
Turquie, Bulgarie, Allemagne, Autriche, Hongrie. La Turquie ne fait pas encore
partie de l’UE. La Bulgarie et la Hongrie ne sont pas dans la zone euro. On
note que l’Allemagne ne réédite pas ses performances de 2010-2011.
Les États-Unis et le Japon se
signalent par des performances positives sur 2012-2013 après celles négatives
de la période précédente. C’est le cas également de Malte et du Royaume-Uni. Ce
dernier sort d’une période très négative avant l’arrivée de Cameron au pouvoir.
On peut ajouter le Danemark qui ne progresse pas par rappott à l’UE en 2012-2013
mais qui sort de performances négatives. La période 2012-2013 est donc
finalement meilleure pour 2 pays européens hors UE sur 2, pour 16 pays de l’Union
européenne sur 28 dont seulement cinq sur 18 de la zone euro !
Le Luxembourg, qui reste un cas
particulier, sort de la zone de performances positives. Dans la zone des
performances négatives par rapport à l’UE, mais moins négatives en 2012-2013, on
trouve : l’Espagne, le Portugal et la Grèce. L’amélioration est légère
pour la Grèce car elle décroche néanmoins nettement. Le Portugal freine un peu
la descente et l’Espagne plus nettement mais ces trois pays s’éloignent un peu
plus de l’Allemagne.
Les pays qui, non seulement ont eu
des performances négatives en 2010-2011 mais les détériorent encore en
2012-2013, sont les Pays-Bas, l’Italie et surtout Chypre. Pour l’Italie il est
clair que la politique menée avant le changement du chef du gouvernement,
politique d’austérité, a été très
négative. Ces trois pays font partie de la zone euro.
La France se trouve dans un groupe
compact de 5 pays qui détériorent également leurs performances nulles en
2010-2011. Il comprend également : Belgique, Slovénie, République Tchèque
et Irlande. Seule la République Tchèque n’est pas dans la zone euro. Les
politiques menées dans ces pays sont moins bonne que les précédentes et les
éloignent un peu plus de l’Allemagne. La France affiche une performance égale à
celle de l’Espagne en 2012-2013 ! Enfin la Finlande est le seul pays du
Nord à détériorer une performance déjà négative en 2010-2011 et fait partie de
la zone euro contrairement à la Suède et à la Norvège.
On peut donc tirer plusieurs
enseignements sur l’Europe, l’UE, la zone euro et la France. D’abord on note
que, si l’on exclut quelques pays des Balkans encore candidats, les deux pays
hors UE montrent des performances non seulement meilleures que l’ensemble de l’UE
mais en progression sur la période 2012-2013. On note ensuite que 16 pays sur
28 de l’UE égalent ou améliorent leurs performances mais que parmi eux il n’y
a que 5 pays de la zone euro sur 18 ! La Turquie, candidate à l’UE,
fait partie des meilleurs et les États-Unis et le Japon font désormais mieux
que l’UE. Enfin la France recule maintenant par rapport à l’ensemble des pays
de l’UE.
Le constat est sans appel car l’appartenance
à l’UE ne donne pas à celle-ci un gage de réussite économique mais plus grave
la zone euro creuse des écarts entre quelques pays bénéficiaires, dont l’Allemagne
et la Slovaquie, et les autres. Le Royaume-Uni montre qu’une politique adéquat
et une monnaie nationale peut faire sortir de l’ornière dans laquelle il se trouvait. La zone euro ne
protège pas, elle tire les richesses de la plupart vers quelques-uns.
Enfin la France montre qu’elle n’a pa
su prendre les mesures nécessaires certes mais qu’en plus elle subit
inexorablement la loi d’une monnaie qu’elle ne peut assumer par sa
compétitivité comme la Belgique, même si elle s’en tire moins mal que les
autres pays du sud. En juillet 2014 la croissance de la zone euro semble
légèrement repartir après deux mois de ralentissement mais pas en France selon l’indice
PMI. Il nous reste à voir à quel prix les pays européens ont réussi ou raté l’évolution
de leur PIB/Habitant, c’est-à-dire de combien ils ont augmenté la dette publique
qu’ils passent aux générations futures et hypothèquent leur avenir.
La France et ses voisins, hors Allemagne, n’œuvrent que pour celle-ci.
L’euro-mark met notre économie dans la quadrature du cercle.
La croissance ne peut jaillir que d’une dévaluation externe
Alors que nous entrons dans une dévaluation interne
Qui mène à l’austérité, à la pauvreté sans croissance !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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