Les
articles précédents ont mis à jour nos connaissances sur les positions
relatives des pays de l’Europe. Nous avons constaté que :
- L’Allemagne vit aux dépends de ses voisins,
- L’appartenance à l’UE profite essentiellement aux pays émergents de l’économie communiste, émergence qui profite aussi bien aux pays parmi ceux-ci qui n’ont pas encore rejoint l’UE.
- L’appartenance à l’euro-zone signifie perte de compétitivité pour tous les pays du sud, accompagnés de l’Irlande, de la Belgique et des Pays-Bas
- La France fait partie non seulement géographiquement des pays du sud mais aussi économiquement et peut dire qu’elle marche encore moins mal que la plupart d’entre eux
- La politique économique française, issue des traités sur l’austérité et la convergence vers les 3% de déficit du PIB, l’éloigne de plus en plus de sa voisine allemande. Contrairement à la période 2010-2011 (période Sarkozy), son PIB/habitant a reculé par rapport à l’ensemble de l’Union Européenne sur 2012-2013.
La question à laquelle cet article va essayer
de répondre est celle du rôle de l’endettement dans la politique économique des
pays européens et le bénéfice ou non qui en est retiré pour le PIB/Habitant lequel
représente en gros le niveau de vie espéré des habitants d’un pays. Il est évident
que creuser la dette est plus facile que de diminuer les dépenses, mais cet
endettement a-t-il été bien ou mal utilisé en 2012-2013 ?
- Seuls 13 pays respectent le critère des 60% du PIB, critère d’adhésion à l’UE selon le traité de Maastricht.
- 7 pays sont en-dessous des 80% : Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Malte, Hongrie, Croatie et Slovénie.
- 5 pays sont en-dessous des 120% : Belgique, France, Espagne, Chypre, Royaume-Uni
- 4 pays sont au-dessus des 120% : Irlande, Grèce, Italie, Portugal
Le graphique
ci-contre représente, sur 2012-2013, les évolutions de la dette et du
PIB/Habitant. A part trois pays, Chypre, Slovénie et Croatie qui sortent du
nuage, il apparait une corrélation forte entre l’évolution de la dette et celle
du PIB/Habitant. On peut même voir qu’à dette nulle, l’évolution du
PIB/Habitant est d’environ +3,8% et que lorsque la dette augmente de 4% l’évolution
du PIB/Habitant est nulle. En gros à une diminution de la dette de 1%
correspond un accroissement de 1% du PIB/Habitant.
Autrement dit un déficit public supérieur à
2% par an est corrélé à une baisse du PIB/Habitant. Ceci est une remarque qui
nous intéresse particulièrement puisque nous allons vers un déficit supérieur à
4% en 2014. En fait il y a dette et dette. Si la dette est associée à une
politique d’investissement public sur l’innovation ou les infrastructures, et de
chasse aux gaspillages, elle peut être productrice de croissance. Donc par
rapport à cette règle générale, la politique économique de chaque pays prend
toute son importance.
Parmi nos pays voisins, l’Italie a suivi une
trajectoire désastreuse en 2012-2013. Elle est endettée à 129% en 2011 et a
continué à creuser la dette de 4% tout en reculant de 3% sur le PIB/H. L’Espagne
moins endettée à 85%, a creusé la dette de 9% sans éviter un recul du PIB/H de
1%. La France et la Belgique ont également subi un recul de l’ordre de 1%
mais, à la différence de la France, la Belgique n’a pas creusé la dette !
Le Royaume-Uni, endetté à 89% en 2011, a
réussi à augmenter son PIB/H de 1% au prix d’un endettement de moins de 2%, c’est
un peu cher payé mais cela va néanmoins encore dans le bon sens. Cela prouve
aussi que la zone euro n’est pas nécessaire pour réussir. L’Allemagne, endettée
seulement à 82%, a néanmoins réussi à diminuer sa dette de 3% avec une
augmentation un peu inférieure à 1% du PIB/Habitant. Néanmoins un tel
désendettement aurait dû générer une croissance plus importante. Sa politique n’est
peut-être pas optimale au regard de l’ensemble des nations européennes. Nous n’avons
évidemment pas de leçons à donner. Elle se désendette parce qu’elle a un
commerce extérieur très bénéficiaire, ce qui n’est pas notre cas.
On peut conclure que la France va dans le mur
parce qu’elle s’endette toujours sans réussir à faire revenir la croissance qui
pointe pourtant son nez dans l’ensemble de l’Europe. La sanction, le résultat
inéluctable, c’est la dégradation du tissu industriel des TPE, PME, PMI, le
licenciement et la délocalisation des multinationales, la fuite des cerveaux et
l’augmentation du chômage. La faillite est là en sourdine, et se traduit par
une lente dévaluation interne qui ne peut qu’aggraver la précarité, le niveau
de vie sans permettre de retrouver la compétitivité nécessaire, contrairement à
une dévaluation extérieure par la monnaie. Son immigration subie, sa mutation
civilisationnelle avec une population à forte fécondité de moins en moins
assimilable, place la France dans une situation périlleuse, source de conflits
dans une spirale d’appauvrissement.
La France
a tous les atouts pour s’en sortir
Sauf
les hommes dignes de le faire !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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