La
semaine passée et le dernier week-end des 19 et 20 juillet 2014 ont été riches
en évènements importants mais terriblement inquiétants et révélateurs des
dangers externes et internes auxquels la France est soumise. Le chaos s’étend
en Lybie, en Egypte, en Afghanistan et en Irak où la guerre fait rage ainsi qu’en
Syrie, en Ukraine et en Israël. La guerre est en Europe ou à ses portes. Deux
blocs, l’occidental et le russo-chinois, sont conviés à s’affronter pendant qu’une
guerre musulmane religieuse interne et antijuive alimente les conflits
insufflés par la stratégie hégémonique américaine.
La France, devenue sans consistance sur
le plan international sauf en Afrique où nos forces peuvent encore faire
illusion avec la permission de Washington, n’a aucune prise sur la guerre en
Ukraine pas plus que sur l’intervention israélienne sur Gaza. Nous pédalons à
côté du vélo dans des communiqués qui ne peuvent cacher la vérité. En Europe c’est
l’Allemagne qui donne le ton et le seul contestataire c’est Cameron qui s’empresse
de suivre la politique américaine extérieure.
L’État,
condamné à gérer une situation de pré-faillite et désormais sans capital
confiance, ne pourra honorer ses engagements économiques. Tout laisse à penser
que nous entrons en déflation avec une croissance quasi-nulle pour le deuxième
semestre 2014 malgré les affirmations contraires du gouvernement. L’Etat n’est
même plus en mesure de faire régner la sécurité en laissant démarrer une manifestation
interdite samedi et en ne pouvant éviter ensuite les débordements. Les rodomontades
des déclarations des uns et des autres, Président compris qui ne peut redorer
son blason qu’au Niger, ne changent rien à l’affaire et l’affront est d’autant
plus net que les manifestants ont recommencé, comme promis, le lendemain à Sarcelles.
Désormais on défie l’État.
A
ces dangers internes et externes s’ajoutent les prémices d’un risque systémique
sur les banques européennes avec la faillite annoncée de la banque portugaise, les
difficultés graves des banques allemandes et espagnoles, et le coup de pouce
des Etats-Unis grâce aux sanctions sur les banques qui n’ont pas respecté l’embargo
décrété par les Etats-Unis eux-mêmes. La BNP va passer à la casserole mais il
est probable que d’autres banques seront affectées dont le Crédit agricole qui
va déjà payer pour être mouillé dans la banque portugaise en difficulté.
La
holding Rioforte, actionnaire majoritaire (20,1 %) de la 1ère banque
portugaise, Banco Espirito Santo (BES) qui a fait un énorme défaut de
paiement est officiellement en faillite depuis le 18 juillet. Rioforte a fait défaut
sur sa dette de 847 millions d’euros contractée auprès de Portugal Telecom. Il
est bon de signaler que la banque française Crédit Agricole est le deuxième
actionnaire de BES avec 14,6 %.
L’opération de vassalisation de l’Europe,
par destruction de ses capacités financières, est en cours. La politique d’austérité,
en plus appliquée à contresens en France, a ravagé les pays du sud de l’Europe
et ne laisse que deux alternatives d’explication, l’incompétence ou la
complicité. Devant la soif de pouvoir affichée par nos élites, l’oubli du bien
commun au profit de luttes internes et le déni de démocratie de plus en plus
pratiqué dans l’expression du peuple, on a de quoi privilégier la deuxième
hypothèse. Le Traité Transatlantique, que nos élites vont signer en faisant mine
d’avoir mené une négociation dure, exhibé quelques fifrelins de concessions
américaines (l’exception française sur la culture par exemple), va parachever l’opération
stratégico-économique américaine.
Que
gagnons-nous à faire entrer dans l’UE, une Ukraine ou une partie d’entre elle,
la plus économiquement vulnérable ? L’agrandissement de l’UE n’a fait que
l’affaiblir économiquement puisque nous sommes le continent à la plus faible
croissance et dont la dette ne cesse de croître. Qui en profite ? L’OTAN d’abord
qui attend d’y implanter ses batteries anti-missiles comme il l’a fait dans les
pays baltes, en Pologne. Ensuite les multinationales et l’économie américaine
qui s’ouvre un nouveau marché conquis sur les russes qui s’en trouvent
affaiblis. Les USA signeraient là une triple victoire.
La France
n’est plus qu’un navire sans moteur balloté par les vagues et dérivant au gré
des courants vers un avenir qu’elle ne maîtrise plus. Pourtant les contours de
son avenir se dessinent comme des écueils qui apparaissent de jour en jour,
malgré le brouillard d’une désinformation permanente, au fur et mesure que l’on
s’en rapproche. Nous en reparlerons dans un prochain article.
Une seule chose est sûre, l’État ne peut
plus rien faire pour nous,
Sinon nous appauvrir plus et nous faire
entrer en servitude
Dans deux hégémonies, américaine et
civilisationnelle !
Le peuple a désormais son avenir entre
ses mains…
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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