Nous vivons dans un monde où l’information nous agresse en
permanence, nous ensevelit, nous malaxe et finalement nous réduit à l’esclavage
et à la becquée. Oui car nous sommes avides d’information, nous en avons besoin
pour avoir le sentiment d’exister. C’est bien là notre talon d’Achille et les
manipulateurs de tous poils le savent trop.
L’histoire du siècle précédent l’a abondamment montré. Il y a
eu deux guerres et les nations en conflit ont largement utilisé la désinformation,
le leurre. C’est ainsi que les peuples allemand et russe ont été largement
victimes de cette désinformation du fascisme et du communisme, deux modes de
régimes totalitaires.
Nous pensions qu’en
dehors de ces périodes troublées nous étions désormais à l’abri de cette
propagande et enfin mieux informés grâce à nos médias à l’écoute du monde. Nous
avions ainsi l’impression de pouvoir juger des évènements en toute intelligence
et en toute liberté, car c’est sans aucun doute cette dernière expression de la
liberté qui nous est la plus chère.
Malheureusement il nous faut bien constater qu’il n’en est
rien. Pire, l’afflux toujours plus important d’informations ne nous laisse plus
le temps d’en tenter une analyse critique. La multiplicité des origines
médiatiques nous laissent croire qu’elles garantissent la véracité des
informations. Or la plupart de ces informations sont conditionnées par le
politiquement correct et issues de la même source qui elle-même n’offre souvent
aucune garantie.
Les informations sont manipulées par les gouvernements de
tous les pays du monde et l’information concernant un fait politique, ayant
trait à la sécurité intérieure, à la défense ou stratégique est d’autant moins
fiable qu’elle concerne le pays qui l’émet.
Nous venons d’en avoir la démonstration en Libye où nous
avons été abreuvés d’informations discréditant le régime dictatorial en place.
Nous avons surfé sur un imaginaire de démocratie, que nous n’avons même plus en
France, inadaptée à l’évolution de ce pays. La démocratie ou son « semblant »
est un régime politique trop faible pour résister aux pressions religieuses et
tribales. On nous a justifié une rébellion démocratique qui n’a en fait gagné
la bataille que derrière des mercenaires venus d’Afrique, d’Afghanistan, derrière
le feu aérien, et grâce aux observateurs, aux conseillers, aux armes de l’OTAN
et à l’argent du Qatar.
Qui nous a informés que le contrôle économique, minier et
énergétique du bassin méditerranéen était dans les plans américains depuis 1974 ?
La présence chinoise en Afrique pour assurer le contrôle de ses approvisionnements
miniers a suffit comme déclencheur de cette opération. Notre adhésion à l’OTAN
et l’accord des Etats-Unis pour ne pas apparaître eux-mêmes en première ligne
nous a fait partir les premiers par gloriole. Nous avons livré ce pays, en
proie depuis des siècles à des guerres tribales, à une démocratie balbutiante
où seule la charia peut imposer une nouvelle dictature et la paix.
Mais l’opération de déboulonnage des dictateurs se poursuit
en Syrie. La Chine et la Russie, piégées par leur inertie sur la Libye, ne
veulent plus lâcher prise devant le danger de l’hégémonie américaine. L’attaque
sur Damas a été programmée par l’OTAN avec l’arrivée de milliers de mercenaires
afghans et somaliens dont certains se retrouvent piégés dans un quartier
encerclé de la ville. Les autres se sont retirés et attaquent des postes
frontières pour permettre la livraison d’armes.
Il en est de même de l’attentat pour décapiter le haut
commandement de l’armée syrienne, monté par les services secrets américains. Selon
une information provenant de Suisse par le biais d’un reporter indépendant sur
place, l’explosion aurait été probablement déclenchée depuis l’ambassade
américaine située à 145m.
La guerre psychologique bat son plein et la télévision
syrienne serait visée. Deux des satellites qui renvoient les chaines syriennes
ont stoppé la réémission. Il serait question de les remplacer par une fausse
vraie télévision syrienne avec un reporter qui a été récemment enlevé. L’OTAN
qui a perdu l’opération sur Damas ne désarme pas et continue à essayer de
liguer l’opinion mondiale sur la chute du dictateur.
Que signifie notre propre ingérence dans un pays dont la
dictature n’avait ému personne, dont le représentant avait été reçu en grande
pompe comme d’ailleurs Kadhafi, et où se greffe une guerre entre pays arabes ?
Nous y agissons comme un simple vassal, négociant notre retrait d’Afghanistan,
pour raison budgétaire, contre notre soutien diplomatique d’une opération
purement américaine sous couvert de l’ONU noyautée par les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne et l’OCI.
Pour cacher des
ambitions hégémoniques,
Jusqu’à quand nous
fera-t-on croire que l’ingérence,
La croisade en pays
étranger, l’attisement des haines
Sont le plus beau titre
de gloire de la démocratie ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon