Des évènements importants se succèdent
et font la une des médias même si l’attention des électeurs est détournée par
les exploits du football français au mondial. La gêne dans les transports, l’inquiétude
des salariés d’Alstom et des organisateurs de spectacle sortent beaucoup d’entre
eux d’une euphorie passagère. Il faut ajouter à cela la prochaine réunion à
Bruxelles où la France doit faire accepter un dépassement du déficit public
supérieur à ses engagements précédents tout en s’affirmant solidaire du
maintien de l’objectif de celui-ci à 3% du PIB. La tactique est celle de la
corde raide. Faire chorus avec Angela Merkel sur l’intangibilité des objectifs
d’austérité… en forçant celle-ci à admettre que le délai d’obtention du 3% est
repoussé d’un an chaque année ! La chancelière, qui doit ménager son
opinion publique mais qui a besoin de la France, devra se contenter d’une
diminution du déficit inférieure aux engagements.
Alstom traverse une phase difficile, son
savoir-faire et ses installations industrielles attisent l’appétit de firmes
partiellement concurrentes. Elles voient l’occasion de conforter leur emprise
sur les marchés et d’éliminer la concurrence. Arnaud Montebourg s’ingénie à
transformer une défaite d’une entreprise française du CAC40 en victoire de l’État.
Selon lui « C'est une victoire collective
pour la France ». La prise de participation de l’État à hauteur de 20%,
suppose néanmoins de forcer Bouygues à céder 66% de sa participation au prix du
marché boursier, prix aujourd’hui inférieur à la valorisation de ses actions
dans sa comptabilité.
Par
ailleurs l’offre de GE remaniée, est moins-disante financièrement, rapportera
moins en dividende exceptionnel aux actionnaires d'Alstom et elle ne tient que
jusqu’à lundi matin. Martin Bouygues a rencontré Arnaud Montebourg vendredi
matin, mais les deux hommes n'ont pas réussi à se mettre d'accord. L’affaire n’est
pas bouclée. L'offre commune des concurrents Siemens et Mitsubishi Heavy
Industries "s'est heurtée aux règles de la concurrence"
édictées par Bruxelles, a expliqué Montebourg, qui a qualifié Bruxelles de "principal
obstacle à la création de champions européens". Ce Ministre
parle de « vigilance patriotique » dans le projet GE, de grands mots
pour cacher la mise sous tutelle américaine malgré la propriété conservée sur
les brevets en matière nucléaire et énergies nouvelles et l’actionnaire le plus
important mais non majoritaire.
Tout
cela cache mal le premier effet du traité transatlantique, pourtant encore dans
les tiroirs de la négociation. Les alliances de ce type sur entreprises en
péril ne font que commencer. Mais l’ouverture à la concurrence du transport
ferroviaire pousse l’État à la restructuration de la SNCF avec un chapeau sur l’entretien
du réseau d’une part et le matériel roulant d’autre part. Il n’est pas sûr que
ce montage tienne longtemps vu par Bruxelles. Les concurrents ne disposant que
du secteur transport auront tôt fait de dire qu’ils sont en état d’infériorité
face à un concurrent disposant des deux leviers rail et matériel roulant.
Il s’agit
pour l’instant de se préparer à lutter contre la concurrence en augmentant la
compétitivité. Chacun peut comprendre que le poste salarial, avec les régimes
spéciaux de la SNCF, est le secteur privilégié pour améliorer la compétitivité.
Les syndicats l’ont compris, l’État avance masqué et exclut toute autre
négociation touchant aux salaires et avantages des cheminots. La
non-transparence n’est pas digne de la démocratie même si les motivations sont
louables.
Un
autre secteur privilégié est celui des intermittents et s’avère très coûteux
pour l’État du fait en particulier des abus auquel il donne lieu. Il ne semble
pas que de véritables négociations aient été préalablement engagées. Le conflit
est inévitable. Il y a d’ailleurs deux poids, deux mesures dans le statut d’intermittent.
Il y a d’une part les artistes grassement payés quand ils jouent et qui peuvent
se permettre de longues périodes d’interruption d’activité et d’autre part les
artistes et les techniciens rémunérations plus faibles qui se retrouvent vite
dans des situations précaires. Il serait bon que l’État, avant de légiférer,
prenne le temps d’en tenir compte.
La politique de gribouille au jour le
jour,
La précipitation et le manque de vision
Sont les maux d’un État faible
A la confiance évanouie !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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