Le
flot d’émigrés ne cesse de traverser la Méditerranée. L’Afrique et le
Moyen-Orient fournissent le gros du flot et cela sans discontinuer. Le nombre
de pays africains touchés ne cesse d’augmenter et on s’enfonce de plus en plus
bas dans ce continent. Le Nigéria est désormais dans le collimateur de Boko
Haram mais même le Kenya est le siège d’attaques islamistes. Mais on vient de
constater que l’Erythrée est la source d’un lourd contingent d’émigrés dans
leurs tentatives d’atteindre l’Europe. Nos interventions en Afrique ont eu pour
résultat soit de jeter le chaos dans un pays qui devient un vaste bord
d’embarquement comme la Libye, soit d’être une force d’occupation dont le but n’est
que la protection de nos intérêts en cherchant à contenir la poussée islamique.
Dans le premier cas, le chaos crée des zones propices à l’expansion islamiste
et leur sert d’approvisionnement en armement. Dans le second notre présence
militaire ne résout pas les rivalités ethniques et religieuses, ni au Mali, ni
en Centre Afrique. Nous n’empêchons pas la poussée islamique d’atteindre le
Niger et le Tchad. Ces guérillas incessantes ajoutent la peur à la pauvreté qui
progresse. Elles sont la raison du départ vers un Eldorado relatif par rapport
aux conditions de vie d’une population de plus en plus importante d’africains.
Avec l’opération Triton, l’UE semble
avoir repoussé le problème à plus tard alors que rien n’est réglé. Le sauvetage
de 4200 êtres humains en deux jours et la certitude que certains sont morts
noyés ne semble plus affecter beaucoup l’UE et les médias. On recense de
véritables charniers en Erythrée avec au moins 12.000 morts, ce qui explique la
fuite de ses habitants. Qui en parle ? Que fait-on ? Compte-t-on que
cela se résolve de lui-même par un génocide ? Ce petit pays coincé entre
Djibouti, l’Ethiopie et le Soudan est l’objet d’une grande instabilité. Avec
six groupes ethniques, dont deux principaux les Tigrinya et les Tigré, et deux
religions l’une chrétienne et l’autre islamique, ce pays réunit toutes les
conditions pour une instabilité permanente et des guerres internes alimentées
aussi de l’extérieur. Depuis leur indépendance, le conflit avec l’Ethiopie
continue et un conflit territorial sur des îles l’oppose aussi au Yémen.
C’est
dire si les origines du flux migratoire touchent de très nombreux pays d’Afrique
et qu’aucune disposition prise ne peut l’endiguer bien au contraire. La
présence des occidentaux, derrière les USA la plupart du temps et tout au moins
en accord avec eux, ne règle aucun des conflits mais étend le chaos. Parti de
Syrie, le chaos gagne le Liban au Nord et cherche à s’étendre au sud et à l’est
pour se rapprocher de l’Iran. La bataille est une stratégie hégémonique
américaine dont les buts sont de coller au plus près des « ennemis »,
Russie-Chine et leurs amis, de couper la route du gaz, de rafler les champs
pétrolifères en Syrie, en Irak et dans le Caucase. Nous nous prêtons à cette
stratégie au nom de la lutte contre Daesh alors que Daesh est maintenu en vie
par les anglo-saxons pour mettre à bas le régime syrien. Nous sommes dans une
spirale infernale où nous combattons, ou nous faisons semblant de combattre, les
djihadistes en même temps que nous les laissons s’infiltrer dans notre pays par
l’immigration. Tout ceci ne peut conduire qu’à l’augmentation de notre insécurité et une levée de l’islamisme
même dit modéré dans un affrontement de plus en plus difficile à calmer.
Il
est de plus en plus important que nous cessions de nous prostituer au côté des
Etats-Unis, qui ne nous veulent pas que du bien, et que nous nous concertions
avec la Russie qui fait face depuis longtemps au problème du terrorisme
islamique. Il faut que notre effort soit concentré sur l’aide aux pays en
détresse pour intervenir en médiateur, donateur. Il faut savoir aider ces pays
sans arriver avec des armes. Eduquer l’élite dans nos universités avec
obligation de retour au pays, créer des infrastructures routières, portuaires
et sanitaires, développer l’électricité, etc. sont autant de tâches qui petit à
petit créeront des conditions propres à développer les pays et à leur permettre
de garder leurs habitants. Il y a mille choses à faire avant l’ingérence
militaire et l’UE en a les moyens. Encore faut-il que la France initie le
mouvement et cesse de détériorer son image en Afrique et au Moyen-Orient.
Vendre des avions à l’Arabie Saoudite et le Paris Saint-Germain au Qatar ne
doivent pas être les objectifs prioritaires de notre pays. Il a encore l’aura
de son passé et de sa langue répandue en Afrique, en Syrie, au Liban pour être
un acteur principal de la lutte contre l’immigration mais pas par la guerre et
l’ingérence comme nous le pratiquons actuellement.
A la guerre répond la guerre et quand on
ne sait plus
Qui est avec qui, qui contrôle qui, et
pourquoi,
Le peuple ne suit que grâce à un enfumage
Permanent en livrant son argent pour
rien
Et ses sodats, ses citoyens, à la mort !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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