Le monde occidental avec la complicité d’une partie du monde
arabe et d’Israël s’est engagé dans un conflit voulu par les américains sous le paravent habituel de
l’ONU et de la lutte pour la démocratie. Il est de plus en plus clair que,
d’une part la majorité de la population reste fidèle à son chef Assad, et que
d’autre part l’Armée Syrienne de Libération est constituée d’une grande part de mercenaires venus
des pays arabes Libye, Jordanie, Egypte entre autres.
Il devient de plus en plus difficile de justifier notre
acharnement sur le régime officiel syrien au nom des atrocités commises quand
on déclare une vraie guerre par insurgés et mercenaires interposés. Ceux-ci
sont fournis en armes, en matériels et en renseignements par satellites et
drones entre autres, et bénéficient d’un appui financier, diplomatique et
médiatique. Mais de toute évidence il n’y a pas eu de soulèvement populaire à
Damas, cela aurait fait basculer le pouvoir lors de l’attaque « finale »
de l’ASL sur Damas, attaque orchestrée de l’extérieur avec de plus un attentat masqué
sur les représentants du pouvoir civil et militaire. On retrouve là le scénario
de la Libye avec l’action de destruction lancée par les Etats-Unis sur Khadafi pour
en finir plus vite et cela en dehors de tout accord explicite de l’ONU et du
Conseil de Sécurité.
Cette fois l’intervention militaire plus directe de l’OTAN
sur le terrain est bloquée par les russes et les chinois. Il est connu de tous
les historiens que la Russie a toujours cherché une ouverture maritime directe
sur la Méditerranée. Le port d’Odessa sur la mer noire a déjà dû être négocié
avec l’Ukraine lors de l’indépendance de celle-ci mais il impose le passage par
le détroit des Dardanelles contrôlé par la Turquie, membre de l’OTAN. Le petit
port syrien de Tartous qui accueille les navires russes est donc d’une
importance stratégique première.
L’escalade de la guerre des Etats-Unis contre l’Etat syrien,
dont les contours de guerre d’usure se précisent, peut amener les russes avec
l’appui des chinois à une situation de défense de leurs intérêts vitaux, guerre
dont les conséquences sont incalculables. Ils ont pour eux la réalité militaire
du terrain et le peuple syrien en majorité fidèle. La victoire militaire des
insurgés par mercenaires interposés paraît de plus en plus improbable. La
presse occidentale annonce encore les combats à Alep comme une « étape
décisive », une fois de plus, mais celle de Damas est perdue après de
lourdes pertes humaines et matérielles.
Un nouveau plan états-unien est donc en cours de réalisation.
C’est ainsi qu’une rédaction d’une nouvelle Constitution syrienne est en cours
à Berlin par un groupe d’une quarantaine d’exilés syriens sous la présidence de
Steven Heydemann, un double national US-israélien qui a longtemps travaillé pour
la CIA. D’autre part vendredi 20 juillet 2012, vers 19h, des signaux ont
commencé à être envoyés pour caler de nouvelles chaînes sur ArabSat et NileSat.
Les signaux imitent ceux des télévisions syriennes dont ils reproduisent à la
fois l’habillage et les logos.
« Les signaux
authentiques des télévisions syriennes ont été interrompus hier par ArabSat et
NileSat. Leurs sites internet ont été attaqués et sont inaccessibles. Selon
l’agence SANA, citée par Ria-Novosti, une entreprise de production de décors de
cinéma a construit à Al-Zoubayr (Qatar) des décors reproduisant des villes
syriennes. De faux reportages d’actualité y sont tournés en vue d’alimenter les
fausses chaînes de télévision qui sont en cours de calage sur ArabSat et
NileSat. Un présentateur de la
télévision syrienne, Mohammed Saeed, a été enlevé à Damas par l’ASL. » (Réseau
Voltaire)
La Russie est bien sûr au courant de tous ces préparatifs
pour une guerre d’usure mais il n’y a pas loin à ce que ses interventions à l’ONU
ne soient plus seulement des votes de blocage de tout ce qui ressemblerait à
une intervention directe de l’OTAN. Elle ne pourra pas tolérer longtemps que la
Syrie soit lentement asphyxiée sans réagir. Elle sait que les Etats-Unis
veulent mettre à genoux l’Iran et la Syrie comme ils l’ont fait pour l’Irak et
la Libye mais la lutte pour la démocratie ne trompe plus personne, les intérêts
sont bassement matériels au mépris du peuple syrien.
On ne peut jouer avec
le feu
Et dire après que l’on
se brûle,
Car la France joue un
jeu dangereux
Pour le compte d’une
puissance étrangère.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon