Il y a mille raisons de voter pour l’euroscepticisme,
comme celles de l’hégémonie allemande, de la dette toujours plus lourde, de la
perte de démocratie, de la perte d’indépendance et d’identité de notre pays, du
chômage et de la pauvreté grandissante, de la cure d’austérité sans croissance,
de l’immigration de population d’une civilisation historiquement hostile, et de
la circulation incontrôlable des personnes sur le territoire européen. Mais il
y a une qui dépasse toutes les autres… la guerre ! Oui, la guerre, car
tout est fait pour la mettre à nos portes. Notre vassalisation aux États-Unis,
aux puissances dominantes des kleptocrates, nous enferme dans un grand projet
transatlantique qui nous conduit de gré ou de force vers une nouvelle guerre
froide contre un bloc eurasien, très supérieur en nombre d’individus et à la
capacité économique et militaire impressionnante. Ce bloc se constitue sur la
colonne vertébrale russo-chinoise.
Il faut rejoindre les eurosceptiques
pour des raisons de géopolitique ! La guerre en Libye a
enchanté ceux qui croient que la France doit être la première au combat et
montrer sa force cachée derrière la puissance américaine qui en joue comme d’un
pion. La destruction systématique des régimes forts du sud et de l’est
méditerranéen a commencé avec la complicité des pays sunnites de la péninsule
arabique. Tunisie, Libye, Égypte rentrent ainsi dans la dépendance au Coran, à la charia, et
aux USA avec notre complicité.
La
Syrie est à feu et à sang et un programme de harcèlement est en cours pour
déstabiliser ce pays à moyen terme puisque la victoire militaire semble changer
de camp. Cette fois, contrairement à l’attitude envers la Libye, la Russie a
compris qu’il ne fallait plus laisser faire. Les USA et leurs alliés
occidentaux et Israël étaient en train de s’attaquer aux amis et aux
implantations militaires de la Russie.
Complices
des protestataires de Kiev, l’UE et les USA ont destitué un Président élu dans
des conditions totalement illégales, mis un gouvernement provisoire sans
concertation avec la partie russophone de l’Ukraine, et contribué par leur
appui inconditionnel à mettre l’instabilité dans le pays. La raison invoquée de
la démocratie ne tient pas puisqu’il s’agissait d’imposer un lien fort avec l’UE
et une intégration à terme pour s’opposer aux relations économiques
privilégiées de ce pays avec la Russie. Cette manœuvre géopolitique a mis la
Russie dans l’obligation de réagir devant une attaque délibérée de son
partenariat économique et l’arrivée de l’OTAN à ses frontières.
En
annexant la Crimée, très majoritairement russophone, Poutine a sauvé l’accès
maritime à la mer Noire et sa base militaire. Il a exprimé son intention de
défendre les russophones de l’est sans chercher l’affrontement direct pour l’instant.
Mais il a compris que l’UE, sous l’impulsion de la géostratégie américaine, chercherait
à faire de la Russie plus un adversaire économique qu’un partenaire et que l’hégémonie
américaine était en train de faire un nouveau pas agressif dans sa direction. Il
a visiblement compris que la menace était suffisamment forte et imminente pour
réorienter la stratégie russe.
Les 20 et 21 mai à Shanghai, il a signé avec son
homologue chinois XI Jinging une déclaration commune établissant un partenariat
à part entière et une collaboration stratégique entre les deux pays. Cette
collaboration touche déjà un domaine particulièrement important, celui de l’énergie
où la Russie va développer ses sites énergétiques en partenariat avec la Chine
et réorienter ses exportations de gaz vers la Chine sans abandonner l’Europe…
pour l’instant.
Mais
c’est aussi une contre-attaque en règle contre le dollar, l’un des deux piliers
de la puissance américaine avec la force militaire. Les échanges entre les deux
pays vont pouvoir se faire dans leur monnaie nationale, le rouble et le yuan,
affaiblissant la prééminence du dollar sur les marchés bancaires. Cet accord
interbancaire prévoit aussi le partenariat dans les domaines des investissements
bancaires, des prêts interbancaires, de la finance et des transactions sur les
marchés.
Si l’UE
avait décidé de ne pas suivre les USA, cette réaction russe n’aurait pas eu
lieu car Poutine avait souhaité se rapprocher et participait déjà sans droit de
vote à des discussions entre les pays de l’UE. Il s’agit d’un renversement
historique de stratégie car le communisme n’est plus le lien, et les relations
restaient toujours difficiles entre les deux pays. C’est ainsi que les Chinois
vont réinvestir en Russie les profits réalisés sur le marché européen. Pendant
ce temps l’UE est redevable des 5 milliards promis à l’Ukraine, pays
déstabilisé déjà engagé dans une guerre civile, alors que nous comptons l’aide
aux pays européens en difficulté et leur imposant une austérité drastique.
Peu
de politiques semblent comprendre que nous entrons dans une nouvelle phase de l’histoire.
Nous sommes à un point de rupture comparable à la chute du mur de Berlin. Le
rêve de la paix, de la bonne gouvernance mondiale sous l’œil bienveillant des
USA, de la lutte pour les Droits de l’Homme, de la lutte contre la
prolifération nucléaire, du règne de la loi et de la fiscalité, et de
libéralisation des échanges commerciaux et de capitaux, ce rêve du gagnant-gagnant
se prépare à devenir cauchemar.
La puissance
du dollar entraîne les USA et ses alliés vers des guerres iniques, des interventionnismes
voulant remodeler le monde à leur profit en ignorant que cette politique
égoïste fait fi de la renaissance des nationalismes une fois les idéologies
disparues. Les USA ont perdu du terrain avec l’opération manquée de dépouillement
de la Russie avec Gorbatchev et Eltsine, celle de la Géorgie, le camouflet de l’Iran,
de la Syrie et de la Crimée. par contre Poutine a sorti la Russie du marasme économique de
1998. Le monde redéfinit des zones d’influence à nationalisme fort et l’hégémonie américaine butte
sur la Russie, la Chine, l’Iran, la Syrie.
Les
USA étant en train d’échouer pour la domination du monde sur tous les plans, financier, économique,
monétaire, culturel, légal, etc…, la tentation est forte de se servir de
sa force militaire qui reste encore la plus puissante du monde. Notre présence
en Ukraine à leurs côtés est un brulot qui met la paix du monde en danger alors
que des alliances hasardeuses sont nouées avec les sunnites pendant qu’Israël
mène le jeu au Moyen-Orient et aux frontières de l’Europe et de l’Asie.
Malheureusement la paix ne peut perdurer dans un antagonisme entre deux blocs, un troisième
bloc européen doit y prendre sa place. Mais cette
Europe-là ne peut exister que si elle prend conscience du fait que la
construction actuelle est la négation de son autonomie et de son indépendance,
la négation de son rôle dans l’histoire. Il faut une Europe qui soit un ensemble de nations
unies par des intérêts communs, par un projet commun, qui leur appartiennent, à
elles, et non pas à celui qui prétend les dominer. Cette Europe-là ne peut
exister avec des dirigeants à courte-vue, comme Hollande, ou des obsédés de la
finance, comme les Anglais, ou des marchands, sous une domination hégémonique
étrangère.
Reconstruisons
une autre Europe,
Celle
des Nations libres et unies
Pour
préserver la paix !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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