Non à Hollande, Non à l’Europe de la finance,
Non à la France vassalisée, c’est le triple NON que les français ont lancé à la
face du monde et de leurs politiciens, fossoyeurs de la France depuis quarante
ans. Ces derniers n’avaient pas semblé comprendre l’avertissement des municipales.
L’arc républicain avait finalement perdu des plumes mais le PS n’avait que
lâché de l’embonpoint dû à la sanction de Sarkozy et l’UMP avait affiché une
vaguelette bleue qui le laissait encore en tête des partis politiques. La
percée du FN n’avait pas balayé l’espace politique. Tout allait pouvoir
continuer dans l’hégémonie européiste et désormais néo-libérale avec un zeste
de socialisme.
Il
fallait un homme au poteau d’exécution et de préférence un fidèle qui avait
scrupuleusement appliqué les recettes hollandaises sans marquer la moindre
hésitation, ce genre de taureau qui fonce bêtement sur le chiffon rouge du
toréador. Jean-Marc Ayrault fut condamné et renvoyé à l’Assemblée comme simple
député. Dans le spectacle le remplacement du taureau par les passes du toréador
Manuel Valls allait marquer ce quinquennat d’un souffle nouveau. Hélas le
toréador dès son entrée en piste n’a pas apporté la lumière de son habit. Son
discours n’a pas lancé de nouvelles banderilles, le nouveau spectacle reprenait
l’ancien et les spectateurs de l’arène étaient invités à applaudir. Tant de
persévérance et d’obstination méritait des applaudissements.
Les
européennes s’annonçaient difficiles mais l’Europe devait tenir bon grâce à la
conviction européiste du Centre, à la détermination de Hollande de dire son
fait à l’austérité devant la Commission européenne et Angela Merkel, et grâce aux
aménagements que soutiendrait l’UMP. Le mur des européistes béats, des
européistes par tactique, des défenseurs des égalités tous azimuts, des
changements sociétaux et des grandes entreprises ne devait pas céder, reculer
tout au plus. Hollande avait un plan depuis le
14 janvier et mis en place désormais un maître des basses œuvres,
ambitieux à souhait et aimé des français pour l’instant. La confiance des
gouvernants devait s’alimenter d’auto-persuasion à défaut de votes favorables
mais le Président tenait la barre même vent debout.
Le
25 mai une déferlante s’abattait sur le bateau France, ravageait le pont,
emportait moult de ceux qui étaient à l’ouvrage et envahissait la salle des
machineries et des combines. Le capitaine Hollande mandatait son porte-voix
pour donner l’ordre au timonier de garder le cap droit dans le brouillard et
aux mécaniciens de pousser les feux. Pour que l’équipage ne s’affole pas de la
surcharge d’eau embarquée qui tirait le bateau vers le fond, le capitaine
comptait sur ce brouillard et annonçait que, le danger étant passé, il pouvait désormais
s’enfermer dans sa cabine et refuserait désormais d’en sortir. Son second
suffisait à la manœuvre.
Mais
cette fois le navire est gravement touché, l’équipage décimé et en guenilles,
le capitaine doute de son étoile et les officiers doutent de leur capitaine.
Devant eux se dresse un iceberg de défiance, d’euroscepticisme et de
ras-le-bol. Tout semble arriver à terme. Le chômage continue à augmenter, les
usines à se vendre aux intérêts étrangers ou à se délocaliser, les impôts à ne
pas rentrer, les investissements à faiblir, la croissance à frôler la nullité, le
déficit public à grandir et les prévisions budgétaires entachées d’un optimisme
béat. Même les généraux sont prêts à démissionner. Nos armées piétinent en
Afrique et manquent de moyens matériels. Notre diplomatie ne rayonne ni en
Syrie ni en Ukraine.
Les
promesses du « Tout ira mieux demain » ont fait long feu. Le peuple a
dit trois fois NON mais le Président s’entête et déplore que son prédécesseur
lui ait rendu la tâche difficile et que l’Europe lui mette des bâtons dans les
roues. C’est pour cela que l’excellent cap qu’il a donné à la France, cap qui a
d’ailleurs le tournis, met tant de temps à donner des résultats. Il ne saurait
être question de responsabilité de son décideur qui, comme le Pape, est porteur
d’infaillibilité. SI pour moins que cela des directeurs perdent leur place, des
entraineurs de football sont renvoyés, c’est qu’ils ne sont pas Président
de la République.
Le
Président et les partis de gouvernement et du Centre sont sanctionnés. Le premier
pour incapacité notoire. Quand on n’a pas brillé comme Président d’un Conseil
général, on ne fera pas mieux à la tête d’un Etat. La seule différence c’est
que les conséquences en sont plus importantes. Pour les partis européistes, leur
erreur est de n’avoir pas accepté le débat sur l’Europe que les français veulent
et non pas automatiquement celui que leurs élites ont bâti… pour eux-mêmes et
la finance. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Parce que leur argumentaire
se limite à celui de la paix, et à des promesses qui fuient devant nous comme des
mirages.
La
Paix est due essentiellement au concept de dissuasion nucléaire. L’euro n’a pas
protégé ceux qui l’ont pris, sauf le pays qui a simplement changé le nom de sa
monnaie en passant du mark à l’euro. Les pays qui ont refusé l’euro se comportent
globalement plutôt mieux. On ne peut donc retenir ni l’argument de l’euro qui
protège, ni celui du catastrophisme de sortie de l’euro. La frilosité actuelle
de l’opinion sur une sortie de l’euro ne tient qu’au matraquage que l’on fait
sur l’impossibilité d’en sortir sans catastrophe. Une lente ré-information
commence à porter ses fruits et les électeurs ont manifesté leurs doutes sur le
pouvoir, l’euro et ses institutions en s’abstenant ou en donnant leur voix à
ceux qui ont voulu ouvrir un débat démocratique sur l’Europe et l’euro.
Il n’est pas de pire sourd que celui qui
ne veut pas entendre
Du printemps arabe, au soleil couchant
français,
Le peuple peut déboulonner les autistes !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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