« To be or not to be », c’est l’alternative
devant le nouveau seuil du chômage à 10% minimum sur lequel ont buté les
gouvernements précédents depuis que Giscard d’Estaing n’a pas su gérer la crise
du pétrole. L’impuissance des gouvernements que François Mitterrand a exprimée en
déclarant : « Pour faire
baisser le chômage, on aura tout essayé ». « Infléchir la courbe du chômage, est le but de mon quinquennat et je
serai jugé sur cet objectif à la fin de celui-ci » a dit en substance
le nouveau chef de l’État. Nicolas Sarkozy s’est vanté du même objectif avec le
seuil de 7% presque atteint en 1991 sans plus de résultat en 2011 avec 9%. Avec
François Hollande nous avons atteint un nouveau seuil, celui des 10% des années
1994-1999.
Les
arguments du « Compte-tenu du bilan
laissé par notre prédécesseur, il nous faut du temps pour redresser la barre »
ou « Avec la crise, pas de
croissance » ont fait long feu. Le focus étant sur la baisse du
chômage, le nouveau gouvernement s’est empressé, comme ses prédécesseurs, de
mettre en place des mesures financières d’accompagnement du chômage, autrement
dit de ne pas extirper le mal mais d’en atténuer la souffrance. Je passe sur l’inventivité
de sigles que chacun a mis en œuvre pour trouver de nouveaux pansements.
Nous
sommes à un taux de chômage plus de trois fois supérieur à celui de 1975 et de
toute évidence, l’arrivée de l’euro ne nous mène pas vers une meilleure
situation qu’en 1999, contrairement à l’Allemagne. Ceci ne doit pas nous
laisser indifférents alors que celle-ci a absorbé la chute du mur de Berlin
pour un coup de 2.000 milliards. Il semble bien que nous allons stagner ou franchir
un nouveau seuil, celui des 10% sans espoir de revenir en arrière. La
mondialisation devait nous amener la croissance et le plein emploi, on voit ce
qu’il en est. La même promesse nous est faite avec le Traité Transatlantique.
On peut déjà parier que son impact sur le chômage sera nul, que les grandes
entreprises en feront leurs choux gras et que les classes moyennes paieront la
vassalisation de notre pays.
A ce
stade du constat, il faut en ajouter un autre. Les gouvernements parlent toujours
de faire baisser le chômage et inventent une myriade de pansements pour en
atténuer la souffrance mais surtout pour en améliorer les statistiques. Ils ne
parlent jamais du « Comment créer l’emploi ». L’État ne crée de l’emploi
qu’en augmentant le nombre de fonctionnaires, fonctionnaires que nous payons
par nos impôts. Le fonctionnaire est indispensable pour les tâches régaliennes
de l’État mais il est improductif. Ceci n’enlève rien à son utilité, si tant
est qu’il ne fasse pas des tâches qui aillent au-delà de ces tâches originelles
et que celles-ci ne soient pas alourdies sans cesse et sans raison autre que de
mettre le nez de l’État partout et de réglementer à tour de bras.
Car
tout cela a un coût que la pression fiscale doit absorber, diminuant les marges
des entreprises et les pouvoirs d’achat donc allant vers un handicap des entreprises,
un gel des salaires, et entrant dans un cercle vicieux de baisse de la
croissance et de hausse du chômage. Le
Président vient de découvrir ou de feindre de découvrir que seules les
entreprises créent de l’emploi et de la richesse mais on retombe de nouveau
dans des mesures coûteuses d’aide et d’hypothétiques baisses des dépenses publiques.
En
fait le problème n’est vraisemblablement et principalement que dans les
contraintes et les blocages mis sur la création, la marche et le développement
des entreprises. Il est certain que le millefeuille administratif, le code du
travail le plus important d’Europe et en perpétuel évolution croissante, le
SMIC, remis en cause par les Suisses, sont des boulets pour les entreprises encore
beaucoup plus néfastes que la pression fiscale. Malgré cette dernière,
certaines entreprises se portent bien même si le nombre en diminue. Si la France
veut s’en sortir, elle doit repenser la politique économique et sociale en
profondeur. Nous sommes dans une compétition internationale et les entreprises
qui ont les plus grands boulets aux pieds seront nécessairement moins
compétitives même si la valeur de la monnaie est réajustée. En effet moins les
entreprises seront compétitives, plus il faudrait dévaluer la monnaie si nous
avions le contrôle.
La
défense du salarié, la création de l’emploi ne sont pas satisfaites par des
contraintes sociales et administratives tentaculaires. Celles-ci sont
destructrices d’emploi, de richesse et de survie du salarié. Le CDI, le poste
de fonctionnaire sont devenus les objectifs prioritaires des salariés. La notion
de risque est consciencieusement effacée par une politique néo-keynésienne
depuis quarante ans, largement apprise à l’ENA et remise dans les programmes d’économie
du secondaire. Or les nouveaux esclaves, ceux qui sont pieds et mains liés aux
entreprises ce sont justement les CDI. Les CDD sont les nouveaux hommes libres
qui peuvent se vendre aux plus offrants et suivre les évolutions du marché du
travail.
A
condition qu’il y ait du travail, me direz-vous ? Mais justement si le travail
fuit, c’est que les entreprises et les salariés sont enchaînés par le code du
travail, le SMIC et les règlementations en tous genres. Elles ont des besoins
de production fluctuant qui nécessitent une flexibilité de l’emploi. Sans cela
la compétitivité baisse et le chômage, tôt ou tard, arrive… souvent en masse. Il
est souvent des évidences qui ne sont que des fausses routes, la peur du
risque finit par risquer… d’être au chômage pour abus de barrières de sécurité.
Réfléchissons et repensons à la fable du Loup et du Chien de notre bon La Fontaine
avec ce loup qui découvre en même temps le bon repas du chien et sa chaîne au
cou…
Il importe si bien, que de tous vos
repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un
trésor.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court
encore.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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