On ne saurait oublier que le
Président de la Fédération de Russie a été membre du KGB, conseiller de Boris
Eltsine qui a fait de lui le directeur du FSB (sécurité publique). On ne peut
oublier les chars russes envahissant l’Europe de l’est et le mur de Berlin,
mais on ne peut en tenir rigueur à Poutine, c’était avant lui. Il n’en reste
pas moins une grande méfiance vis-à-vis de ce pays, méfiance savamment
entretenue par les USA dans l’esprit des européens. Les évènements de Syrie et
d’Ukraine, consciemment créés ou entretenus au nom de la démocratie par le camp
de l’OTAN, sont l’occasion de le diaboliser un peu plus.
Réalité ou
intox sur la Russie? Sa démocratie telle que nous la concevons n’est
certainement pas arrivée au niveau de celle des puissances occidentales.
Cependant l’ouverture de la Russie sur le monde moderne et tous les moyens de
communication fait progresser rapidement la démocratie. A contrario on voit
celle-ci reculer dans notre pays où le référendum n’est plus utilisé ou son
verdict n’est plus suivi.
Il me
semble important que, dans cet enfermement de la France dans le bloc atlantique,
chacun d’entre nous puisse avoir un autre éclairage que celui du portrait d’Hilary
Clinton qui affuble Poutine de méthodes hitlériennes. Ce morceau de l’Europe
qui va jusqu’à l’Oural, mais qui constitue la partie la plus peuplée, l’âme et
la culture russe, mérite que nous réfléchissions à nos relations actuelles avec
ce pays immense et si proche de nous par la culture et le passé historique.
Poutine
nous menace-t-il ? Est-ce pour cela que nous devons rester dans les
fourches caudines de l’OTAN en abandonnant ce qui fait notre indépendance, une
armée libre de ses choix stratégiques ? Est-ce pour cela que nous devons
pousser l’UE aux frontières de la Russie en annexant un grand pays comme l’Ukraine
faible économiquement comme une proie facile pour la troïka (FMI, BCE, UE) et l’OTAN ?
Alors lisons les réponses du diable Poutine aux questions les plus pointues.
Cela en vaut la peine.
"Interview de Poutine du 4 juin 2014, information tronquée par TF1
Source : http://www.les-crises.fr/interview-...
Traduction : Patrick pour www.les-crises.fr Le 5 juin
2014.
Voici la transcription de l’interview de
Poutine d’hier. C’est la traduction de la version intégrale issue du site du Kremlin (ou
ici en russe, ou là).
En effet, pour faire tenir cette
interview de 41 minutes en 24 minutes, TF1 a sabré largement dans
certaines parties. Comme il a été décidé de couper des éléments essentiels sur
la Crimée, l’opposition dans les médias français, et de laisser des propos sans
intérêts genre sur la langue qu’il utilise avec Hollande. Il est dommage que la
version complète n’ait pas été mise en ligne sur le web.
Tout est donc traduit ici – les passages
censurés sont en exergue – à vous de voir s’ils méritaient de l’être…
Question (Bouleau) – Bonsoir, M. le président.
Merci beaucoup d’accueillir Europe 1 et TF1 dans cette résidence, dans votre
résidence de Sotchi pour cet entretien exceptionnel. Jeudi soir, vous serez
reçu à l’Élysée par le président François Hollande et le lendemain, le 6 juin,
vous participerez aux commémorations du Débarquement. Ce sera la première fois
pour vous que vous irez sur les plages de Normandie. Mais c’est aussi la
première fois qu’un président russe participera et sera invité à ces
cérémonies. Qu’est-ce que cela vous fait en tant que citoyen russe d’être
invité à cette commémoration exceptionnelle ?
Vladimir Poutine – C’est un événement important pour
l’Europe et le monde entier. Nous allons rendre hommage à ceux qui ont empêché
les nazis de réduire l’Europe en esclavage. Je pense que la participation de la
Russie à cette commémoration est chargée de symboles. Je veux dire par là que
la Russie et les autres pays de la coalition anti-hitlérienne, y compris la
France, étaient alliés dans cette lutte pour la liberté. La participation
de notre pays a été très importante, voire décisive pour vaincre le fascisme.
Mais nous n’oublierons jamais non plus
les combattants français de la Résistance, notamment ces soldats français qui
sont venus combattre à nos côtés sur le front de l’Est, le front germano-soviétique. Et il me
semble que c’est quelque chose qui doit nous rappeler notre passé et, en même
temps, nous servir à construire nos relations d’aujourd’hui et de demain.
Question (Elkabbach coupant Poutine) – Justement, vous avez, avec la
Russie, votre place sur les plages de la Normandie. Jusqu’à l’âge de quarante
ans, vous viviez en Union soviétique. Vous avez vu son effondrement. Et vous
participez, vous, activement à la renaissance de la Russie. Qu’est-ce que vous
voulez ? Qu’est-ce que vous cherchez ? Votre stratégie est-elle une
stratégie de dialogue ou d’expansionnisme et de conquête ?
Vladimir Poutine – Non, bien sûr. Je
suis persuadé que dans le monde contemporain une politique basée sur
l’expansionnisme et les conquêtes n’a aucun avenir. Il est évident que la Russie, dans le
monde d’aujourd’hui et de demain, peut être et doit être partenaire de ses
alliés historiques dans le sens large du terme. C’est cela que nous voulons et
nous allons continuer d’œuvrer en ce sens. C’est la seule manière dont nous
pouvons concevoir nos relations avec nos voisins et tous les autres pays.
Question (Elkabbach) – Mais vous voulez être l’avocat de
la nation russe ou le symbole d’un nationalisme russe, d’un empire russe ?
On se sait ce que vous avez dit quand l’Union soviétique s’est
écroulée : « L’éclatement de l’empire soviétique a été la pire
catastrophe géopolitique du XXe siècle. » Cela a été beaucoup
interprété. Et vous avez dit : « Celui qui ne regrette pas l’Union
soviétique n’a pas de cœur et celui qui veut la reconstituer n’a pas de
tête. » Or, vous avez une tête. Qu’est-ce que vous proposez : le
nationalisme russe ou un empire russe sur les frontières d’avant ?
Vladimir Poutine – Nous n’envisageons ni de soutenir le
nationalisme russe ni de reconstituer un empire. Quand je disais que la
disparition de l’URSS était une des plus grandes catastrophes du XXe
siècle, je parlais d’une catastrophe humanitaire avant tout. Je voulais
dire qu’en URSS existait une population qui – quelle que soit son origine
ethnique – vivait dans un pays uni. Par contre, après sa dissolution, 25
millions de Russes se sont soudain retrouvés dans des pays étrangers. Et cela a
été une vraie catastrophe humanitaire. Ni politique, ni idéologique, mais un
problème d’ordre humanitaire. Des familles ont été séparées, beaucoup de gens
ont perdu leur emploi et se sont retrouvés sans ressource, sans moyen de
communiquer. C’est là qu’était le problème.
[Passage coupé]
Question (Elkabbach) – Et à l’avenir ? Voulez-vous
reconstituer l’empire dans ses anciennes frontières ou voulez-vous continuer à
développer votre pays à l’intérieur de ses propres frontières ?
Vladimir Poutine – Nous souhaitons
développer notre pays à l’intérieur de ses frontières, bien sûr. Mais – et ceci est très important –
comme d’autres pays dans le monde, nous voulons utiliser des moyens modernes
pour devenir plus compétitifs, notamment grâce à l’intégration économique.
C’est ce que nous faisons dans l’espace de l’ex-URSS dans le cadre de l’Union
douanière et de l’Union eurasiatique.
(Diffusé)
Question (Bouleau) – Président Poutine, alors que nous
discutons ici un pays voisin qui n’est pas très lointain, l’Ukraine, est en
état de guerre. Il n’y a pas d’autre mot. Les pro-russes affrontent ceux qui
veulent garder les frontières actuelles de l’Ukraine. Qui va les arrêter et
voulez-vous arrêter cette guerre ?
Vladimir Poutine – Vous savez, personnellement, je ne
parlerais pas de ces gens-là comme des pro-russes ou des pro-ukrainiens. Il y a
des personnes qui ont des droits, politiques, humanitaires et ils ont besoin de
pouvoir en jouir.
Par exemple, en Ukraine, jusqu’à
aujourd’hui les gouverneurs de toutes les régions sont encore nommés par le
pouvoir central. Or, après le coup d’État inconstitutionnel qui a eu lieu à
Kiev en février de cette année, la première chose que le nouveau pouvoir a tentée
de faire était de supprimer le droit des minorités d’utiliser leur langue
maternelle. Cela a provoqué une grande inquiétude chez une grande partie de la
population en Ukraine orientale.
Question (Elkabbach) – Et cela vous ne l’avez pas
accepté. Mais est-ce que vous dites, président Poutine, que nous sommes rentrés
dans une nouvelle phase de la guerre froide, même glaciale entre l’Est et
l’Ouest ?
Vladimir Poutine – Premièrement, j’espère qu’il n’y
aura pas une nouvelle phase d’une guerre froide. Deuxièmement, et
j’insiste là-dessus, les gens, où qu’ils vivent, ont des droits et doivent
avoir la possibilité de les défendre. Voilà ce qui est en jeu.
[Passage coupé]
Question (Elkabbach) – Y a-t-il un risque de
guerre ? Maintenant, alors que des chars font route depuis Kiev, de
nombreuses personnes en France se posent cette question : « Avez-vous
été tenté d’envoyer des troupes à l’Est de l’Ukraine ? »
Vladimir Poutine – Il s’agit d’un entretien ce qui suppose
des questions courtes et des réponses courtes. Mais si vous êtes patient et me
donnez une minute, je vais vous dire comment nous voyons les choses. Voici
notre position. Qu’est-ce qui s’est réellement passé là-bas ? Il
existait un conflit et ce conflit est survenu parce que l’ancien président
ukrainien a refusé de signer un accord d’association avec l’UE. La Russie a une
certaine position sur cette question. Nous avons estimé qu’il était en effet
déraisonnable de signer cet accord, car il aurait eu un grave impact sur
l’économie, y compris l’économie russe. Nous avons 390 accords
économiques avec l’Ukraine et l’Ukraine est un membre de la zone de
libre-échange au sein de la CEI. Et nous ne serions pas en mesure de poursuivre
cette relation économique avec l’Ukraine en tant que membre de la zone de
libre-échange européenne.
Nous en avons discuté avec nos
partenaires européens. Au lieu de poursuivre avec nous ce débat par des
voies légitimes et diplomatiques, nos amis européens et américains ont soutenu
une prise du pouvoir armée et anticonstitutionnelle. Voilà ce qui s’est passé. Nous n’avons pas provoqué cette crise.
Nous aurions voulu que les choses se passent autrement, mais après le coup
d’État anticonstitutionnel – avouons-le, après tout…
Question (Elkabbach coupant Poutine) – Mais on voit tant de tensions dans
la vie politique. Pourtant, malgré cela, vous serez en Normandie pour parler de
paix alors que Barack Obama continue d’exhorter l’Europe à s’armer.
Vladimir Poutine – Eh bien, il faut continuer de parler de
paix, mais il faut comprendre les causes et la nature de cette crise. Le
fait est que personne ne devrait être porté au pouvoir par un coup d’État
anticonstitutionnel armé, plus particulièrement dans l’espace
post-soviétique, où les institutions gouvernementales n’ont pas encore atteint
leur pleine maturité. Quand cela s’est produit, certaines personnes ont
accueilli avec joie ce régime tandis que d’autres, disons, dans l’Est et le Sud
de l’Ukraine ne veulent tout simplement pas l’accepter. Il est essentiel
de parler avec ces gens qui n’ont pas accepté cette prise de pouvoir au lieu de
leur envoyer des chars, comme vous le dites vous-même, au lieu de tirer à
partir d’avions des missiles sur des civils et de bombarder des cibles non
militaires.
Question (Bouleau) – Les États-Unis affirment détenir
la preuve que, vous, la Russie, intervenez en Ukraine en laissant des
combattants franchir la frontière et même en fournissant des armes à ce que les
États-Unis appellent des sécessionnistes. Ils disent avoir des preuves. Vous
croyez à ces preuves ?
Vladimir Poutine – Preuves ? S’ils ont des preuves,
ils n’ont qu’à les présenter. Nous avons vu, et tout le monde a vu, le
secrétaire d’État des États-Unis agiter en 2003 au Conseil de sécurité de l’ONU
les preuves de détention d’armes de destruction massive en Irak. Ils avaient
montré une éprouvette avec une substance inconnue qui était peut-être n’importe
quelle poudre…. Finalement, les troupes américaines ont envahi l’Irak, ils
ont fait pendre Saddam Hussein, suite à quoi nous avons appris qu’il n’y avait
pas, qu’il n’y avait jamais eu en Irak d’armes de destruction massive. Il y a
donc une grande différence entre faire des déclarations et avoir des preuves
réelles. Je vous le répète : il n’y a pas de militaires russes en
Ukraine.
Question (Elkabbach coupant Bouleau et
Poutine) –
Vous voulez dire que, là, ils sont en train de mentir les
Américains ?
Vladimir Poutine – Ils mentent. Il
n’y a pas de militaires, aucun instructeur russe dans le sud-est de l’Ukraine.
Il n’y en a pas eu et il n’y en a pas.
Question (Elkabbach) – Vous n’avez pas envie d’annexer
l’Ukraine ? Et vous n’avez jamais tenté de déstabiliser
l’Ukraine ?
Vladimir Poutine – Non. Nous ne l’avons jamais fait et ne
le faisons pas maintenant. Et le pouvoir qui est aujourd‘hui en place en
Ukraine devrait établir le dialogue avec sa propre population. Et pas à l’aide
d’armes, de chars, d’avions et d’hélicoptères, mais en lançant des
négociations.
[Passage coupé]
Question (Bouleau) — Le nouveau président ukrainien a été élu
le 25 mai par un vote démocratique. Considérez-vous M. Porochenko comme
un président légitime ?
Vladimir Poutine — Je vous ai déjà dit et le répète : nous
respecterons le choix du peuple ukrainien et nous coopérerons avec les
autorités ukrainiennes.
Question (Bouleau) – En d’autres termes, si vous le
rencontrez le 6 juin sur les plages de Normandie, et si le président Hollande
contribue à rendre possible cette rencontre, vous lui serrerez la main ?
Lui parlerez-vous ?
Vladimir Poutine – Vous savez, je n’ai pas l’intention
d’éviter quiconque. Le président Hollande m’a gentiment invité à participer à
cette commémoration en tant que représentant de la Russie, même si l’événement
commémoré fut tragique. C’est avec joie que j’ai accepté son invitation et je
suis reconnaissant au Président de m’avoir invité. Il y aura d’autres invités,
et je n’en éviterai aucun. Je suis prêt à parler avec chacun d’eux.
Question (Elkabbach) – Mais allez-vous rencontrer
M. Porochenko ? Vous avez dit que vous ne travailleriez avec lui qu’à
la condition qu’il ne soumette pas totalement à l’influence américaine.
Vladimir Poutine — Je n’ai pas dit
qu’il ne doit pas céder à l’influence américaine. Il est libre d’accepter
l’influence qu’il désire. Les Ukrainiens l’ont élu et il est libre
d’adopter une politique qui lui est propre. S’il choisit d’accepter la forte
influence d’un pays tiers, libre à lui. Mais je ne le ferais pas…
(Diffusé)
Question (Elkabbach coupant Bouleau)
– Mais vous acceptez la souveraineté de l’Ukraine et, peut-être, son indépendance entre la
Russie et les Occidentaux ? Sa neutralité, son indépendance ?
Ça, on peut le dire ?
Vladimir Poutine – Bien sûr, nous reconnaissons la
souveraineté de l’Ukraine ! En outre, nous aurions aimé qu’elle se sente
elle-même comme un état souverain.
Parce que la participation à un bloc
militaire, quel qu’il soit, ou à une structure rigide d’intégration signifie
une perte partielle de souveraineté pour ce pays. Maintenant, si l’Ukraine
accepte cela et accepte cette perte, c’est son choix. Mais quand nous parlons de l’Ukraine
et des blocs militaires, il est évident que cela nous inquiète. Parce que si,
par exemple, l’Ukraine rejoint l’OTAN, les infrastructures militaires de cette
organisation se retrouvent à côté de nos frontières, et nous ne pouvons y
rester indifférents.
[Passage coupé]
Question (Bouleau) – Monsieur le Président, les troupes
russes ont récemment annexé la Crimée. Allez-vous jamais la rendre ?
Vladimir Poutine – Il est faux de croire que
les troupes russes ont annexé la Crimée. Les troupes russes n’ont rien fait de
la sorte. Franchement…
Vladimir Poutine – Si vous me permettez de terminer, je pense que vous verrez ce que je veux dire.
Les troupes russes étaient en Crimée en vertu du traité international sur
le déploiement de la base militaire russe. Il est vrai que les
troupes russes ont aidé la Crimée à organiser un référendum sur leur (a)
l’indépendance et (b) son désir de rejoindre la Fédération de Russie. Personne
ne peut empêcher ces personnes d’exercer un droit qui est prévu à l’article 1
de la Charte des Nations Unies, le droit des peuples à l’autodétermination.
Vladimir Poutine – Conformément à l’expression de la volonté des
personnes qui y vivent, la Crimée fait partie de la Fédération de Russie et de
son entité constitutive.
Je veux que chacun comprenne cela clairement. Nous avons mené un dialogue
exclusivement diplomatique et pacifique – je veux le souligner – avec nos
partenaires européens et américains. Nos tentatives d’organiser un tel
dialogue et de négocier une solution acceptable n’ont eu pour toute réponse que
leur soutien pour un coup d’État anticonstitutionnel en Ukraine. Nous ne
savions donc pas si l’Ukraine ne deviendrait pas une partie de l’alliance militaire
de l’Atlantique Nord. Dans ces circonstances, nous ne pouvions pas
permettre qu’une partie historique du territoire russe avec une population
majoritairement russe puisse être intégrée dans une alliance militaire
internationale, en particulier parce que la Crimée voulait faire partie de
la Russie. Je suis désolé, mais nous ne pouvions pas agir autrement.
Question (Elkabbach) – François Hollande vous a invité en
France, à Paris et en Normandie. Vous le connaissez très bien. Pouvons-nous aller
plus loin et dire qu’il existe entre vous une relation de confiance ?
Vladimir Poutine – Oui, je le pense.
Question (Elkabbach) – Le pensez-vous ou en êtes-vous
sûr ?
Vladimir Poutine – Je l’ai toujours pensé. Je n’ai pas de raison de
penser le contraire. Nous avons de très bonnes relations interétatiques, mais
nous avons encore beaucoup à faire pour promouvoir nos relations économiques.
Mais nos relations personnelles ont toujours été fondées sur la confiance, ce
qui aide également sur le plan professionnel. J’espère que cela continuera.
Question (Bouleau) – Vous parlez de relations basées sur
la confiance — à la fois pour ce qui est de la défense et de l’économie.
Vous avez acheté (et même payé) plus d’un milliard d’euros deux
porte-hélicoptères Mistral à la France et des marins russes doivent arriver à
Saint-Nazaire dans quelques jours, quelques semaines. Est-ce que vous allez
autoriser ces marins russes à aller en France dans quelques jours ?
Vladimir Poutine – Oui, bien sûr. J’espère que nous
vivons dans un monde civilisé et tout le monde respecte ses obligations
contractuelles. J’ai beaucoup entendu parler de l’opinion qui a été
exprimée selon laquelle la France ne devrait plus nous vendre ces bâtiments. Et
à cela je peux vous dire qu’en Russie également il y a eu beaucoup d’opposants
à ce contrat. Si la France décide d’annuler ce contrat – elle peut le faire – nous
exigerons alors un dédommagement. Mais cela ne contribuera pas positivement au
futur développement de nos relations dans le domaine de coopération
technique et militaire. Mais en principe, nous sommes ouverts à la
coopération, éventuellement à signer de nouvelles commandes si nos
partenaires français souhaitent continuer la coopération.
Question (Elkabbach coupant Poutine) – En dépit des pressions
externes, vous avez commandé à la France ces navires d’assaut – et si la France
les livre, vous pourriez en commander d’autres, n’est-ce pas ?
Vladimir Poutine – Nous attendons de nos partenaires
français qu’ils s’acquittent de leurs obligations contractuelles, et si tout
se passe comme convenu, nous n’excluons pas la possibilité de nouvelles
commandes, et pas nécessairement dans la construction navale, elles peuvent
concerner d’autres secteurs. Dans l’ensemble, nos relations dans ce domaine
se développent favorablement, et nous aimerions continuer à les renforcer, dans
l’aviation, la construction navale et d’autres secteurs. Nous avons une
expérience de coopération réussie dans l’exploration spatiale, au Centre
spatial guyanais près de Kourou.
Question (Elkabbach) – La France est-ce qu’elle est
pour vous une puissance souveraine, indépendante qui est écoutée ? Il y a
l’Allemagne. Vous parlez le russe et l’allemand avec Mme Merkel. François
Hollande ne parle aucune des deux langues, est-ce que vous pouvez vous
comprendre ? Est-ce que la France a ce statut ?
Vladimir Poutine – La langue n’est pas une barrière, le fait que je ne parle pas français ne nous empêche pas, François
Hollande et moi, de dialoguer. Nous avons des interprètes si
besoin et, en général, nous pouvons toujours très bien nous
comprendre.
Pour ce qui concerne la souveraineté, je répèterai : un pays qui
rejoint une organisation militaire consent à céder une partie de sa
souveraineté à une institution supranationale. Pour la Russie cela est
inacceptable, pour les autres pays, à eux de décider, cela ne nous regarde pas.
Mais cela me rappelle la France, la tradition gaulliste, de Gaulle qui était un
défenseur de la souveraineté française et qui, selon moi, mérite du respect. Un
autre exemple est celui de François Mitterrand qui parlait d’une
Confédération européenne où, d’ailleurs, même la Russie pourrait participer. Je pense que rien n’est encore perdu en ce qui concerne le futur de
l’Europe.
Vladimir Poutine – D’abord, je pense que vous exagérez
un peu en disant qu’une guerre approche. Vous êtes un peu agressif comme
journaliste, pourquoi pensez-vous qu’une guerre approche ? Pourquoi
essayez-vous de faire peur à tout le monde ?
Vladimir Poutine – Et alors ?
Question (Elkabbach) – C’est là qu’il y a la guerre.
(pointant vers l’Ukraine) Et quand il (l’autre journaliste) mentionne la
guerre, elle est là.
Vladimir Poutine – Ce n’est pas une guerre, mais une opération de
représailles que mène le pouvoir de Kiev contre cette partie de sa population.
Il ne s’agit pas d’une guerre entre États, il y a là une grande différence…
Vladimir Poutine – Je pense que M. Porochenko a une
chance unique : pour l’instant ses mains ne sont pas tachées de sang, et
il peut suspendre cette opération punitive et commencer un dialogue direct avec
ses propres citoyens à l’Est et au Sud de son pays.
Quant à mes relations avec M. Obama – je n’ai pas oublié votre
question –, je n’ai aucune raison de penser qu’il ne souhaite plus du tout
communiquer avec le président de la Russie. Mais c’est à lui de décider après
tout. Je suis toujours prêt pour le dialogue, car le dialogue est le
meilleur moyen de se comprendre. Jusque-là nous étions toujours en contact,
nous avons régulièrement parlé au téléphone…
[Passage coupé]
Question (Bouleau) – La Russie et les États-Unis
connaissent des difficultés. S’agit-il d’un différend entre deux puissances ou
deux personnes, entre Barack Obama et Vladimir Poutine ?
Vladimir Poutine – Il existe toujours des tensions
entre pays, plus particulièrement avec des pays aussi vastes que la Russie et
les États-Unis. Des problèmes se posent toujours, mais je ne pense pas que nous
devrions aller à l’extrême. En tout cas, ce ne serait pas notre choix. Je suis
toujours prêt à parler à l’un de mes partenaires, y compris le président
Obama.
Question (Elkabbach) – Alors vous êtes prêt à discuter et vous regrettez ce qui se passe ? Mais ne pensez-vous pas que les États-Unis tentent d’encercler la Russie, pour vous affaiblir en tant que dirigeant et peut-être vous isoler du reste du monde ? Vous êtes très diplomatique maintenant, mais vous connaissez les faits.
[Note OB : oh, une très
bonne question ! Donc une bonne raison de la couper au montage...]
Vladimir Poutine – Les faits ? Vous l’avez dit
vous-même : la Russie est le plus grand pays dans le monde. Il est très
difficile de l’encercler et le monde change si vite que ce serait
essentiellement impossible, même en théorie.
