La loi Macron revient à L’Assemblée
Nationale en 2ème lecture. Elle n’est pas encore votée que le
gouvernement se réunit en urgence pour décider de nouvelles
« avancées » vers la croissance. Ceci est un bel aveu d’impuissance
et de politique bricolée au jour le jour. De toute évidence la loi Macron,
rafistolée en dernière minute, revient sur la version proposée en 1ère
lecture. Le Sénat est « remercié » pour son travail. La guerre à la
Chambre va reprendre et la possibilité d’utiliser le 49.3 est de nouveau
évoquée. On peut d’ailleurs s’étonner de l’ampleur de la bagarre autour de
cette loi, car c’est lui donner beaucoup trop d’importance par rapport à ce
qu’elle va apporter à l’économie française. Ce n’est pas le projet de loi qui permet
d’ouvrir des liaisons interurbaines jusqu’à 100km qui va lui donner un coup de
fouet.
La
France n’est pas l’Angleterre où la densité de population est plus grande et
les villages plus rapprochés comme en Belgique. Si les lignes SNCF ne sont pas
remplies, c’est que le marché n’existe pas et ne sera pas plus rentable pour le
privé que pour le public. Ce qui crée le besoin c’est l’activité économique. On
habite loin de Paris mais on y travaille et les transports sont remplis. La
désertification des campagnes s’intensifie avec la fermeture des services
publics, poste, trésor public, etc. La jeunesse se replie sur les villes et sur
les plus grandes. Cela va se traduire par la fermeture des lignes SNCF dites
non rentables (comme si la notion de service public exigeait la rentabilité)
sans que leur liaison soit remplacée par une entreprise privée. L’Etat aura
fait des économies… en réduisant son rôle au service du public et en accentuant
la désertification du monde rural.
Le
constat sur les autoroutes n’est qu’un aveu de l’impuissance de l’Etat à
reprendre progressivement la main sur ses infrastructures. L’autorité de
régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), créée par le
projet de loi, sera associée à la négociation des contrats de concession. Une
fois le contrat signé, la compagnie gagnante restera maîtresse du jeu. Toute
demande de l’Etat concernant de nouveaux équipements de sécurité sera facturée
au prix fort, et l’augmentation des tarifs trouvera toujours facilement une
explication prouvant qu’il faut les augmenter. Si les compagnies se bagarrent
pour avoir le marché, pourquoi l’Etat ne le prend-il pas ? Parce qu’il n’a
pas l’argent qu’il faut emprunter et que Bruxelles écoutera beaucoup plus les
lobbies que l’Etat pour permettre l’opération. Cela rejoint le problème plus
général de vente de notre patrimoine à la manière grecque, ce qui est le
véritable signe de la faillite qui touche déjà 1.000 communes en France.
En
cas d’engorgement pour les épreuves du permis de conduite B, l’Assemblée a
prévu la possibilité de recourir à des agents publics ou contractuels comme
examinateurs de l’épreuve pratique. Là encore c’est l’aveu de l’impuissance à
assumer un rôle de service de qualité avec des inspecteurs suffisamment
nombreux et bien payés. Encore un signe de sacrifice qui ne peut que se
traduire par une baisse de la qualité des examens… à chacun son métier. Les
professions juridiques vont être réglementées. Le texte initial prévoyait
l’instauration d’un « corridor tarifaire », sous la forme d’une
fourchette comportant un maximum et un minimum pour chaque prestation, arrêtée
conjointement par le ministre de la justice et le ministre de l’économie. C’est
sans doute la mesure la plus révélatrice de la volonté de l’Etat de mettre son
nez partout et de fonctionnariser au maximum les professions libérales, comme
pour les médecins. Ce domaine juridique est l’un de ceux qui marche le mieux et
qui ne soulève que peu de plaintes des clients. Ces mesures ne peuvent que
déséquilibrer un système performant et qui a traversé les siècles. Etait-ce une
urgence ? Le fait d’encadrer les tarifs se cache derrière le souci de
rendre le service moins cher pour mettre la main sur une profession.
