Il serait bien difficile de trouver un réconfort dans les
nouvelles qui nous parviennent de l’Europe et du monde. Au loin le Japon s’enfonce
dans la dette. Les Etats-Unis stagnent en creusant la dette, La Chine ralentit
aussi et on peut penser que les chiffres annoncés sont surestimés car ils ne
correspondent pas avec la variation de leur consommation électrique.
En Europe :
- Moody's a dégradé l'Italie...
- les taux français sont devenus négatifs...signe de la panique générale chez les investisseurs
- la Finlande joue les trouble-fête sur le MSE et l’aide à la Grèce
- les banques espagnoles voient leurs dettes exploser auprès de la BCE
- l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas et la Grèce ont tous enregistré une croissance négative
- l’activité manufacturière recule partout de la Tamise au Danube
- le taux de chômage en mai s'élève à un niveau record de 11,1%...
- un jeune de 18-25 ans sur deux est au chômage en Espagne et en Grèce
Pendant ce temps les grecs n’ont pas perdu leurs mauvaises
habitudes et l’évasion fiscale représente un tiers du déficit national. L’assouplissement
monétaire, la monétarisation de la dette, c’est-à-dire la création de
liquidités ou vulgairement « fausse monnaie », continuent, avec la
baisse des taux de la Fed et de la BCE, à être le crédo de la croissance. Ils s’avèrent
depuis 2008 être des pétards mouillés. Pour la Fed la création de monnaie est
officielle. Pour la BCE c’est le rachat discret d’obligations pourries
grecques.
En France nous avons perdu 750.000 emplois en dix ans selon
le premier ministre. La restructuration du groupe automobile PSA prévoit 8.000
suppressions d'emplois et la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois, en
Seine-Saint-Denis. Le président Hollande crie au mensonge, cela ne changera
rien. Le plan était effectivement dans les hypothèses depuis un an et la baisse
des ventes l’a rendu inéluctable. C'est surtout l'histoire de l'acharnement
d'une famille à vouloir garder le contrôle du capital dans un monde globalisé
où un acteur familial et national est destiné à être broyé.
C’est aussi le leurre des gouvernements qui croient encore que le
soutien financier direct à une filière en difficulté est autre chose qu’une
difficulté repoussée dans le temps et un encouragement à ne pas prendre par le
bénéficiaire toutes les actions qui s’imposent pour se remettre à flot. C’est
la crainte d’Angela Merkel à propos de l’aide à la Grèce et, dans ce cas, on voit
bien qu’elle n’a pas tort.
Alors que dit le gouvernement ? Il nous parle de ne pas
laisser une industrie privée faire ce qu’elle juge bon. Le dirigisme aurait-il
déjà résolu des problèmes ? Est-ce grâce à Jospin que Michelin s’est sorti
d’affaire ou grâce à des licenciements et autres actions de management ? L’Etat
ne peut intervenir à court terme sur une industrie privée en particulier ;
il le peut seulement sur une politique économique du moyen et du long terme.
Son action ne peut que se limiter à amortir les chocs sociaux par l’aide au
reclassement.
Les leurres de justice sociale, de redressement productif
dans une situation, où les usines vont dégraisser leur personnel, due à la
récession européenne qui commence à nous toucher, vont délocaliser ce qui peut
encore l’être, ne servent qu’à cacher au peuple la réalité. La monnaie unique
ne laisse aucune marge de manœuvre à un pays qui est dans une spirale négative
ou qui la frôle comme nous.
La pression fiscale sur les riches ne suffit pas et les fait
fuir ou mettre leurs capitaux à l’abri hors de France. Les pauvres doivent être
protégés. Que reste-t-il à ponctionner ? La classe moyenne des
travailleurs et des retraités. C’est donc la diminution du pouvoir d’achat en
vue et la baisse de la consommation intérieure avec la difficulté de tenir nos
engagements européens sur le déficit et la dette. Le coût du travail ne va pas
diminuer et nos exportations ne seront liées qu’à la parité euro/dollar que
seuls les américains peuvent maîtriser. Dans ces conditions le redressement
productif ne peut que constater une diminution du tissu industriel, signe de
licenciements, en dépit du « plastronnage » de son ministre.
Le bateau France ne
peut plus sortir du port
Sans le remorqueur
allemand
Quand la tempête
souffle au large.
Il lui faudrait faire
seul un grand carénage.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon