Les mauvaises
nouvelles pleuvent, heureusement jusqu’ici on ne parle que de football. J’aurais
aimé à ce propos commenter les débordements de liesse des drapeaux algériens
dans notre pays, ce sera pour plus tard. Le Président avait axé ses efforts sur
la croissance et le chômage puis concédé qu’il fallait respecter les engagements
sur le déficit à 3% du PIB et de la dette à 60% du même PIB. La croissance est
si famélique que le chômage croît toujours et nous allons devoir négocier un
délai pour respecter nos engagements dans l’UE sur le déficit car pour ce qui
est de la dette, le cumul des déficits, avec nos 93,8% du PIB au premier trimestre 2014 (+1,8 point de PIB), on est loin du
compte.
Mais
le délai de report pour le déficit public va s’avérer encore plus difficile à
justifier à Bruxelles après le chiffre du premier trimestre qui devient le plus
mauvais chiffre enregistré depuis 2009 avec 45,5 Mds€, année de déficit annuel maximum
jusque-là ! Nul doute que le report sera accordé mais à des conditions
sûrement plus dures et plus strictes. Avec 1.985 milliards de dette, nous
allons franchir les 2.000 Mds€ dès le second semestre et nous sommes en passe d’atteindre
les 100% de dette à la fin de l’année.
Le
gouvernement s’ingénie à nous démontrer que ces mauvais résultats sont la
conséquence de la situation catastrophique laissée par Sarkozy et de la
politique d’austérité insufflée par l’Allemagne auprès de Bruxelles. Il oublie
que la crise c’était 2008-2009, crise que Sarkozy a atténuée en s’endettant
mais que de 2010 à 2012 (année budgétée et commencée), le déficit était en
baisse. Il oublie aussi que la crise a touché l’Allemagne comme nous, qu’elle
équilibre quasiment son budget dès cette année et qu’elle a un commerce
extérieur très excédentaire avec un chômage nettement plus faible.
La
politique d’austérité, qui pousse à rogner sur le budget des ministères sans
pratiquement toucher à la masse salariale sauf pour augmenter le nombre de
fonctionnaires, oblige à rogner sur les investissements. C’est mettre un frein
sur le développement économique pour deux raisons. La première c’est que les
investissements publics génèrent non seulement de l’emploi mais ils boostent la
dynamique entrepreneuriale psychologiquement et financièrement en donnant du
travail aux entreprises. La deuxième c’est que la construction ou l’amélioration
des infrastructures, dans par exemple les autoroutes, les installations
portuaires, les aéroports, les canaux, mais aussi dans la recherche et le développement,
améliore la compétitivité des entreprises.
Quand
de plus on investit dans des secteurs non rentables comme l’éolien et le
solaire, il ne faut pas s’étonner que la charge de la dette s’aggrave et pour
longtemps. Miser sur le fait qu’elle ne sera sans doute jamais remboursée, n’excuse
pas les erreurs de stratégie qui nous enfoncent plus vite et plus fort que les
autres. En effet même le jour d’un éventuel big-bang, les premiers resteront
néanmoins les premiers. Pendant ce temps tout prend du retard, qu’il s’agisse
de l’aide aux entreprises ou des réformes structurelles. Benoit Hamon et Najat-Belgacem
nous amusent avec l’égalité des femmes, et on fait frémir le peuple avec la GPA
et la PMA pendant que le Royaume-Uni relève la tête et que l’Allemagne accentue
son avance.
Le verdict de la
réussite c’est le chômage, or l’embellie se traduit par l’assombrissement. Il
en est de même pour le PIB/habitant, qui
est revenu au niveau de fin 2010, et la baisse des investissements, autres
indicateurs en recul. On
voit que les différentes catégories de demandeurs d’emplois (et non de
« chômeurs ») ne cessent d’augmenter, qu’il s’agisse de la catégorie
« A », qui sert de référence, mais aussi des catégories B et D (qui
correspondent à des personnes soit dispensées de recherche d’un emploi, soit
travaillant moins de 70h par mois), et enfin de ce que l’on peut appeler le
« quasi chômage », soit les catégories C et E, où l’on retrouve
nombre de salariés « aidés » par les pouvoirs publics. Depuis mai
2012, nous accumulons 23.000 demandeurs d’emploi de plus chaque mois dans la
catégorie A+B+D, chiffre catastrophique malgré une augmentation croissante des
emplois aidés.
Hollande
en appelle à la croissance, croissance qu’il aimerait voir venir de l’UE alors
que chez nous tout est en panne dans les mesures d’incitation, mis à part le
crédit d’impôt, et dans les réformes administratives. On complique même la vie
des entreprises avec un compte de pénibilité. Or les gains de productivité, qui
sont essentiels pour la compétitivité de l’économie, dépendent de
l’investissement productif et de la baisse des charges administratives et
financières. On voit que dans la situation actuelle la France est en réalité en
train de manger son propre capital, ce qui va se traduire, dans les années à
venir, par une désindustrialisation accélérée, entraînant de nouvelles fortes
hausses du chômage.
A force de bêtises depuis quarante ans,
et de déni de démocratie,
La France est dans le rouge d’une
période prérévolutionnaire.
Quand le ras-le-bol explosera, elle
passera au rouge sang !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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