Une
majorité de Français constate que la France est mal partie et que notre
Président s’accroche en fait à l’espoir d’un redémarrage de la croissance
mondiale. C’est ce qui se cache derrière le « retournement
économique », l’espoir que la croissance mondiale viendra au secours d’une
France qu’il ne sait plus conduire vers une nouvelle prospérité. Les pactes se
succèdent les uns aux autres comme les promesses. Notre Président a désormais
une marge étroite d’indépendance et il y a, dans l’invitation d’Obama et
aujourd’hui d’Angela Merkel, un relent de vassalité.
Comme le constate très justement Dominique De
Villepin, dont on peut ne pas partager les idées mais dont on doit reconnaître
son sens de la géopolitique, la France se rapetisse dans la stature qu’elle
devrait avoir, celle d’un grand pays. Sa voix se perd derrière celle des États-Unis et de l’Allemagne où nous apparaissons plus comme des chiens
aboyeurs que de véritables médiateurs que la position équidistante entre les
blocs rendrait audible.
Nos interventions au Mali et en Centrafrique
montrent bien que nous n’avons rien réglé, nous avons gagné du temps au prix de
morts de nos soldats. Notre présence, qui devait être de quelques mois, devra
se poursuivre pendant des années sans certitude d’avoir apaisé les haines
raciales entre les ethnies où les religions attisent les conflits. S’il
n’existait pas une véritable cassure à l’intérieur de ces pays, les djihadistes
n’auraient aucune implantation durable. Ce n’est évidemment pas le cas. Seuls
les médias et des politiciens, dont l’aveuglement est intéressé, se font encore
les chantres du succès de ces opérations. Gagner une bataille, ce n’est pas
gagner la guerre tant que l’adversaire n’a pas déposé les armes ou n’a pas été
exterminé.
La politique étrangère de l’Europe nous
échappe et reste aux mains des technocrates. Ce sont eux qui poussent à
l’élargissement de l’Europe et au traité transatlantique, lequel est chaudement
recommandé par les multinationales. Pour ces derniers ce qui peut être
avantageux pour la France est le moindre de leur souci. L’Europe est le grand
marché que convoite les États-Unis en abaissant les droits de douane et en
faisant évoluer les lois dans le sens qui leur convient et leur permet une
pénétration sans contrainte.
Pour l’Ukraine il est évident que la poussée
de l’UE sur ce pays s’appuie sur la volonté de l’OTAN de s’approcher un peu
plus des frontières russes alors que déjà 150 bases militaires américaines
parsèment le monde dont une partie dans les ex-républiques soviétiques. L’UE
est devenu un jouet d’une géopolitique entre deux blocs, les Etats-Unis d’une
part et ses alliés et celui formé par la Russie et la Chine. Tout ce beau monde
détient un droit de véto au Conseil de Sécurité de l’ONU. La Chine s’invite
désormais comme une grande puissance économique qui est en passe de ravir la
première place aux Etats-Unis. La Russie, grâce à Poutine, retrouve une
puissance économique et militaire et un sentiment national.
L’Europe ne se pose plus la question de
savoir si elle peut être une force d’interposition, elle n’a pas d’armée, donc
elle signe pour l’OTAN et par contrecoup elle suit l’économie américaine. Elle
n’a pas choisi son camp, elle suit, elle est sous surveillance et sous écoute des
Etats-Unis et doit donc s’opposer à la Russie. Est-ce le bon choix ?
L’Europe, sans force militaire et sans la Russie, peut-elle espérer autre chose
que la vassalité ? Mais si la France suit l’Allemagne qui suit les
Etats-Unis, que reste-t-il de son indépendance ? Rien assurément, sinon le
rayonnement de sa langue, de sa culture, de son immense territoire maritime, de
ses possessions outre-mer, de son histoire qui nourrit le tourisme, joyaux
cédés par les générations précédentes qu’elle apporte sans condition dans la
corbeille transatlantique.
Voilà vers quoi nous amènent les partis qui
ont constitué les gouvernements depuis quarante ans et qui font reculer notre
pays économiquement et diplomatiquement. Ce sont les défenseurs de l’Europe de
Jean Monnet, celle pour laquelle celui-ci a été mandaté par les États-Unis.
Quelle autre perspective peuvent-ils nous apporter ? Le statuquo !
Sans doute pire même avec un glissement vers une Europe fédérale déstructurée où
les nations disparaissent dans de grandes régions manipulables à souhait par
une technocratie aux ordres des puissances financières de l’ombre. L’Europe
c’est la Paix dit le Président comme si demain allemands et français allaient
reprendre les armes. Comment une Europe peut-elle assurer la paix sans une
armée ni forte ni indépendante ?
Ces élections européennes, qui vont définir
pour quatre ans la politique de la France en matière diplomatique, économique,
sociale et juridique, sont d’une importance qui rend l’abstention comme la
meilleure arme du statuquo que souhaitent en sourdine les partis qui ont mené
la France au renoncement et au déclin. Il n’est que de constater le peu
d’empressement que ceux-ci mettent à engager les Français à voter pour s’en rendre
compte. S’abstenir c’est voter pour que tout continue comme maintenant. Avant
de faire ce geste, chacun doit en être conscient… au moins ! La vraie
question est quelle Europe voulons-nous mais celle-là, on se garde bien de nous la
poser !
L’heure
n’est plus au non-choix, le navire France court sur son aire,
Celui-ci
nous mène de l’autre côté de l’Atlantique
Vers
la vassalité, la perte d’identité et le déclin !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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