Le « droit à l’indifférence » demandé
par les couples homosexuels, c’est-à-dire à la stricte égalité juridique avec
les couples hétérosexuels bute sur les conséquences pour l’enfant de la
filiation et de l’adoption. Il faut exclure à priori le cas des parents "
devenus homosexuels " qui continuent – après un divorce par exemple – à
élever leurs enfants. Les enfants ont une origine connue avec un père et une
mère clairement identifiés même si le cocon n’est plus le même. Leur sort se
rapproche beaucoup des couples hétérosexuels séparés.
Si l’on
parle de l’adoption par un couple homosexuel, la difficulté n’est pas de savoir
s’il est ou non capable d’élever un enfant. On ne voit pas pourquoi il ne
saurait pas le faire aussi bien qu’un couple hétérosexuel à son premier enfant.
Comme il n’y a pas d’école des parents, les deux feront référence à ce qu’ils
ont connu dans leur enfance et apprendront le reste « sur le tas » comme
tout le monde. La grande différence c’est qu’un enfant adopté est en droit d’avoir
des parents équivalents à ses parents biologiques.
L’adoption
est justifiée par les homosexuels par l’affirmation que ce qui importe pour un
enfant c’est d’être entouré d’amour, ce que peut tout aussi bien délivrer un
couple homosexuel, et que le désir d’enfant n’est pas moins fort que chez des
hétérosexuels. La conclusion est alors que l’hétérosexuel a autant le droit de
se marier et d’avoir des enfants.
Permettre l’adoption
d’un enfant par un couple homosexuel c’est lui dire qu’il y a effectivement
équivalence, donc en d’autres termes que la différence des sexes n’existe pas
ou ne « compte pas ». C’est donc le projeter dans un univers où les
sexes sont équivalents. Il faut le constater, l’une des caractéristiques de ce
débat est que l’enfant en tant que personne, en tant que " sujet " en
est absent. On parle d’un enfant-objet.
Autrement
dit l’enfant n’a rien à voir dans ce discours, il suffit d’une volonté ou d’un
désir pour avoir un enfant. Le fait qu’il y a une construction psychique de
l’enfant, donc des conditions nécessaires à cette construction, ne rentre pas
dans le débat. L’enfant n’a-t-il pas le droit d’exiger d’avoir un père et une
mère identifiés ? C’est ce qu’Anne De Villepin, médecin pédiatre, souligne :
« Un enfant ne peut naître que de l'union d'un ovule féminin
et d'un spermatozoïde masculin, et ce serait lui dénier son droit à l'identité
que de prétendre qu'il peut avoir 2 pères ou 2 mères. L'enfant n'est pas un
jouet, le couple parental homme/femme est un élément de sa structure propre
(le mariage est souvent considéré comme un enjeu patrimonial, il ne peut l'être
que dans le sens de sa transmission aux descendants) etc. Les familles
d'aujourd'hui sont déjà assez compliquées et délétères, pourquoi en rajouter
encore ?? »
Les difficultés ne sont pas plus simples pour les couples
lesbiens, dont l’une des femmes se fait inséminer, ou les couples gays
utilisant une mère porteuse. L’enfant devra se construire psychiquement avec
des parents de même sexe alors que ses parents biologiques ont évidemment un
sexe différent. Dans le cas d’un couple lesbien, qui se sépare après avoir eu
un enfant d’une des femmes, celle qui n’a pas enfanté a encore moins de chance
d’être reconnue comme « mère ou père ».
Le fait que, dans certains cas un enfant de parents
hétérosexuels est élevé dans des conditions d’amour et d’attention détestables
ne peut justifier de mettre un enfant dans des conditions qui l’éloignent, dès
son enfance, de ce qu’est la procréation normale et le contact psychique avec
les deux sexes, contact nécessaire à son éducation et son équilibre.
On peut néanmoins trouver au moins une adresse qui encourage cette
évolution :
« L'Association Des Familles
Homoparentales (ADFH) vous aide à concrétiser votre rêve de fonder votre
famille, tout en faisant des choix éthiques et humainement responsables. Avec
l'ADFH vous aurez les informations les plus récentes sur la Gestation Pour
Autrui à l'étranger (GPA, ou mères porteuses), l'adoption en tant que gay, la
coparentalité et les contextes d'enfant dans un cadre ex-hétéro, et vous
connaitrez toutes les dernières avancées juridiques en matière
d'homoparentalité. »
L’enfant d’abord est un préalable
Le désir d’enfant ne doit pas satisfaire que des égoïsmes d’adulte
La législation ne doit pas l’encourager.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon