De toute évidence le résultat des votes aux
municipales et aux européennes ne sert à rien en tant que prises en compte du
désir des Français. Le Premier Ministre s’est d’ailleurs empressé de nous le
faire savoir. L’abstentionnisme, qui perdure d’élection en élection, montre que
la classe politique ne représente plus les désirs et les besoins de l’électorat
mais ses intérêts propres, ses besoins de pouvoir et d’argent. Mais si le vote
n’a aucun effet direct, il fédère les eurosceptiques et les anti-partis de
gouvernement. Désormais la révolte est dans les tuyaux, la confiance dans le
Président est si basse que le pays devient ingouvernable et ouvre la porte à
tous les corporatismes qui vont paralyser le pays.
La France
arrive au bout d’un chemin qu’elle a suivi depuis quarante ans. N’oublions pas
que jusqu’en 1980, on parlait de la France, non comme le pays malade de l’Europe
mais comme le pays phare de l’Europe. Elle était un modèle de croissance et de
niveau social. Ceci a poussé Giscard d’Estaing à ouvrir la porte à l’immigration
de travail. La France manquait de bras. Hélas celle-ci a commencé à céder au
déficit budgétaire et à permettre le regroupement familial des immigrés venant
principalement du Maghreb. Cette double erreur a amorcé la bifurcation vers des
lendemains qui ne chantaient plus.
La France
partait de haut. Son PIB/habitant était l’un des plus élevés du monde en 1980.
Comme un navire lancé, elle a continué sur son aire tout en ralentissant avec l’arrivée
du socialisme au pouvoir. Le déficit budgétaire s’est installé comme une donnée
normale et l’ouverture à l’Europe fédérale a été scellée par le Traité de
Maastricht qui a permis à l’Allemagne de se reconstruire. La France a oublié
les principes qui avaient souri à la Communauté Européenne Charbon Acier, c’est-à-dire
la recherche inter-nations du bien commun, des intérêts réciproques. La France est
rentrée dans une spirale de perte d’indépendance pour une utopique certitude de
paix que l’Europe n’est toujours pas capable d’assurer seule.
En
adoptant l’euro, autre nom du mark, elle n’a pas réalisé que son économie n’avait
pas la compétitivité nécessaire pour lutter contre une industrie allemande en
pleine renaissance et qui profitait à plein de la réunification qui lui
apportait des travailleurs à bas salaires. L’UE était devenu une idéologie sur
laquelle surfait désormais les partis de gouvernement de gauche et de droite.
Le Centre en avait même fait sa raison d’exister en surfant sur les slogans bateau
« L’union fait la force », « L’Europe c’est la paix », « l’Euro
amènera la croissance », etc. On se demande comment certains peuvent y
croire encore, sinon qu’ils ne peuvent plus vivre sans espoir de lendemain qui
chantent mais régulièrement désenchantés.
Les gouvernements
successifs gauche et droite ont cédé à la nécessité de répondre à toutes les
demandes corporatistes pour subsister dans les votes proposés à l’électorat.
Ils ont creusé la dette publique sans véritablement relancer l’économie
française par un allègement de la fiscalité, du Droit du Travail, une
augmentation de la flexibilité. Les 35 heures payées 39 et la retraite à 60 ans
nous ont décroché de la moyenne européenne de travail sans diminuer le chômage
et ont plombé un peu plus notre compétitivité.
La
bulle financière venant des USA, qui a crevé en 2008-2009, a porté un coup de
grâce à une économie française en difficulté. Les 600 milliards d’augmentation
de la dette par Sarkozy ont caché un temps la misère de notre industrie et de
notre économie jusqu’au 3ème trimestre 2011. La politique de
communication du « Tout va bien, nous sortons de la crise » a alors
montré qu’elle ne suffisait plus pour cacher la réalité des chiffres. Le
chômage calmé un temps reprenait de plus belle en 2012. Pour avoir plusieurs
fois menti aux Français, Christine Lagarde était propulsée à la tête du FMI.
La France
s’engageait aussi dans une vassalité à l’égard des Etats-Unis avec l’entrée
dans l’OTAN qui allait nous conduire à assassiner Kadhafi et à plonger ce pays
qui s’ouvrait au modernisme dans un retour au Moyen-Age et à la dispersion d’un
arsenal militaire en Afrique et ailleurs, ce qui allait se retourner contre
nous. Toutefois l’activisme et la communication de Nicolas Sarkozy cachait
notre descente et nous gardions encore un statut permettant de discuter
valablement avec l’Allemagne jusqu’à l’acceptation de la règle d’or du 3% de
déficit par rapport au PIB. Nous avons signé alors la dépendance aux dictats de
l’Allemagne car notre économie ne pouvait relever ce défi avec un euro trop
cher pour notre compétitivité.
La
politique brouillonne et incompétente de Hollande a donné deux années
désastreuses pour la France. Son obsession imbécile a été de faire tout le
contraire de son prédécesseur pour revenir en arrière ensuite. Son enfumage
permanent, sur le recul du chômage et sur la croissance ainsi que le cache-misère
des lois sociétales, ont abouti à le discréditer dans l’opinion publique. La
voix de la France dans le concert international et européen devient inaudible.
A la tutelle américaine s’adjoint celle de l’Allemagne. Notre dépendance
touche déjà les fonctions régaliennes du budget et de la défense nationale.
On
ne peut nous faire croire que le nouvel enfumage avec les 12 grandes régions au
lieu de 22 est de nature à donner un coup de pouce à notre économie ou diminuer
nos dépenses sans baisse de la qualité des services publics. Il s’agit encore
de détourner l’attention en lançant un sujet à controverse et de se mettre dans
les pas de l’Allemagne et de ses länders. Hollande peut ainsi montrer sa bonne
volonté à Angela Merkel qui tient à l’œil l’économie française qui la désespère
mais dont elle a besoin.
Nous
sommes arrivés au point de rupture que l’on pouvait prévoir depuis trois ans au
moins sans pouvoir affirmer à quelle date il se produirait. La légitimité même
du Président est en cause. Son refus de démissionner lui laisse un électorat
méfiant et désabusé, y compris dans ses rangs. Ses messages ne sont plus reçus.
Ceux des eurosceptiques sont plus clairs et les faits, chaque jour, leur
donnent raison. L’UE se fout des peuples et continue son trajet vers le
fédéralisme et son appartenance au monde des puissances judéo-américaines de l’argent,
ces « Saigneurs des peuples », avec le Traité transatlantique de libre-échange.
La
colère gronde un peu partout en Europe. Le temps de la révolte se prépare, les
politiques colmatent encore les digues dans les pays européens pendant que la
technocratie et les lobbies poussent leurs feux à Bruxelles. Nous avons, avec l’aval
et(ou) le soutien des USA, mis le feu un peu partout en Eurasie sous prétexte
de rétablissement de l’ordre ou de la démocratie. Partout les résultats sont le
maintien ou l’aggravation du chaos. La France est vraiment le pays malade de l’Europe…
par l’incompétence et la corruption de ses élites politiciennes.
Préparons-nous au pire si rien ne change.
« Le changement c’est maintenant !
»
Sinon le fascisme s’imposera…
Par désespoir !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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