Le
constat est amer mais la France va mal et 71% des français, selon le dernier
sondage, pensent que la France ira plus mal à la fin du quinquennat qu’aujourd’hui.
La cote du Président a perdu 3% de popularité en un an. Les remèdes sont toujours
la diminution des dépenses de fonctionnement, mais seulement un peu par l’État
lui-même et beaucoup par les collectivités territoriales et les prestations
sociales. Pour tout remède on crée une écotaxe supplémentaire, une révolution de l’Éducation Nationale avec l’introduction
du « code informatique » dès le primaire dans le temps périscolaire,
un CICE qui va partiellement rater son objectif mais coûter fort cher dès 2014
et un Pacte de Responsabilité qui ne peut naître que dans la douleur et après
nouvelles concessions au patronat. Le résultat est connu d’avance.
Tout
doucement la réalité s’impose, car la politique d’austérité commencée en 2011
montre non seulement son inefficacité mais plombe notre économie et ne génère
que du chômage et des dettes. Le gouvernement tente timidement de changer de
cap dans les discours de Vals et Montebourg. Malheureusement il ne s’agit pas
de clairvoyance ni d’intelligence lorsque c’est le nez dans la moutarde que l’on
réalise qu’elle vous monte au nez. Le réel impose même à Angela Merkel de prêter
l’oreille aux demandes de l’Italie et mezzo voce de la France. L’austérité qui
diminue le déficit en augmentant la pression fiscale, en diminuant les
investissements sur les infrastructures, en bloquant les retraites et les
salaires des fonctionnaires tout en augmentant le nombre de ces derniers, ravage
la France mais aussi tous les pays du sud de l’Europe.
Le chômage
n’est que la résultante de toutes les actions des gouvernements et de la force
du réel du moment. Son évolution n’est que la résultante de l’évolution du
réel, celle de la croissance intérieure et extérieure du monde, de la vie
sociétale, des contraintes législatives, administratives, juridiques,
environnementales, etc. Cette évolution du réel n’est donc jamais ce que l’on
aurait voulu qu’elle soit mais elle doit aller dans le bon sens. Si ce n’est
pas le cas, les gouvernants masquent leur incompétence derrière l’alibi de l’action
prise pour raison politique, sous-entendu idéologique. Les idéologies de la justice
sociale, de l’Europe fédérale, de l’euro, de l’égalité sous toutes ses formes, de
la détention d’une démocratie à imposer partout, sont toutes des formes de
blocage de l’intelligence, de son « encapsulement ».
La
clairvoyance, l’intelligence, c’est le choix des meilleurs routes pour le Bien
commun, ce n’est pas l’application d’une idéologie, c’est la flexibilité du
raisonnement qui confronte constamment le résultat à l’idée qui l’a générée et
fait évoluer le cap en permanence. L’intelligence c’est l’œil du marin qui
navigue entre les écueils et sait deviner leur présence par les mouvements de
la mer avant de s’y briser, qui sait où il veut aller mais qui vire de bord
quand il faut. Il a l’œil à la proue du navire mais il a tracé sa route sur les
cartes et la modifie en fonction de la météo. Gouverner c’est prévoir, l’État
ne prévoit rien au-delà du court-terme et regarde la trace laissée par le navire
pour changer de direction au lieu de regarder devant.
La
trace montre depuis 2011 que la direction continue à être mauvaise, c’est ainsi
que l’indice PMI (Purchasing
Managers Index en anglais) de l’activité globale en juin 2014 nous place
parmi les peuples dont l’activité globale est la plus mauvaise. Cet indice des directeurs d'achat est un
indicateur composite de l'activité manufacturière d'un pays. Exprimé en
pourcentage, il prend en compte les prises de commandes, la production,
l'emploi, les livraisons et les stocks du secteur manufacturier. Il s'agit d'un
indicateur reflétant la confiance des directeurs d'achat.
Pour
mieux mesurer l’ampleur du désastre, il suffit de regarder notre poids dans le
commerce mondial. En 1999 avant l’euro, nous représentions 17% du commerce de l’euro
zone et 5,5% du commerce mondial. Les valeurs actuelles sont respectivement
12,5% et 3,3% soit des baisses de 26% et 40%. De plus nous ne cessons de perdre
car la balance commerciale est dans le rouge et si elle s’améliore un peu avec
14,4Mds€ au premier trimestre 2014, c’est grâce à une diminution plus rapide
des importations par rapport à celle des exportations. Même constat si l’on
regarde le déficit public qui va vers les 80Mds€ pour 2014, alors que la
prévision de croissance à 1% va devoir être ramenée à 0,7% pour un nouveau
rectificatif au budget.
Quand
on ajoute à cela toutes les affaires de magouillage, de compromissions, de
corruptions qui sortent et dont il apparaît qu’elles se multiplient depuis quarante
ans, on se demande comment nous pouvons encore faire confiance à des hommes
politiques de premier plan comme Jean-Marc Ayrault et Alain Jupé, qui ont été
condamnés par la justice et ont montré de graves erreurs aux commandes de leurs
fonctions ministérielles, ou à Nicolas Sarkozy qui a fait de même et cumule les affaires avec la justice.
Il faut que nous soyons tombés bien bas ! « Les
gouvernements les plus efficaces seront ceux qui se concevront eux-mêmes
essentiellement comme prestataires de service pour la liberté d’agir, de créer,
d’entreprendre. Ceux qui comprendront que les détenteurs de capitaux ont et
auront le choix” (Guy Millière)
Brouillage des idées et enfumage
politique
Sont les deux gamelles de la France
Dues au blocage idéologique,
Et à l’Incompétence !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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