Bien sûr, nous pouvons voir les tentatives des États-Unis qui font
pression sur leurs alliés en utilisant leur position dominante évidente dans la
communauté occidentale, dans le but d’influer sur la politique de la Russie.
La politique de la Russie est fondée uniquement sur ses intérêts
nationaux. Bien sûr, nous prenons les opinions de nos partenaires en compte,
mais nous sommes guidés par les intérêts du peuple russe.
(Diffusé)
Question (Bouleau) – M. le président, il est heureux
d’une certaine manière que vous ayez affaire le 6 juin à Barack Obama. Si vous
aviez affaire à Hillary Clinton, les choses tourneraient peut-être mal :
elle a dit, il y a quelques jours, que ce que faisait la Russie en ce moment en
Europe centrale ressemblait à ce qu’Hitler faisait dans les années 30.
Vous avez pris cela comme une injure suprême en tant que citoyen et président russe ?
Vous savez, avec les femmes, mieux vaut ne pas s’entêter, et mieux vaut
ne pas entrer avec elles dans des altercations verbales.
Vladimir Poutine – Vous savez, il vaut mieux de ne pas trop se chamailler avec une femme. [sourire - à 13'55] Et Mme Clinton, même auparavant, ne se distinguait pas par une exceptionnelle élégance de ses propos. Mais ce n’est pas très grave, nous nous rencontrions quand même lors des différents évènements internationaux après [ses propos] et avions de paisibles conversations. Et je pense que même dans ce cas-ci, il serait possible de s’entendre. Mais lorsque les gens franchissent certaines frontières – les frontières de la bienséance -, cela démontre non pas leur force, mais leur faiblesse. Mais après tout, [geste d’ indulgence avec ses épaules], pour une femme, la faiblesse, ce n’est pas le plus mauvais des défauts [sourire]
Vladimir Poutine – Vous savez, il vaut mieux de ne pas trop se chamailler avec une femme. [sourire - à 13'55] Et Mme Clinton, même auparavant, ne se distinguait pas par une exceptionnelle élégance de ses propos. Mais ce n’est pas très grave, nous nous rencontrions quand même lors des différents évènements internationaux après [ses propos] et avions de paisibles conversations. Et je pense que même dans ce cas-ci, il serait possible de s’entendre. Mais lorsque les gens franchissent certaines frontières – les frontières de la bienséance -, cela démontre non pas leur force, mais leur faiblesse. Mais après tout, [geste d’ indulgence avec ses épaules], pour une femme, la faiblesse, ce n’est pas le plus mauvais des défauts [sourire]
Question (Elkabbach) – Il faut respecter les femmes, bien
sûr, et je suis certain que vous les respectez. Mais vous pensez qu’elle est
allée loin ? Il y a beaucoup de caricatures des dirigeants du monde et sur
vous aussi, vous n’êtes pas épargné. Votre première réaction spontanée, c’est
la colère ? Une certaine maîtrise de vous, l’envie de punir ? Ou
peut-être un jour de rire ? On ne vous a jamais vu rire.
[Note OB : rôôô, mais si,
il rit - surtout face à des journalistes...]
Vladimir Poutine – Oh, je ne voudrais pas vous priver de
ce plaisir et je pense qu’un jour nous pourrions avoir l’occasion de rire
ensemble d’une bonne plaisanterie. Mais quand j’entends des déclarations
de ce genre qui dépassent un peu les limites, j’en conclus que les gens n’ont
simplement plus d’arguments. Les déclarations de ce genre ne sont pas un
très bon argument.
En ce qui concerne la politique des États-Unis, ce n’est un secret pour
personne que le pays qui mène la politique internationale la plus
agressive, la plus dure, pour défendre ses intérêts comme ses dirigeants les
voient, ce sont les États-Unis. Et ce depuis de nombreuses années.
Nous n’avons pratiquement pas de présence militaire à l’étranger alors
que les bases de l’armée américaine sont présentes sur toute la planète. Et
partout où ils sont, ils décident activement du sort des autres peuples, à des
milliers de kilomètres de leurs frontières. Alors, nous reprocher
de ne pas respecter des règles me semble un peu étrange de la part de nos
interlocuteurs américains.
Question (Elkabbach) – Mais vous avez fait des
efforts en matière de budget militaire. Est-ce que, en ce moment, le président
de la Russie, le président Poutine prend des décisions particulières sur la
sécurité et la défense, parce que le climat est dangereux ?
Vladimir Poutine – Oui, en ce qui concerne les budgets
militaires tout le monde ne le sait pas – sauf peut-être quelques spécialistes
– mais le budget militaire des États-Unis est plus élevé que les budgets de
tous les autres pays du monde pris ensemble. Et qui mène une politique
agressive alors ? En ce qui concerne notre budget
militaire : en termes de pourcentage du PIB, il n’augmente pratiquement
pas, de quelques dixièmes de pour cent peut-être. Il est vrai que nous
souhaitons rééquiper notre armée et notre flotte avec des technologies de
pointe, réduire la quantité et améliorer la qualité. Nous avons tout un
programme de rééquipement qui ne date pas d’hier, mais qui n’a aucun lien avec
les évènements en Ukraine, c’est un projet à long terme que nous allons
poursuivre.
Question (Bouleau) – M. le président, le président syrien Bachar el-Assad vient de s’offrir une nouvelle réélection sans suspense. Vous avez de l’influence sur lui. Pourquoi ne lui demandez-vous pas d’arrêter les atrocités que son armée commet et d’arrêter de s’acharner sur son peuple ?
Vladimir Poutine – Saviez-vous que toutes les parties du conflit
commettent des atrocités et que les organisations extrémistes, qui sont
désormais très nombreuses, ne sont pas en dernière place ? Mais plutôt à
la première sur ce point. Mais savez-vous ce qui nous inquiète
le plus ?...
Question (Elkabbach coupant Poutine) – Religieuses, extrémistes, islamistes… ?
Vladimir Poutine – Oui, tout à fait. Ce sont des
organisations liées directement à Al-Qaïda et il y en a une multitude. Personne
n’essaie même plus de démentir cela. C’est un fait connu de tout le monde. Ce
qui nous inquiète le plus, c’est que si nous agissons avec trop
d’imprudence, la Syrie peut devenir une sorte de deuxième Afghanistan, un nid
de terroristes totalement incontrôlable. D’ailleurs, c’est une menace pour
les États européens également, parce que les extrémistes présents maintenant en
Syrie vont se rendre un jour dans d’autres pays, y compris ceux d’Europe.
Vladimir Poutine – Je vous donnerai une explication
courte et facile à comprendre. Et je pense que la plupart des téléspectateurs
et des auditeurs français me comprendront. Ce que nous craignons avant tout,
c’est le démembrement de la Syrie à l’image de ce qui s’est produit au Soudan.
Nous craignons que la situation y devienne similaire à celle que nous voyons
aujourd’hui en Irak. Et nous craignons également que la Syrie devienne une
sorte de nouvel Afghanistan. C’est pourquoi nous tenons à y conserver le
pouvoir légitime, pour ensuite progressivement, avec la participation du
peuple syrien et de nos partenaires européens et américains, réfléchir sur la
façon de réformer cette société pour la moderniser et l’humaniser.
Question (Bouleau) – Je voudrais vous poser une question
sur votre pays, la Russie. Comment décririez-vous son régime politique
actuel ? Certains le décrivent comme une Démocratie, tandis que d’autres
affirment que la Russie est tellement vaste qu’elle a besoin d’un homme à la
poigne de fer. Comment Vladimir Poutine définit-il le régime de Poutine ?
Vladimir Poutine – Le régime actuel n’est pas lié à une
personne en particulier, y compris le président sortant. Nous avons des
institutions politiques démocratiques habituelles, même si elles reflètent les
besoins de la Russie. Lesquels ? L’écrasante majorité des citoyens
russes ont tendance à compter sur leurs traditions, sur leur histoire et, si je
puis dire, leurs valeurs traditionnelles. Je vois cela comme le
fondement et un facteur de stabilité pour l’État russe, mais rien de tout cela
n’est lié au Président en tant qu’individu. En outre, il convient de rappeler
que nous n’avons commencé à introduire ces institutions démocratiques
habituelles que récemment. Elles continuent d’évoluer.
(Diffusé)
Question (Elkabbach) – Monsieur le Président, est-ce qu’on peut
s’opposer à vous en Russie sans risque ? [Note OB : petit montage, la question était posée juste après]
Vladimir Poutine – Mais nous avons plein
d’opposants, de nombreux partis d’opposition, nous avons tout récemment
libéralisé la création de nouveaux partis politiques. D’ailleurs, plusieurs
dizaines de partis sont apparus, ils ont participé aux élections municipales ou régionales.
Question (Elkabbach) – Monsieur le Président, est-ce qu’on peut
s’opposer à vous en Russie sans risque ?
Vladimir Poutine – Si vous écoutez
certaines de nos stations de radio ou regardez certaines de nos émissions de
télévision, je vous assure que vous avez peu de chance de trouver quelque chose
de semblable à ce genre d’opposition en France.
(Diffusé)
Question (Elkabbach) – Il y a toujours eu dans la période de la
Russie, avec les tsars ou après, l’ordre et l’autorité. Est-ce qu’à l’époque
d’Internet, un pays peut s’épanouir sans avoir toutes les libertés ?
Vladimir Poutine – Non, ce n’est pas
possible. Et, d’ailleurs nous ne limitons pas Internet. Quoi qu’on fasse il se trouve tout de
suite quelqu’un qui commence à chercher des violations de principes
démocratiques. Y compris pour ce qui est d’Internet. Avons-nous limité Internet ?
Non, à mon avis. Certains de nos contradicteurs vont affirmer cela, dire
qu’il existe des limitations intenables. Lesquelles ? Par exemple, nous
avons une interdiction de propagande du suicide et des méthodes de suicide, de
l’utilisation de stupéfiants, de pédophilie – voilà nos interdictions. Qu’y
a-t-il d’exagéré ?…
Question (Bouleau coupant Poutine) – Et de l’homosexualité qui est une chose très distincte de la pédophilie. La propagande en faveur de l’homosexualité a été interdite…
Vladimir Poutine – Non, ce n’est pas le cas. Nous n’avons
pas de loi interdisant l’homosexualité, nous interdisons la promotion de
l’homosexualité auprès d’un public de mineurs, ce sont deux choses tout à fait
distinctes. Comprenez-vous ? Par exemple, certains États des États-Unis
ont des lois, qui punissent pénalement les relations homosexuelles. Nous
n’avons pas de peines de ce genre. Seulement quand il s’agit de propagande
destinée à des mineurs, nous avons le droit de défendre nos enfants et nous
allons le faire.
Vladimir Poutine – Écoutez. Il ne s’agit pas de
« camps » à proprement parler. Il s’agit d’endroit où les personnes
sont, en effet, privées de liberté, mais peuvent mener une vie plus ou moins
normale. Ce ne sont pas des prisons, où la personne, au contraire, n’a pas la
possibilité de travailler. Une prison où l’individu ne peut pas travailler est
justement la pire punition, et je ne pense pas que tous les condamnés doivent
être placés dans ce type d’établissement. Je pense que c’est encore pire que
les établissements que vous mentionnez.
Question (Elkabbach) – Qui vous a convaincu un jour que vous
aviez une mission pour la Russie ? Que vous étiez destiné à vous occuper
de la Russie ?
[Note
OB : Ben, BELZÉBUTH évidemment !!! Admirez la tête que fait
Poutine à 23'15 quand il entend ça...]
Vladimir Poutine – Pourquoi êtes-vous
persuadé que je pense avoir une mission particulière ? J’ai la confiance de mes électeurs.
Plus de 63 % ont voté pour moi. Je pense avoir le mandat me permettant de
gérer la politique intérieure et extérieure de mon pays, et je travaillerai
conformément à ce mandat.
Question (Elkabbach) — Avez-vous un modèle dans l’histoire de
la Russie ? Êtes-vous guidé par la politique soviétique ou
la politique russe ?
[Note
OB : mais pourquoi ne demande-t-il pas s'il est guidé par la politique
nazie - pour être bien sûr... ?]
Vladimir Poutine — J’ai un grand amour et respect pour
l’histoire et la culture russes. Mais le monde change, tout comme la Russie. La
Russie est une partie du monde moderne, pas du passé, mais plutôt du monde
moderne. Et je crois qu’elle jouera un rôle encore plus important à l’avenir
que d’autres pays qui ne prennent pas soin de leurs jeunes, des nouvelles
générations, de leurs enfants, et qui pensent qu’ils peuvent simplement se
contenter du laisser-faire.
Vladimir Poutine — Vous savez, je suis adulte et je sais
ce que signifie le pouvoir dans le monde moderne. Dans le monde moderne, la
puissance est principalement définie par des facteurs tels que l’économie, la
défense et l’influence culturelle. Je crois que sur le plan de la défense,
la Russie est sans aucun doute l’un des chefs de file parce que nous sommes une
puissance nucléaire et que nos armes nucléaires sont peut-être les meilleures
dans le monde.
En ce qui concerne l’influence
culturelle, nous sommes fiers de la culture russe : la littérature, les
arts et ainsi de suite.
Quant à l’économie, nous sommes
conscients que nous avons encore beaucoup à faire avant d’atteindre le sommet. Bien que, ces derniers temps, nous
ayons fait d’énormes progrès et que nous soyons désormais la cinquième économie
dans le monde par sa taille. C’est un succès, mais nous pouvons faire mieux.
(Diffusé)
Question (Elkabbach) – Vladimir Poutine, l’Histoire ne sait
pas encore ce qu’elle retiendra des années Poutine. Elle attend et ces années
s’écrivent. Qu’est-ce que vous voulez qu’il reste ?
[Phrase coupée]
Voulez-vous qu’on se souvienne de vous
comme d’un dirigeant démocratique ou autoritaire ?
(Diffusé)
Vladimir Poutine – Eh bien, je voudrais être
considéré comme quelqu’un qui a fait son maximum pour le bonheur et la
prospérité de son pays et de sa nation.
Question (Elkabbach et Bouleau) – Merci beaucoup de nous avoir reçus tous
les deux. Bon voyage en France ! Au revoir.
Vladimir Poutine – merci."
Quel
que soit l’opinion que l’on peut retirer de cette interview, on voit là un
grand dirigeant d’un pays immense disposant du feu nucléaire. Sa hauteur de
vue, ses propos qui n’ont rien des éructations d’Hitler, sont autant de signes
de la qualité et du sens des responsabilités qui doivent nous inciter à
réfléchir sur la politique actuelle étrangère et économique de la France. Notre
avenir est-il la vassalisation des USA ou l’augmentation de la coopération économique
avec la Russie ? Doit-on suivre les USA dans le rejet de ce pays dans l’UE ?
La France dont le moteur est en panne
Se laisse remorquer vers un port
Dont elle ne perçoit plus
Qu’elle n’en sortira
Qu’enchaînée !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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