Le
projet de loi prévoit la mise en place d’un régime fiscal et social plus
favorable pour l’actionnariat salarié et l’épargne salariale. Le coût est estimé
à 200 millions d’euros la première année et 125 millions les années
suivantes. Si l’abaissement de la pression fiscale ne peut qu’aller dans le bon
sens, le coût de l’opération semble élevé au vu du résultat que l’on peut en
espérer à une époque d’austérité budgétaire. On peut faire la même remarque
pour les Tribunaux de Commerce. Le projet de loi prévoit la création de
tribunaux de commerce spécialisés (TCS), qui auraient compétence exclusive pour
les affaires importantes… tout cela alourdit le système juridique et a un coût.
L’extension
du nombre d’ouverture du dimanche à 12 semaines est celui qui passionne le plus
car il a un impact sur la vie en société. Cette extension de 5 à 12 serait du
ressort de l’intercommunalité. Il serait sans doute plus sage de laisser cela à
la disposition des maires ayant l’obligation d’organiser une
« votation » sur le sujet. Il me semble que les sensibilités ne sont
pas les mêmes dans toutes les communes de France. Malheureusement le
consommateur ne peut dépenser que ce qu’il a et globalement la somme dépensée
sera la même. Seule la répartition des dépenses peut être affectée en dehors de
toute autre considération de commodité ou de respect du repos dominical.
Le
droit d’information des salariés lorsqu’un patron décide de céder son
entreprise n’est pas une bonne mesure contrairement à ce que les salariés
peuvent penser. Si l’intention est connue des salariés, les mouvements sociaux
sont inévitables et l’entreprise présente un plus mauvais visage aux acheteurs
potentiels. Les négociations ont tout intérêt à se négocier dans le secret. Un
cas célèbre a déjà eu lieu avec un acheteur américain, stigmatisé par Arnaud
Montebourg, qui a refusé l’achat devant l’attitude des salariés. Cette mesure
n’est ni bonne pour le chef d’entreprise, ni finalement pour les salariés. Pour
les passages aux Prud’hommes, le projet de loi prévoit déjà une « barêmisation »
des indemnités en cas de condamnation de l’employeur. Le premier ministre
devrait annoncer, mardi, un dispositif de plancher et de plafonnement de ces
indemnités, « afin de donner plus de lisibilité ». C’est sans
doute la mesure théoriquement la plus intelligente mais la plus détestable pour le salarié et générant de nombreux cas à trancher dans son domaine d'application.
Tout tiendra dans celui-ci et dans le « barême » pour en juger de l'opportunité par les patrons et les
syndicats.
Après cette énumération des principales
mesures, hors les dernières d’aujourd’hui, on peut constater que l’effet sur
l’économie française est des plus restreint et que l’on se bagarre dans un
verre d’eau alors que la piscine se vide. Cette loi « touche-à-tout »
est non seulement insuffisante au regard des problèmes posés mais elle n’a pas
d’ossature, pas de cap. La France n’évitera pas de plonger plus avant dans la
décroissance relative de son économie et dans le risque d’une véritable faillite
qui menacera l’épargne de ses citoyens. Le prochain article sera consacré à une
réflexion sur les mesures urgentes et réalistes qu’il faudrait prendre dès
maintenant. Les micro-mesures ne peuvent donner que de micro-résultats.
Nous assistons à une France qui coule,
valet de l’OTAN, vassale des Etats-Unis,
Cadenassée par Bruxelles, chapitrée et
coachée par l’Allemagne,
Qui se gausse de
« mesurettes » artificiellement gonflées
Lesquelles masquent mal toute son
impuissance
A réformer et à affirmer sa
souveraineté !
Claude
Trouvé
Coordination
MPF du Languedoc-Roussillon
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