Vous aviez sans doute pensé que le fait de voter pour des députés
européens suffisait pour confier notre destin avec l’assurance que nous pourrions
avoir un impact sur les décisions prises. Malheureusement le Parlement européen
ne fait que « valider », au mieux « amender », les lois qu’on
lui présente. Il n’a aucun pouvoir de proposition, lequel est réservé aux
Commissions européennes.
L'Europe est sans nul doute un projet exaltant, et
nécessaire; encore faudrait-il qu'il ne soit pas confisqué par des lobbies au
détriment des citoyens. Et ce mépris pour les citoyens empreint aussi trop de
militants pro-UE. En voici un exemple : dans un article de la presse anglaise
le grief visant Cameron est d'être... tombé dans le "piège du
référendum". Autrement dit, le référendum ne s'annonçant pas favorable à
la voie tracée par Bruxelles, mieux vaudrait se passer des citoyens. L'Europe
n'a de sens que par et pour les citoyens. Et si les citoyens refusent la voie
tracée, c'est aux apparatchiks à s'incliner, et non l'inverse.
Il apparaît donc qu’il s’agit d’une tendance générale à
laquelle la France n’échappe pas d’ailleurs. Nous avons des élites européennes
qui pensent, comme la gouvernance mondiale, que le destin des peuples leur
appartient. Ces élites politiques ne sont d’ailleurs que ses valets qui, par le
biais de la finance, orientent les grandes décisions du monde occidental.
Les ensembles territoriaux les plus vastes sont les plus
gérables en dehors de peuples. Les peuples ne s’y reconnaissent plus et s’abandonnent
aux instances gouvernantes de ces ensembles. C’est bien ce qui se passe en
Europe. Le citoyen ne s’intéresse guère à l’élection des députés européens et
les oublient dès l’élection faite. Ceux-ci ne peuvent d’ailleurs pas donner une
impulsion à la politique européenne et sont souvent seulement des représentants
défendant des intérêts nationaux au sein de cette institution.
Par ailleurs le Conseil européen qui réunit les chefs d’Etat
quatre fois par an décide des grandes orientations. A ceci vient s’adjoindre de
plus en plus des réunions bi, tri et quadripartite qui imposent pratiquement
leurs décisions aux autres pays européens. Par ailleurs les Commissaires sont
des technocrates non élus mais choisis par les chefs d’état. Ils s’imposent
ensuite aux représentants des peuples par leurs propositions de lois. C’est
ainsi que le Commissaire Baroso voit de jour en jour son importance et sa
puissance augmenter. Il se permet même de fustiger certains Etats.
Ce « machin » informe qu’est l’Europe, constitué d’un
ensemble de pays disparates économiquement et socialement, n’a ni une monnaie
unique, ni même un accord sur tous les traités comme Schengen ou le futur MES.
C’est un nain politique qui est donc la proie de la finance et des marchés.
Cette Europe anti-démocratique est ainsi poussée vers le fédéralisme technocratique
qui permet d’éloigner les peuples un peu plus du pouvoir de gérer leur destin.
La gouvernance mondiale et son valet l’ONU, qui l’y poussent,
n’ont que faire des peuples et des gouvernements nationaux. Ils imposent leur
loi, qui n’est que la conquête du pouvoir sur le monde. Ils décident pour les
peuples ce que doit être leur destin et leur décision n’est prise qu’en fonction
d’un pouvoir tentaculaire sur les richesses des peuples concernés ou leurs
positions géostratégiques. On décide ainsi qu’un gouvernement légal doit partir
et grâce à l’ONU on légalise une décision en fait unilatérale des Etats-Unis. On
décide qui est bon et qui est mauvais, légal ou illégal.
Au sein de l’ONU, l’OCI, qui représente 54 pays musulmans, et
les Etats-Unis seraient déjà les maîtres du monde si la Chine et la Russie n’avaient
pas un droit de véto dans le Conseil de Sécurité. On voit les limites du
pouvoir de la gouvernance mondiale à propos de la Syrie, les Russes ayant
regretté de s’être laissé faire pour la Libye. Il faut souhaiter que des
intérêts économiques de cette élite financière mondiale ne coalisent pas les
dernières puissances opposantes. A contrario le risque d’un conflit majeur est
dans l’air et le monde vit sur une poudrière où la démocratie n’est qu’un rêve
illusoire.
De Gaulle voulait l’Europe
des nations
C’est-à-dire l’Europe
des peuples
Il savait bien pourquoi
et nous aussi !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon