Le
titre « Nicolas Sarkozy est mis en
examen » ne suffit pas à rendre compte des conséquences de cet acte judiciaire.
Il faut vraiment écrire : « Le
Président de la République sortant est mis en examen » pour donner
toute la portée à cet évènement. De même que la Révolution a décapité la
royauté, cet acte judiciaire, moins sanglant certes, est néanmoins une invite
au bûcher de l’oubli, aux archives de l’histoire de la France avec l’opprobre possible
d’une fin sans gloire. On ose espérer que le dossier examiné par les juges
contient réellement des présomptions très étayées de culpabilité, car les
procédés utilisés pour collecter de l’information ont relevé de ceux utilisés
contre le grand banditisme.
Quel
que soit le non-lieu ou la condamnation qui sera prononcée dans les mois ou les
années qui viennent, la fonction présidentielle est descendue de l’estrade où l’avait
mise la Vème République. Les attaques en règle avec une succession de mises en
cause, dont Pygmalion n’est que la dernière, décrédibilise la fonction après
avoir sali l’honneur d’un citoyen qui n’est pas comme les autres. Qu’on le
veuille ou non, Nicolas Sarkozy n’est pas un français comme les autres. Il
représente toujours la France aux yeux du monde entier !
Les
propos de ses adversaires politiques, qui se réjouissent de voir qu’il est
traité par la justice comme tout autre citoyen, ne font que du mal à notre pays.
Ils devraient en être peinés car le nouveau Président voit aussi son crédit
largement entamé par le fiasco économique que des mensonges répétés ne peuvent
masquer. Compte-tenu de la personnalité du prévenu, si la justice doit passer elle
doit être entourée de multiples précautions pour éviter des règlements de
comptes politiques à posteriori ou ce qui pourrait être interprété comme tel.
N.
Sarkozy avait déjà redescendu la fonction présidentielle au niveau de la rue
par ses interventions dans un langage qui ne sied pas à la fonction. Il avait
néanmoins réussi à parer la France d’un crédit international même si la
vassalisation du pays et sa décroissance économique ne nous laissent pas un bon
souvenir. Mais nous nous trouvons dans une situation où la médiocrité du mandat
de François Hollande, son désaveu populaire, vient s’ajouter au discrédit de la
fonction. Les deux présidents, l’ex et le nouveau, sont comme les deux faces d’une
même pièce. Tous deux n’ont pu entrer dans les habits de la fonction que leurs
prédécesseurs depuis 1974 avaient déjà eu du mal à endosser.
Les
querelles internes des deux principaux partis qui ont fourni les Présidents et
les gouvernements depuis quarante ans offraient déjà une image désastreuse avec
pour la gauche, les couacs, les promesses non tenues, l’enfumage permanent dans
une France qui s’enfonce, les paroles assassines entre les caciques avant les
primaires, et pour la droite le spectacle désolant de candidats potentiels s’entretuant,
d’élection interne truquée, de nullité des propositions alternatives.
L’image
d’accusation d’un ex-chef d’État pour fautes graves est d’autant plus
désastreuse que le peuple n’a plus de choix autre, car la pensée gouvernementale
est finalement unique, que de refluer vers des partis extrêmes qui n’offrent
pas toutes les garanties de stabilité pour l’avenir et que les deux camps s’ingénient
à diaboliser. Le peuple hésite à poursuivre dans le schéma de l’Europe qu’on
lui propose et même la monnaie n’est
plus signe de prospérité. On ne l‘entend pas. Le peuple aimerait définir les frontières
de son nouveau pays, l’Europe. On ne le consulte pas. Le peuple aimerait voter
les changements de la vie sociétale et familiale. On le lui refuse. Avant de
voir disparaître le découpage territoriale issu de ses ancêtres, le peuple
aimerait avoir son mot à dire. Le coin d’une table, un soir à la chandelle,
suffit pour redessiner des siècles d’histoire.
La mise à mort d’un ex-Président de
droite arrange la gauche qui compte sur le réflexe républicain pour empêcher l’arrivée
au pouvoir d’un parti nationaliste pouvant pactiser avec le fascisme. Une magistrature
qui entretient un contentieux avec N. Sarkozy, des magistrats soupçonnés de
dérive, tout cela donne non seulement des soupçons sur l’indépendance de la
justice mais révèle en même temps un état de déliquescence des institutions. En
souhaitant la mise à mort d’un Président, une partie de la France vient de
signifier l’anéantissement de ce qui faisait l’âme et la grandeur de la
fonction présidentielle et par là-même la Constitution de la Vème République.
Elle ne survivra pas en l’état avec le discrédit sur le fonctionnement
politique actuel. Le Président « bling-bling » a déclenché un « big-bang »
qui dépasse sa propre personne. De Cahuzac à Sarkozy, en passant par un
Président « normal » dans la médiocrité et la duplicité, la République va terminer son cinquième parcours.
Avec la triste histoire de l’arroseur arrosé,
Beaucoup de têtes vont devoir tomber
Et un grand coup de balai va s’imposer.
Le vrai changement c’est pour demain !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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