La proposition de plan énergétique de
Ségolène Royal fait la part belle aux énergies renouvelables avec la
perspective de la création de 100.000 emplois. On ne sait pas d’où sort ce
chiffre. Provient-il des lobbies français de l’énergie ? Est-il fourni par
des ronds-de-cuir du Ministère ? Le chiffre est annoncé et on est prié de
le croire. Le Président d’Areva, dont on sait que sa place tient au bon vouloir
de l’État s’est déclaré satisfait. Il va pouvoir continuer à faire survivre les
branches des énergies solaire et éolienne de son entreprise à coup de
subventions.
Le
plan entérine pourtant la promesse du candidat Hollande de faire baisser la
part du nucléaire de 25% d’ici 2020. Notons au passage que son mandat se
terminant en 2016, il prend un engagement qui ne dépend que de celui qui lui
succèdera. Alors que le Ministre de l’Énergie allemand énonce que la politique
énergétique allemande sur le remplacement du nucléaire par les énergies
renouvelables est une aberration économique, alors que le gouvernement espagnol
rogne les subventions accordées à celles-ci, alors que de grandes entreprises
comme Siemens font machine arrière dans ce domaine, notre Ministre fait le geste
politique antiéconomique qui lui assure l’approbation des écologistes.
En
face des 100.000 emplois, chiffre donné au doigt mouillé, il y a des dépenses
facilement chiffrables dont on ne parle pas. Les chantiers de fermes éoliennes
offshore à construire en Vendée et en Picardie sont les premiers et les chiffres d’investissement
annoncés risquent fort d’être dépassés. Les subventions pour l’électricité
produite ne feront qu’augmenter. Tout cela pour se mettre dans une situation d’instabilité
du réseau électrique de distribution qui va nécessiter une augmentation de la
production des centrales thermiques polluantes et nous faire dépendre des
fournisseurs de pétrole, de gaz ou de charbon.
Qu’en
est-il des intentions réelles du gouvernement ? Quelle est la part de l’enfumage
politique et de la réalité des actions envisagées ? On peut se le
demander. Pourquoi Manuel Valls a-t’ il jugé urgent de ce précipiter au
Creusot pour affirmer, dans l’usine Areva de fabrication de cuves et de
générateurs pour les réacteurs nucléaires, que le nucléaire était une énergie d’avenir ?
Pour rassurer les chinois qui nous commandaient des centrales et qui se
tournent désormais vers les russes. Est-ce ainsi qu’il va effacer les dégâts de
notre politique étrangère en Ukraine qui pousse russes et chinois à s’unir ?
Valls ne serait-il pas en phase avec sa Ministre ?
On
ne trouve aucune trace aussi dans ce projet de Ségolène Royal du gaz de
schiste, même au niveau de la simple exploration de nos ressources alors qu’Allemands
et Polonais y songent pour en tirer des ressources gazières au moment où le gaz
russe est menacé de contingentement ou d’arrêt de fourniture. La recherche pour
un procédé moins polluant que la fracturation hydraulique n’est même pas à l’ordre
du jour des subventions. Le prix du gaz a été divisé par presque 4x aux USA
depuis l’exploitation des gaz de schistes et le débat fait maintenant rage en
Europe pour savoir si cette manne peut également y être exploitée. En France,
le débat est caricatural car les ayatollahs du principe de précaution ont
interdit la recherche sur le sujet, ce qui est une aberration digne du régime
nord-coréen.
Les États-Unis sont en train de booster leur économie par le choix de l’exploitation
du gaz de schiste pourtant plus compliqué à exploiter et donc plus coûteux
qu’exploiter des gisements traditionnels de gaz. Si nous payons le gaz trois
fois plus cher que les américains, ceci vient des taxes et prélèvements divers
que la plupart des états prélèvent, les États-Unis faisant exception. Par ailleurs, les États-Unis ont un réseau
très dense de pipelines qui permet d’acheminer le gaz à faible coût alors qu’il
est très couteux de transporter du gaz à partir de la Sibérie par exemple.
Contrairement à nous ils s’affranchissent des aléas géopolitiques des pipelines
traversant des pays étrangers qui peuvent devenir hostiles.
De
plus les contrats d’approvisionnement de gaz que nous avons sont en grande
partie indexés sur le prix du pétrole qui lui est resté stable – et très élevé
– depuis plus de 5 ans. En équivalent énergétique, le gaz américain est
aujourd’hui près de 3x moins cher que le pétrole à un point tel que le groupe
sud-africain Sasol a décidé de construire en Louisiane un complexe
pétrochimique gigantesque pour convertir le gaz en pétrole ! Les États-Unis ne souhaitent pas exporter leur gaz bon marché mais au contraire le
gardent le plus longtemps possible pour faire bénéficier à l’économie
américaine de l’immense avantage procuré par une énergie bon marché. Ils ne
consentiront d’exporter que des fournitures limitées.
Avec
les allemands et les polonais, le Royaume Uni semble lui avoir une stratégie
plus agressive de déploiement massif, principalement pour pallier à la baisse
de sa production d’hydrocarbures de mer du nord. De son côté la Russie, malgré
le handicap de Tchernobyl dans les esprits des acheteurs, se relance à fond
dans le nucléaire et estime que la croissance de la demande d’électricité des
pays émergents ne pourra pas être satisfaite par les énergies renouvelables et
que la recherche et l’industrie nucléaire russe ont un créneau d’avenir dans
lequel il faut s’engouffrer. Elle travaille sur un type de réacteur utilisant l’U238,
cent trente fois plus abondant dans la nature que l’U235 ce qui garantirait un
approvisionnement quasiment sans limite dans le temps.
La
France de Moi Président n’a aucune stratégie en la matière si ce n’est de ne
rien faire. Hollande, comme sur toute chose, préfère l’immobilisme et attendre
que le miracle vienne d’ailleurs. Il passe à côté d’une opportunité d’énergie
pas chère permettant de négocier les prix de fourniture du gaz étranger, allant
dans le sens de l’indépendance énergétique. De plus en diminuant l’impact de l’énergie
nucléaire dans le bilan énergétique et en augmentant par ce fait sa dépendance
énergétique, la France se tire une double balle dans le pied !
Quand l’État rogne sur les ressources « intermittentes »,
Le salaire des fonctionnaires et la pension
des retraités,
Quand l’État subventionne la
compétitivité,
Il la plombe par une politique
énergétique
Incohérente, coûteuse et paralysante !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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