Les jeux Olympiques, malgré tout le business et l’argent qui
tournent autour, nous ont déjà amené les images rafraîchissantes de ces
médaillés qui se battent seulement pour l’honneur et pour leur pays. Les joies
y sont plus pures et les larmes aussi. On a, l’espace d’un instant, l’impression
que la nation France existe toujours, fière et souriante, alors que tout
concourt actuellement à en faire disparaître l’image dans un conglomérat européen
que le Nouvel Ordre Mondial s’apprête à ingurgiter.
On a oublié la zone euro, l’UE et nos ingérences étrangères
dans des pays où l’on fait perpétuer les meurtres et les souffrances. On a
oublié ce camouflet de l’équipe de football des championnats du monde où le
ridicule nous est montré au front. On a oublié ce nouvel affront européen d’une
équipe désintégrée incapable de surmonter ses individualités, l’appât du gain,
les religions, l’image médiatique. On a oublié que ces hommes, sensés
représenter la France, ne chantent pas la Marseillaise, ne la murmurent même pas
pour la plupart. Ils n’en ont rien à faire de ce pays, la seule chose c’est le gain
sonnant et trébuchant et l’impact médiatique sur leur carrière qui les
intéresse. Ce faisant ils méprisent notre pays.
On a oublié que le Qatar achète l’équipe qui est associée à l’image
de Paris, capitale encore rêvée par de nombreux pays et touristes. On a oublié
que les sommes d’argent des transferts deviennent faramineuses. On a oublié que
ce football devient à ce niveau l’image d’un univers déshumanisé, mercantile, au service des
puissances de l’argent, un pitoyable jeu du cirque. Il nous reste l’équipe nationale
féminine qui montre encore les vraies valeurs du sport, tout espoir n’est donc pas
perdu… jusqu’à quand ?
Quelle belle image que cet athlète Agnel, médaillé d’or,
chantant la Marseillaise, la main sur le cœur et l’émotion dans la voix !
Elle est plus poignante que la leçon donnée à ses adversaires, l’image de l’effort
et du don de soi à son sport et à son pays. Ce garçon aime son pays et croit en
son avenir. Il a la générosité dans l’effort, le sérieux et l’humilité non
seulement des grands champions, car il en est déjà un, mais celle d’un jeune homme
que la réussite grandit dans l’échelle des valeurs humaines.
Puisque beaucoup d’entre nous sont en vacances et que le
soleil et l’olympisme viennent nous insuffler un peu d’optimisme, il est bon de
couronner le tout par l’humour, celui qui a fait rire même les rois, celui de
Molière. Si Molière était encore là, il aurait peut-être écrit ceci :
Molière à l’Elysée
– François II le Bon, Président Monarque
– Ségolène, Madame Royale, duchesse de
Poitou-Charentes
– Valérie de Twitrotweiler, Madame de
Maintenant
François
Je vous ai fait venir toutes deux jusqu’à
moi,
Pour mieux vous faire part de mon réel émoi.
Je me dois désormais de gouverner la France,
Et je veux me vouer à cette gouvernance
Sans me voir infliger chaque jour le souci
De devoir arbitrer vos permanents conflits !
Je veux que dès demain l’ensemble de la
presse
S’abstienne de parler du cas de mes
maîtresses.
Le trône que j’occupe exige que je sois
Digne de la posture que l’on attend de moi.
Royale
Vous êtes mal parti ! Lié à cette garce,
Vous resterez toujours le dindon de la farce
!
Maintenant
Holà, Madame, holà ! Chantez un ton plus bas.
Ce sont là des propos que je n’accepte pas !
Vous vous trompez de genre, car en cette
occasion,
L’on doit parler de dinde et non pas de
dindon.
Royale
Nous sommes bien d’accord ! Je vois avec
bonheur
Que vous vous estimez à votre vraie valeur !
Maintenant
Votre appréciation quant à elle m’enchante :
Vous êtes trop aimable en vous voulant
méchante ;
Une injure de vous frise le compliment.
Royale
Pour vous complimenter encore un bref moment
:
L’homme doit sa fortune à sa première femme ;
Enivré de gloriole, il en devient bigame,
Et il doit la suivante à sa bonne fortune !
Maintenant
Vos considérations ne sont guère opportunes :
Ce n’est qu’avec François que vous avez
trouvé
L’éphémère moyen de vaguement briller.
Puisant dans son esprit, sa force et sa
raison
Les moyens de servir vos propres ambitions,
Vous avez tout gâché en y mettant du vôtre,
Exaspérant les uns, faisant rire les autres !
Et depuis vous avez, sans perdre vos grands
airs,
Entassé joliment défaites et revers.
Vous vous croyiez précieuse et fûtes
ridicule,
Vous espériez compter et ne fûtes que nulle !
Royale
Permettez-moi, Madame, avec tout le respect
Que l’on se doit d’avoir pour qui est au
sommet,
De très modestement vous dire sans ambages
Que le peu que j’obtins, je l’obtins sans «
jambage » !
Tout ce que j’ai perdu, je peux le regagner
Sans devoir pour autant coucher à l’Élysée.
Je ne dois qu’à moi seule les postes que je
brigue,
Perdant ainsi sans honte et gagnant sans
intrigue.
Quant à vous, l’on pourrait demain vous
replonger
Dans l’aimable néant dont vous fûtes tirée.
Adieu, Madame, adieu, et n’étant point
méchante,
Je vous laisse rêver « hollandemains » qui
chantent !
François
Eh bien voilà, voilà ; je crois que nous
avons
Fait assez bien le tour de la situation !
Il est bon que parfois des vérités se disent,
Qu’on puisse se parler avec pleine franchise.
De la paix retrouvée, ces mots sont le
prélude,
Et tout va donc rentrer dans la normalitude.
(à Royale)
Embrasse les enfants, dis-leur qu’à eux je
pense.
(à Maintenant)
Toi, viens faire l’amour avec la Présidence !
Conversation enregistrée par le majordome de l’Élysée
Merci à l’auteur
inconnu amateur de la belle langue de Molière
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon