Lorsque Sarkozy était au pouvoir, le PS ne
parlait que de justice sociale, de lutte contre les inégalités, d’éducation
pour tous, des bienfaits de l’immigration, etc. Lorsque le candidat Hollande a
vu s’ouvrir devant lui la perspective de conquérir le poste de Président, il s’est
précipité à la City en février 2012 pour dire ceci :
« La
gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l'économie
et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas de
crainte à avoir ».
Cette
phrase n’a jamais de près ou de loin était introduite dans le programme du
candidat mais force est de constater que c’est bien à cela que s’attache la
politique du Président. Il fallait qu’il se fasse adouber par la grande
finance, sinon il aurait échoué ou aurait, d’une façon ou d’une autre, disparu
de la fonction par l’arme financière du FMI ou celle des services secrets
américains. Rappelez-vous Walesa, de Solidarnosc, en Pologne qui s’est vu
mettre à genoux, lui aussi, par le FMI, comme Nelson Mandela en Afrique du Sud
ou encore Deng Xiaoping en Chine. Ce sont les victimes du dollar, de la
mondialisation et de l’hégémonisme américain.
On sait
désormais que De Gaulle, dont les USA supportaient difficilement la volonté d’indépendance
et en particulier d’avoir sa propre force de frappe nucléaire, a dépassé les
bornes admissibles lorsqu’il a touché au sacro-saint dollar. A partir du moment
où il a rapatrié 9 tonnes d’or stockées aux USA, son sort était scellé, il
devait disparaître de la scène internationale. Les seuls à s’être opposés au
libéralisme américain ont été soit assassinés, comme Allende au Chili le 11
septembre 1973, ou victimes de coup d’Etat comme Chavez au Venezuela en 2002. « En
Amérique Latine et en Afrique, dans les années 1980, c’est la crise de
l’endettement qui obligea les pays à privatiser ou à crever », selon la formule d’un ex-représentant du
FMI.
Un
exemple, aujourd’hui : Syriza, le parti d’« extrême gauche » Grec
qui s’est vu remporter les élections européennes et qui lui aussi, tout comme
Hollande, rassure le FMI : « J’espère vous avoir convaincu que je
ne suis pas aussi dangereux que certains le croient, » a obligeamment
déclaré Tsipras devant l’assistance rassemblée par le groupe de réflexion
Brookings Institute de Washington. D’ailleurs cette allégeance à l’hégémonie
américaine va jusqu’au FN qui approuve l’idée du Traité Transatlantique de
libre-échange et refuse les traités de l’UE actuelle. On n’en est pas à une
contradiction près pour ne pas s’aliéner la puissance financière et militaire
américaine que les puissances du marché soutiennent.
Le socialisme
est donc pire que le libéralisme, car il avance masqué et le pratique
maladroitement comme les résultats sur deux ans le prouvent. Thomas Piketty, en
conseillant une hausse fiscale à Hollande, a montré que des écrits aux actes,
il y a le verdict des résultats. Nous sommes désormais bien loin du socialisme
tourné vers les plus déshérités et tenant de la répartition égalitaire des
profits. Le 1% des plus riches continue à s’enrichir et la classe moyenne est
ponctionnée pour les plus déshérités et pour combler le tonneau des Danaïdes de
la dette publique.
"Les taux d’intérêt bas fabriquent de
nouvelles bulles… je suis en faveur de programmes destinés à favoriser l’emploi
plutôt qu’en faveur de stimulus financiers produits par la Réserve Fédérale…
les politiques fédérales, selon toute vraisemblance, aggravent le problème des
inégalités car elles aident les Américains riches plus que les Américains
moyens, les Américains riches détiennent la majorité des actifs financiers… une
politique qui fonctionne en gonflant (pumping up) les prix des actifs
financiers est tout sauf favorable à la réduction des inégalités." (Lawrence Summers, il y a 2 semaines lors
d’une conférence organisée par les professionnels de l’industrie des Hedge
Funds.)
Les Français croient
encore en majorité que leur vote influera sur la stratégie du libéralisme hégémonique
des USA qui met les gouvernants dans l’obligation de la suivre. Force est de
constater que dès qu’un parti politique devient puissant, il courbe l’échine.
Le socialisme n’est plus qu’une devanture lézardée mais ouverte à toutes les compromissions
avec les puissances de l’Ombre, celles de la finance et de la puissance
militaire. La révolte du peuple ne passe plus par nos gouvernants, nos députés
français ou européens que pour crier son ras-le-bol de l’asservissement qu’il
subit dans le peu de démocratie qu’on lui laisse. Sa voix n’a plus d’écho, elle n'entraîne aucun changement, le
vote n’est qu’un os à ronger… Il lui reste la Résistance à l’Islandaise… tous
dehors, le peuple est souverain.
Il est temps d’ouvrir les yeux, sinon on
nous mènera
Comme des moutons pour ne garder…
Que les êtres aptes à travailler !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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