Dans le précédent article il est apparu que la pénalisation
de l’homosexualité était encore pratiquée dans de nombreux pays du monde et en
particulier dans ceux où la religion musulmane imprègne les lois. Il est donc
évident qu’il y a de fortes raisons historiques qui tendent à indiquer que ce
comportement n’est pas à priori considéré comme normal. Il est pourtant vieux
comme le monde et l’évolution dans les pays occidentaux a poussé à le
dépénaliser et par voie de conséquence à l’autoriser.
Entre l’opprobre et le rejet de la société, qui a été
pratiqué dans notre pays, et une attitude humaniste, il y avait un pas que
notre civilisation occidentale a franchi. Toutefois cette autorisation entraîne
inéluctablement de la part des intéressés une reconnaissance de droits. A la
liberté ceux-ci veulent adjoindre l’égalité. C’est là que nous nous trouvons
dans une réflexion très importante sur le devenir de notre civilisation.
Tout d’abord il faut raisonner sur le fond. Donner des
droits, jusque là réservés aux hétérosexuels, est-il un pas nécessaire vers l’égalité
ou un encouragement à ce comportement ? On peut penser qu’il est les deux.
Or si l’homosexualité est marginale ou minoritaire, elle affecte peu la
fécondité d’une nation. Toutefois l’encourager, quand la fécondité des autochtones
n’assure plus le renouvellement des générations, peut amener notre société sur
la voie de la disparition.
C’est bien ce point de vue qui est visé par l’ensemble des
religions qui ont le souci de leur propagation dans le monde. L’attribution de
droits ne peut ignorer les répercussions que cela entraîne sur le
fonctionnement de la société. Les homosexuels français, désormais dépénalisés
et autorisés, partent donc à la conquête de ce qu’ils estiment leurs droits et
en premier lieu l’union civile puis le mariage.
Comme son nom l’indique le mariage homosexuel,
couramment appelé mariage gay, désigne le mariage entre deux personnes
de même sexe. En France, où ce droit fait de nouveau débat malgré la mise en œuvre
du Pacte Civil de Solidarité, un sondage de 2011 laisse apparaitre que
63 % des personnes interrogées sont favorables au mariage pour les couples
homosexuels.
La position des églises y est pourtant hostile. Mgr Ricard
s’exprime ainsi sur le mariage homosexuel : " Notre société ne saurait mettre sur le même plan l'union d'un
homme et d'une femme, ouverte sur la naissance de nouveaux êtres, avec celle de
deux semblables, qui ne l'est pas. Le mariage assure le renouvellement des
générations ce qui n'est pas le cas d'une union entre personnes du même sexe,
d'un mariage homosexuel ".
Les Églises
protestantes luthériennes et réformées, sont opposées à la bénédiction des
couples homosexuels. Ils refusent également de bénir le mariage homosexuel en
France. Les Eglises orthodoxes se sont déclarées contre le mariage homosexuel.
On retrouve dans la Bible l’origine de ces positions. Dans
celle-ci l'institution divine du mariage comporte deux éléments, la
complémentarité et la fécondité. "Dieu créa l'homme à son image, à
l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur
dit : soyez féconds, multipliez vous" (Genèse 1/27-28).
En dépit de ces positions très
tranchées, entre 2000 et 21012 le mariage homosexuel a été autorisé dans onze
pays dans le monde. Le premier a été les Pays-Bas suivis dans l’ordre par la Belgique, l'Espagne, le Canada, l'Afrique
du Sud, la Norvège, la Suède, le Portugal, l'Islande, l'Argentine et enfin le Danemark
en 2012. En outre, le mariage est légalisé à ce jour sur une partie du
territoire dans deux nations d'Amérique du Nord : les États-Unis et le Mexique.
Il est évident que les défenseurs de l’évolution de la
législation s'appuient sur les valeurs de liberté et d’égalité qui fondent nos
sociétés démocratiques alors que la fraternité est acquise. Ils demandent l’égalité
entre le régime juridique des
couples hétérosexuels et celui des couples homosexuels.
« À l’inverse, les
opposants au mariage des couples homosexuels soulignent la spécificité
hétérosexuelle du mariage, où l’homme et la femme sont certes égaux, mais ni
identiques ni interchangeables, notamment par rapport à la maternité et ses
conséquences sur la vie du couple et la vie professionnelle des mariés. Ils
s'appuient notamment sur la définition constante du mot mariage en tous lieux et temps pour désigner l'union légitime
d'un homme et d’une femme. » (Wikipédia)
Cette légalisation du mariage, à l’encontre de la quasi-totalité
des religions du monde, nous plonge dans une vision matérialiste et
individualiste de la société humaine. Elle ne peut être anodine. Au lieu d’être
une avancée de la civilisation, elle peut conduire à une porte ouverte vers une
permissivité toujours plus grande et, à terme, une régression des règles de
comportement indispensables à sa survie. On voit déjà poindre d’autres « avancées »,
comme celle de Benoît Duteurtre, qui propose de fondre mariage et PACS dans un
« contrat universel » permettant également des unions à plus de deux
personnes.
Ouvrir une fenêtre puis
deux pour aérer
N’est pas fait dans le
but de s’y enrhumer.
Avancée et laxisme n’ont
jamais fait bon ménage.
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon