L’ISF
rapporte de plus en plus, l’État est aux anges. Ses recettes vont s’élever à
5,3 milliards d’euros, soit 640 millions de plus qu’attendu, ont commenté avec
beaucoup de satisfaction la plupart des médias. C’est pourtant un impôt
stupide. Nous sommes le seul pays en Europe à utiliser cet impôt. Il fait fuir
depuis de nombreuses années des décideurs et des investisseurs qui eux savent
prendre des risques pour créer des emplois. L’utilisation de son bonus ne l’est
pas moins puisque cette cagnotte va être utilisée, dans le cadre du projet de
Loi de Finance rectificative, pour réduire l’impôt sur le revenu de 3,7M de ménages
et faire échapper 1,9M de ménages au paiement de tout impôt sur le revenu.
On n’en
profite pas pour réduire la dette mais on redistribue tout en continuant une
soi-disant politique de rigueur budgétaire. On charge la mule de la classe
moyenne, la plus nombreuse et la plus corvéable. On cultive la politique d’assistanat
et de déresponsabilisation. Il ne vient pas à l’idée que l’impôt doit être dû
par tous en fonction de ses revenus, que nul ne doit y échapper, par principe.
C’est une question importante de participation collective. Chacun devrait
pouvoir donner au moins une heure de travail soit en argent soit en travail
pour la collectivité. La participation de tous n’exclut pas la solidarité.
L’ISF est devenu aujourd’hui, un obstacle au
développement économique de la France. En Californie, on dénombre maintenant 75
000 français dont certains font des réussites exceptionnelles qui auraient été
impossibles en France. En Suisse, 2000 familles françaises sont devenues
résidentes. Selon les études citées par Michel Rousseau président de la
Fondation Concorde, elles détiendraient 60Md€. Or la Suisse ne
représenterait que 16% des français résidant à l’étranger. On peut donc estimer
à environ 360Md€ le montant des capitaux qui se sont exportés en dehors de
France au cours des vingt dernières années.
Il
faut une vraie réforme fiscale et une simplification de l’impôt. La charge
globale de l’impôt (revenus et TVA) doit être en rapport avec le Produit
Intérieur Brut, à une hauteur qui maintient l’activité du pays. Il faut surtout
être clair dans la règle d’imposition sur les revenus et ne pas rajouter des
impôts supplémentaires dont chacun ne sait plus à partir de quand on y est
assujetti. La loi de proportionnalité croissante en fonction des revenus est
simple. Elle se suffit en elle-même et il convient seulement de définir le
pourcentage d’imposition sur la base par exemple du nombre de jours calendaires
qu’un salaire net de 2.000 euros par mois doit consacrer à l’impôt et de se
fixer la limite du pourcentage d’imposition sur le revenu.
Je
vous propose un petit exemple avec les hypothèses suivantes : le salarié
célibataire gagnant 2.000 euros par mois devra consacrer une semaine calendaire
et demie à payer son impôt sur le revenu, l’impôt maximum est plafonné aux 2/3
du revenu. On ajoute à cela une progressivité du pourcentage de l’impôt. Jusqu’au
pourcentage d’impôt maximum, le pourcentage est linéairement progressif. Cela
suffit à donner les résultats sur les graphiques ci-dessous.
Pour
permettre de se faire une idée sur l’impôt en dehors des hauts revenus, les
graphiques ci-dessous montrent la hauteur de l’impôt. Ceci n’est évidemment qu’un
exemple mais le calcul est du niveau d’un élève de quatrième, les hypothèses
sont au nombre de trois et les résultats sont aussi simples à exprimer. Prions pour
que ces crânes d’œuf du Ministère des Finances fassent un jour des
raisonnements simples.
Évidemment ce raisonnement part de ce qui est supportable pour le contribuable et non de l’impôt
qu’il faut collecter une fois que l’on a fait le total des dépenses. C’est
toute la différence entre le particulier qui ajuste ses dépenses en fonction de
son revenu ! L’ISF, qui rajoute une complexité, n’a aucune justification
en soi.
On peut
résumer la bonne attitude sur la fiscalisation des revenus par un État
responsable. Il faut tenir compte de la pression fiscale exercée à l’étranger
pour définir ce qui est supportable par les très hauts revenus qui sont
généralement ceux des entrepreneurs où le risque pris a réussi. Le travail et
le capital doivent se retrouver à égalité devant l’impôt. La solidarité doit
jouer sur la progressivité du pourcentage d’imposition. Tout le monde doit
payer l’impôt, la limite c’est le prix du timbre pour ne pas le réclamer. Trop
simple sans doute pour un diplômé de l’ENA !
La réforme fiscale simplificatrice n’est
pas pour demain
Les niches fiscales ont de beaux jours.
L’impôt pour tous n’est qu’un rêve
Cauchemardesque pour l’État.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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