jeudi 22 mai 2014

L’Union : une belle idée. L’Union Européenne : une faillite !



L’Union fait la Force. C’est sur ce slogan et celui de la paix que nous avons cru qu’une nouvelle ère de prospérité allait s’ouvrir devant nous. Notre première douche fut celle de la guerre des Balkans en 1999, celle du Kosovo arraché à la Serbie, guerre qui ne s’est terminée que par le poids de l’intervention américaine dans l’OTAN. L’Europe n’a pas pu résoudre seule un conflit purement interne. La paix promise, encore précaire, a demandé l’intervention de l’OTAN que la France a fini par réintégrer, tant la puissance militaire européenne est dérisoire.

On nous a promis en 2000, avec l’arrivée de l’euro pour les opérations bancaires, un monde de prospérité pour 2010 avec une Europe de croissance, leader de la connaissance, et une Europe sociale où les profits génèreraient l’emploi et des prestations sociales toujours plus justes et plus élevées. Dès 2005 le pari était perdu. Les dettes s’accumulaient sans donner à l’ensemble l’élan espéré. Là-dessus la crise de 2008-2009 a aggravé les choses et le fossé entre les pays sans que l’euro nous protège. 

On nous vantait que l’UE, et encore mieux l’euro, allaient créer la convergence des économies. Que voyons-nous ? La Norvège et la Suisse ont boudé l’UE, mais elles font partie des pays ayant le plus haut niveau de vie. La Suède, libre de sa monnaie, a dévalué, resserré les dépenses publiques et s’avère être l’un des pays les plus prospères de l’UE. Le Royaume-Uni vient de prendre avec retard le même chemin et va afficher en 2014 l’une des plus fortes croissances européennes. L’Allemagne a su digérer la fusion des deux Allemagnes, modérer les salaires, jouer habilement sur ses marchés porteurs, utiliser la main-d’œuvre étrangère proche et bon marché, en étant à l’aise avec la parité euro/dollar. Elle domine l'Europe.

Il n’en est pas de même des pays du sud qui ont vu l’écart avec les autres pays s’aggraver pour finalement tomber dans des politiques d’austérité drastiques, voire pour certains une véritable mise sous tutelle de la troïka (UE, BCE, FMI), politiques qui créent des taux de chômage exorbitants et de la pauvreté insupportable. Quant à la zone Euro, elle a vu se creuser le gouffre qui sépare l'Allemagne, ses 5% de chômeurs et ses satellites, des mauvais élèves de l'Euro, avec leur taux de chômage au-dessus de 10 et parfois de 20 %. 

L’UE est une faillite économique. Nicolas Sarkozy ne manque pas de culot quand il nous donne le choix entre l’Europe ou le déclin. Le déclin ? Nous y sommes déjà et il nous a imposé le traité de Lisbonne, dont on voit les résultats, en faisant fi de la volonté populaire. 

C’est également une faillite politique. L’Europe n’a pas de poids propre car elle n’a pas de puissance militaire propre, elle n’existe que par l’OTAN donc les Etats-Unis. Après le Kosovo, on voit l’Ukraine où ceux-ci nous poussent à l’opposition à la Russie, qui fait pourtant beaucoup plus partie de l’Europe, bien plus que la Turquie que les USA veulent nous faire intégrer. Ce faisant ils nous détachent d’un pays militairement fort qui donnerait une voix plus forte à notre continent. En rejetant la Russie vers la Chine, ils créent volontairement le climat propice à une nouvelle guerre froide. 

L’Europe est tributaire du gaz russe, si nous devons l’acheter aux USA, nous le paierons deux fois plus cher. C’est bien à tout cela que pensent les USA en nous proposant le traité transatlantique. Il ne suffit pas de nous lier militairement, il faut le faire économiquement avant le dernier stade qui est la perte totale d’indépendance et la livraison des peuples aux puissances de l’argent. 

Ouvrons les yeux, l’UE est la faillite d’une belle idée car elle est pourrie par ceux qui ne rêvent que de profits et de puissance. Nous pouvons sortir de l’UE, l’article 50 des traités le permet. Nous pouvons sortir de l’euro parce qu’à tout moment les Etats indépendants ont toujours remis en cause les traités signés lorsque les buts ne sont pas atteints et c’est le cas. Si nous sortons de l’euro, selon le principe juridique de la « lex monetae » un État détermine lui-même la monnaie qu'il utilise. Tout changement de monnaie induit une relabellisation automatique des contrats de droit national (97% pour la France) dans la nouvelle monnaie sans majoration. Nos dettes n'augmenteront donc pas et la perte liée au taux de change, de l'ordre de 15% à 20%, sera à la charge des créanciers étrangers. Le mieux serait néanmoins la création d’une monnaie commune attribuant aux monnaies nationales des parités réajustées, ce qui rééquilibrerait les écarts entre les économies. 

De la même façon, dévaluation n’est pas synonyme d’hyperinflation. Seuls les biens importés, qui représentent le tiers de notre PIB, augmenteront. Cela avantagera le prix relatif des biens fabriqués en France et encouragera une relocalisation de nos industries. Le prix des carburants ne sera majoré que dans la partie hors taxes soit moins de 30%, ce qui équivaudra à quelques centimes d’euro par litre. Ceci peut être facilement absorbé par une baisse des taxes et reste en-deçà du prix de la fluctuation imposée par les producteurs. 

Enfin nous n’avons nul besoin d’une monnaie unique pour assurer la paix en Europe, mais il serait bon que chaque nation soit en mesure de participer à une alliance européenne pouvant choisir ses alliés hors du continent au gré de ses intérêts et non de ceux d’une puissance militaire qui nous vassalise. Nous n’avons nul besoin d’une monnaie unique pour créer des zones de libre-échange. Certains pays, comme la Norvège, L’Islande, la Suisse, ont même montré que l’on pouvait vivre sans l’UE… et même mieux vivre. Nous n’avons pas non plus besoin d’une Europe passoire qui nous amène une immigration et une circulation intérieure des personnes, difficiles à contrôler, dans ou entre des pays qui offrent des conditions d’accueil, des niveaux de vie, des lois sociales très différents. 

L’UE ne se résume pas à Airbus ou Ariane, les accords de coopération économique ont toujours existé. La zone euro n’a pas mis les pays la constituant dans une situation meilleure que ceux qui n’y sont pas. Pire elle régresse par rapport aux autres continents. Alors l’UE est globalement une faillite, une course vers le déclin que certains s’ingénient à accélérer pour leurs profits au détriment des peuples corvéables et imposables. Repartons sur de nouvelles bases, reconstruisons une nouvelle coopération étroite entre des peuples souverains. Ne votons pas pour les européistes à tout crin, s’ils avaient de bonnes solutions, ils les auraient appliqué depuis 1996. Ne votons pas pour ceux qui nous revendent la même chimère dans un nouveau paquet cadeau. Alors votons, surtout votons, mais en pensant à ceci : 

« La folie, c’est se comporter de la même manière

et s’attendre à un résultat différent. » 

Albert Einstein 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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