Le
Traité de Rome a été signé il y a 57 ans, le 25 mars 1957, suivi de l’Acte
Unique Européen en 1986, du Traité de Maastricht en 1992, d’Amsterdam en 1997,
de Nice en 2001 et de Lisbonne en 2007 mais en 2014 l’Europe ne fait plus
rêver. Car, 57 ans après le traité de Rome et 22 ans après celui de Maastricht
créant l'UE et l'euro, ce sont la richesse, l'âme et la culture même de
l'Europe qui sont en passe, sinon d'être totalement détruites, du moins de
disparaître aux yeux du plus grand nombre, dans l’appauvrissement relatif du
continent, la fuite de la démocratie, une immigration de peuplement et une
vassalisation économique et militaire aux États-Unis qui nous envahissent de
plus par la vulgarité insondable et la bêtise des productions standardisées
américaines.
- l'ensemble du continent est devenu la lanterne rouge mondiale de la croissance, et cela dure depuis maintenant 15 ans.
- la pauvreté et le chômage battent des records historiques.
- le nombre de nouveaux chômeurs s'accroît de plusieurs milliers chaque jour à travers l'UE (1000 par jour, rien qu'en France).
- l'agriculture, sommée d'avoir les mêmes rendements que les grandes plaines de l'Oklahoma, devient l'industrie de la malbouffe.
- l'industrie des pays du sud de l'Europe ne sera bientôt plus qu'un souvenir.
- la dictature financière s'approprie sans vergogne les patrimoines publics des peuples d'Europe.
- les oligarques forcent à détruire méthodiquement tous nos acquis sociaux.
- les nations d'Europe sont devenues les supplétifs de l'hégémonie américaine et de ses guerres d'agression et de pillage à travers le monde.
- la consommation d'anxiolytiques et le nombre de suicides sont en croissance verticale dans tous les pays de l'UE.
- les pays du sud de l'Europe constatent une hausse prodigieuse de l'émigration de leurs éléments les plus dynamiques vers toutes les zones du monde sauf l'UE
- à contrario l’immigration en provenance des pays d’Afrique ne cesse de croître avec une véritable immigration de peuplement et un impact civilisationnel de plus en plus prégnant.
- la démocratie recule avec des décisions imposées sur le fonctionnement et l’étendue du territoire européen, avec de plus en France des décisions sociétales imposées par voie parlementaire pour refus de référendum.
Aujourd’hui,
après toutes ces promesses dont celle de Nicolas Sarkozy pour « l’Europe qui protège » et celle de
François Hollande de l’inversion de la courbe du chômage, la zone euro est encore
très fragile selon le FMI. Le Fonds monétaire international a averti lundi que
le risque de chocs pouvait stopper nette la reprise économique sur le continent
européen, victime d’une croissance trop faible pour consolider son économie et
faire décroître le chômage. Le FMI appelle à plus de réformes structurelles et
à soutenir la demande en zone euro.
Pourtant
la mondialisation, avec sa libre circulation des hommes, des capitaux et des
biens dans laquelle l’Europe s’est ouverte plus encore que les autres
continents, ne profite qu’à la Finance, ennemi numéro 1 du candidat Hollande,
mais que Michel Sapin adore à condition qu’elle soit bonne… pour qui ? Les
banques multiplient leurs profits malgré les risques insensés qu’ils ont pris,
la monnaie coule à flots hors des banques centrales et se déverse pour la plus
grande part dans la spéculation.
C’est
parce que l’argent ne va que vers la Finance et ceux qu’elle rétribue que les
gouvernants masquent la réalité. «
Le système a saturé tout l'espace disponible et est à l'origine de tensions de
plus en plus fortes. Pour les masquer ceux qui nous gouvernent pratiquent la
politique de l'oxymore. Forgés artificiellement pour paralyser les oppositions
potentielles, les oxymores font fusionner deux réalités contradictoires :
"développement durable", "marché civilisationnel",
"flexisécurité", "moralisation du capitalisme", etc. Ils
favorisent la destruction des esprits, deviennent des facteurs de pathologie et
des outils de mensonge. » Extrait de "La politique de
l'oxymore", de Bertand Méheust, publié aux éditions La Découverte.
L’allocution du président de la République lors des cérémonies du 14 juillet est l’occasion de juger de cette communication de maquillage de la vérité. Il devait « inverser la courbe du chômage, coûte que coûte » avant la fin de l’année 2012. Après avoir reconnu que "le chômage progresse implacablement", il le met sur le dos de la crise qui « s'est révélée plus longue et plus profonde que nous l'avions nous-mêmes prévu ». Un aveu qui montre l’incapacité à prévoir d’un homme de pouvoir alors que les économistes de toutes tendances donnaient l’objectif impossible à atteindre, vu les mesures prises et la croissance surévaluée.
Pour
mâtiner le discours anxiogène sur le chômage, en bon politique, François
Hollande multiplie les références à l’éducation et à la jeunesse. Ici il parle
d’investissement, d’embauches et autres actions qui sonnent bon l’avenir. Ce
refrain est plus mobilisateur, il projette les citoyens dans l’avenir, et cela
ne mange pas de pain. Comme l’éducation
nationale est la dernière institution qui vote massivement socialiste, avec ce
thème il fait d'une pierre, deux coups.
On brûle au passage les vœux d’hier dont le « je veux désendetter la France »,
qui devient « En 2014, l’enjeu n’est pas simplement
que la France retrouve la croissance : elle se dessine. C’est que cette
croissance soit la plus vigoureuse possible ». Le dessein de la
croissance française n’est pas à la hauteur des grands pays de l’Europe mais
lors de ses vœux pour 2014, il amorce un grand virage, « moins de charges sur le travail, moins de
contraintes sur leurs activités », « les impôts sont trop lourds ». C’est le Hollande qui ne
reconnait plus les engagements de la France envers l’UE, engagements qu’il a
confirmé lors de son arrivée. La France affiche qu’elle ne respectera pas le 3%
du PIB de déficit public, quant à celui du 60% du PIB de dette, on n’en parle
même plus quand on vient de dépasser les 2.000Mds€ pour atteindre bientôt les
100% du PIB. Ce sont pourtant les critères d’entrée dans l’UE !
Arnaud Montebourg, qui a remisé la « démondialisation », veut proposer
« de profondes réformes de
l’économie ». On attend lesquelles. Si la libéralisation, c’est celle
des professions réglementées, alors qu’un rapport de Bercy s’attaque aux
privilèges de ces professions, on peut douter de son efficacité. Depuis trente-cinq
ans le consommateur a été favorisé sur le producteur. C’est pour cela que l’on
a délocalisé à tour de bras. Tous les consommateurs en ont profité, la classe
ouvrière a alimenté le chômage. Aujourd’hui ce sont les services que l’on
délocalise. Il va falloir un moment favoriser le travail pendant qu’il en reste
encore un peu avant de se transformer en esclave de cette mondialisation et de
mettre nos enfants au travail à seize ans, voire plus jeune… en espérant juste
survivre.
Le
pays attend mais la peur d’agir paralyse les gouvernants.
L’Europe
perd du terrain et la France encore plus
Avec
des promesses et des « mesurettes »
Pendant
que la Finance engrange !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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