Notre
président se balade entre culture avignonnaise et sport de haut niveau,
prodiguant aux uns et aux autres des promesses de cadeaux, donc de nouvelles
dépenses de l’Etat. Pendant ce temps nos usines ferment et dégraissent leur
personnel. On les accuse de mauvaise gestion et d'exploitation des travailleurs. Le gouvernement ferait bien de cesser de chercher la paille dans l’œil du voisin et d'enlever la poutre qui est dans le sien.
L’OCDE et le FMI descendent leurs estimations de la croissance pour
2012. Ainsi, la croissance du PIB mondial au deuxième trimestre 2012 devrait
être à son plus bas depuis trois ans. Le
PMI (Purchasing Managers Index, indicateur composite de l'activité
manufacturière d'un pays) dans la Zone euro est aussi en net recul. En France, la chute des nouvelles
commandes dans l'industrie a été telle qu'elle a entraîné la plus forte baisse
du carnet de commandes depuis mai 2009. Le
Redressement Productif annoncé par le président ne représente déjà plus qu’un « effet
de manches » et un vœu pieux de son ministre.
Aux
Etats-Unis, les nouvelles commandes dans l'industrie sont passées de 60,1% en mai
à 47,8% actuellement. En Allemagne, les commandes à l'exportation subissent
leur plus forte baisse depuis novembre 2011. En Italie, le carnet de commandes est
aussi à son plus bas niveau depuis octobre 2009. En Espagne, l'indicateur de
service PMI chute depuis 12 mois. Au Royaume-Uni, le PMI dans le secteur des
services a atteint son plus bas niveau depuis huit mois. Depuis aussi huit
mois, la production industrielle et les nouvelles commandes au Brésil n'ont
jamais baissé aussi vite. En Chine, les nouvelles commandes dans l'industrie
accusent une baisse depuis sept mois et les commandes provenant d'Amérique du
Nord et d'Europe occidentale se montrent particulièrement faibles. L'industrie
japonaise est aussi sur une tendance baissière en ce qui concerne la production
et les nouvelles commandes.
Dans la grande majorité des pays, la croissance est inférieure au
déficit budgétaire, ce qui veut dire que la dégradation des finances publiques
va se poursuivre. En effet,
pour résorber la dette, l’arithmétique veut que la croissance soit supérieure
au déficit (en gros que les recettes progressent plus vite que les dépenses).
Sans revenir au niveau d’avant-crise, il y a eu
dans les pays riches un accroissement éphémère du PIB en raison d’une émission
monétaire sans précédent historique.
Toutes les
prévisions de croissance sont revues à la baisse au fur et à mesure des
trimestres qui s'écoulent. Avec un niveau de -5,3% en Grèce, -3,2% au Portugal,
-1,7% en Italie et -1,6% en Espagne, le chômage reste en hausse avec une
prévision de 11,1% pour 2013 au niveau de la Zone euro, contre 10,8% en 2012.
Le déficit actuel de la France est de 4,4% avec une croissance de 0,4% pour 2012 mais les dernières prévisions, que vient de publier le FMI, nous gratifient de seulement 0,3%. Notre ratio dette/PIB devrait atteindre 88,4% à fin 2012. La France est en première ligne au côté de l'Allemagne pour contribuer, à hauteur de 20%, à la garantie du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du mécanisme européen, le fameux MES. Il faut ainsi rajouter tout récemment l'intervention à hauteur de 100 milliards pour les banques espagnoles...
Le déficit actuel de la France est de 4,4% avec une croissance de 0,4% pour 2012 mais les dernières prévisions, que vient de publier le FMI, nous gratifient de seulement 0,3%. Notre ratio dette/PIB devrait atteindre 88,4% à fin 2012. La France est en première ligne au côté de l'Allemagne pour contribuer, à hauteur de 20%, à la garantie du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du mécanisme européen, le fameux MES. Il faut ainsi rajouter tout récemment l'intervention à hauteur de 100 milliards pour les banques espagnoles...
Si l’on
tient compte de tous ces postes qui n’entrent pas dans le déficit mais alourdissent
la dette on devrait atteindre 89,2% du PIB à fin 2012. En l'absence de
mesures fortes de redressement budgétaires, selon les estimations de la Cour
des Comptes, notre ratio d'endettement atteindrait 100% du PIB en 2017 et 108%
en 2020.
La promesse
d’aller chercher l’argent chez les riches, s’ils acceptent de laisser leur
argent en France, ne tient déjà plus. La suppression de la défiscalisation des
heures supplémentaires et la perspective de la CSG vont déjà toucher les
classes pauvres et moyennes. L’impôt c’est maintenant. De toute évidence cela
ne suffira pas car on ne peut continuer à vivre en s’endettant ni en augmentant
encore le poids de la fiscalité dans un pays où il est déjà l’un des plus
importants d’Europe.
En l'absence de croissance il faut tailler dans les dépenses par une refonte structurelle de l'appareil
étatique et de la fonction publique. Il faut
repenser la fonction publique et le système social entier de notre pays car ils
sont obsolètes dans ce contexte économique conjoncturel. Nous n’en prenons pas
le chemin et le président songe plutôt à son image médiatique qu’à mobiliser
toutes les énergies, du gouvernement pour une profonde remise en cause du budget
de l’Etat, et du pays pour une relance économique.
Allemagne et France réunis ne
suffiront pas à sauver la zone euro
L’Allemagne s’épuise et se dirige
vers le chacun pour soi.
La France parle de justice, de
moralisation et de fiscalité,
A la moindre houle sa barque peut
chavirer.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon