A l’intérieur
la Conférence sociale se termine en eau de boudin. En juin 2014, le taux de croissance annuelle de l'indice des prix à
la consommation (IPC) a chuté à 0,5 %, la déflation n’est pas loin, la
croissance ne vient pas et le chômage augmente. A l’extérieur les interventions
au Mali et en Centre-Afrique ne résolvent rien mais maintiennent nos forces
armées sur place pour longtemps, celle en Syrie où l’on voulait la mort de
Bachar el Assad est abandonnée par les
USA et bloquée par la Russie, celle en Ukraine ne se joue qu’entre l’Allemagne et
les USA.
Un
Président sans projet pour la France en dehors du compromis pour durer,
manipulant le double langage et l’enfumage, se faisant élire à gauche pour
pratiquer la même politique d’austérité que son prédécesseur, dépendant de l’hégémonie
américaine et des diktats allemands, ne peut conduire ce pays vers autre chose
que sa dissolution dans un ensemble plus vaste et vers sa perte de
souveraineté. Quand on a moins de 20% de confiance de son peuple, cela veut
bien dire qu’il n’adhère pas à une politique sans horizon lointain, crédible et
mobilisateur.
Le
grand projet de la France, c’est le maintien dans l’euro. Le grand projet
européen c’est le fédéralisme, l’expansion à l’est et le Traité Transatlantique
à l’ouest. Les projets européens ne sont pas ceux qui mènent la France vers un
avenir meilleur. Nous suivons les États-Unis et Berlin. La politique de la France
suit celle de notre voisine qui n’a pas changé son rêve de domination de l’Europe
depuis Bismarck. Elle entretient une complicité avec les USA, chacun ayant des
avantages à en tirer. Pour les États-Unis l’Allemagne leur ouvre les portes d’une
future fédération qui n’aura plus qu’une seule voix et pourra faire évoluer un
dollar mal en point vers une monnaie américano-européenne face au yuan. Pour l’Allemagne
c’est le champ libre vers l’est et la protection nucléaire.
Nos
ambitions sont défensives et pleutres. Nous n’avons plus de cap et nos actions
intérieures sont enferrées dans une fausse politique de droite contrôlée par
Bruxelles. Le CICE (Crédit d’Impôts Compétitivité Emploi) et le Pacte de
Responsabilité n’atteindront pas leurs objectifs. Le CICE est distribué indifféremment
sur les entreprises, qu’elles soient exportatrices ou non. En fait la plus
grande partie va vers la Poste et la grande distribution. Le but d’aide à l’exportation
ne sera pas atteint et son impact sur les entreprises exportatrices sera
suffisamment faible pour qu’une variation de la parité euro/dollar en annule l’effet.
Le CICE a permis de faire une politique de l’offre sans débourser un sou en
2013. Mais il va falloir payer la note dès cette année. C’est ce qui s’appelle « reculer
pour mieux sauter ». C’est une TVA sociale, décriée en son temps par la
gauche, qui avait au moins l’avantage d’être simple à appliquer.
Le
pacte de Responsabilité ne créera pas un million d’emplois évidemment car on
sait que ce n’est pas les grosses entreprises qui créent l’emploi mais les
petites. Il commence déjà à être détricoté avec la mise en sourdine du contrat
pénibilité qui surcharge administrativement les entreprises. Quatre
organisations syndicales viennent de tuer une Conférence sociale qui s’annonçait
comme un marché de dupes. Les 7 et 8
juillet, le Président et le Premier Ministre ont voulu faire avaliser aux
syndicats non des compromis mais des compromissions.
La France
se dirige vers la déflation au sens commun du terme qui veut dire une
progression des prix nulle et au sens économique du terme, c’est-à-dire une
régression de la création de monnaie et du crédit. Les banques privées qui ont
largement dépassé leurs possibilités de crédit avec plus de 30 fois leurs fonds
propres au lieu du ratio 12, doivent faire face à des non-remboursements, serrent
leur bilan et diminuent les crédits. La machine économique risque de tomber en
panne dès juillet. L’inflation n’est que de 0,5%, ce qui amène l’Etat à
abaisser le taux d’intérêt du livret de Caisse d’Épargne.
Depuis
mai 2011 la politique d’austérité étend ses ravages alors que la relance
économique n’est pas là. Elle crucifie la France alors que l’Allemagne commence
à sentir l’effet de l’appauvrissement des pays qui l’entourent et va chercher
de l’air vers l’est de l’Europe. Relancer les infrastructures comme le proclame
Arnaud Montebourg, un pas dans la bonne direction, est incompatible avec une
politique d’austérité, un déficit surveillé par Bruxelles et un endettement
qui va atteindre le total de la production annuelle.
« Que
la France sorte de l’Euro, retrouve sa souveraineté monétaire et dévalue,
accompagnée par d’autres pays qui connaissent aujourd’hui des difficultés
similaires ou mêmes pires, et l’accroissement de demande provoquera un rapide
accroissement de l’emploi. Car, rien dans la situation actuelle n’est
irrémédiable. » (Jacques Sapir)
C’est l’incompétence, la couardise, l’appât
du gain et non du Bien commun,
Qui enfonce le pays et le vend à l’Europe
fédérale allemande
En coopérant à la puissance
militaro-économique
Et à l’hégémonie des États-Unis.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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