Dans
le précédent article, la nécessité de préserver autant que possible notre
indépendance dans notre politique énergétique a mis en évidence un talon d’Achille
avec l’obligation d’approvisionnement en terres rares dont la Chine domine très
largement le marché. Ceci a une répercussion sur la production nationale d’éoliennes,
donc sur l’emploi. Nous sommes déjà mal placés sur le marché avec la
concurrence du Danemark et de l’Allemagne dans une moindre mesure. Le déficit de
5 milliards creusé par AREVA en 2014 tient pour une bonne part au déficit dans
cette activité. Le gouvernement s’est bien gardé de conditionner la recapitalisation
de cette entreprise sous condition d’arrêt de l’activité « éoliennes » !
La cession de l’activité réacteurs à l’EDF est juste la fin d’un conflit entre
AREVA et EDF, ce dernier ne supportant pas d’être client dans ce domaine. Une
partie des retards de l’EPR de Flamanville tient à cette rivalité car les
chantiers d’AREVA en Chine marchent très bien.
Mais
revenons à nos moutons. La filière éolienne terrestre n’a aucune chance d’être
rentable dans une industrie française, Siemens a abandonné en Allemagne. La
concurrence du Danemark et de la Chine ne laisse que peu de place et avec cette
dernière les prix seront cassés. En conséquence les emplois que fait miroiter
le gouvernement seront loin des chiffres annoncés et toujours issus des
subventions et taxes d’Etat, donc des emplois aidés. On peut même dire que le
soutien à cette énergie est fait au détriment du développement du nucléaire, ce
qui générera une perte d’emploi dans ce secteur.
Mais
je veux revenir sur les terres rares nécessaires pour les éoliennes. Nos
écologistes purs, qui ont mon respect, ne se sont sans doute jamais penchés sur
les conditions de travail des mineurs dans les mines de terres rares. Car s’ils
l’avaient fait, ils auraient mesuré l’impact désastreux sur l’environnement et
sur la santé de ces pauvres mineurs. Leurs conditions d travail n’ont rien à
voir avec celles des mineurs dans les mines d’uranium d’AREVA. Voilà donc une
occasion qui permet de réfléchir sur l’aspect écologique de l’énergie éolienne.
Il me reste à aborder
la qualité de la fourniture électrique ce dont nous ne nous préoccupons guère
sauf en cas de coupure de courant. Pourtant nombre d’entreprises pour assurer
la stabilité de la fourniture électrique achètent des « onduleurs ».
Ceux-ci peuvent assurer un palliatif aux coupures de courant grâce à leurs
batteries mais aussi une protection contre les microcoupures, les variations de
tension et de fréquence. Si la variation de la fréquence du courant, fixée à
50Hz en France, n’a pas d’incidence sur les lampes électriques, elle est
pourtant très nuisible au fonctionnement de toute l’électronique en général, y
compris l’informatique. Les éoliennes, de par leur intermittence et les
variations incessantes du vent, ne fournissent pas la meilleure qualité du
courant en tension, et en fréquence malgré les corrections apportées. La
synchronisation des éoliennes entre elles posent donc des problèmes et la
qualité globale du courant sera d’autant plus affectée que leur nombre
augmentera.
Le
développement de l’énergie éolienne prévu par le gouvernement se heurte
rapidement aux surfaces disponibles et à une réticence de nombre de milieux
ruraux puisque c’est en campagne que l’on implante les éoliennes, la nuisance
environnementale et sonore étant le plus souvent évoquées. L’augmentation de la
puissance des éoliennes n’arrange rien sur ces points en milieu terrestre. L’idée
est donc de construire des éoliennes en mer. Là le gigantisme peut s’en donner
à cœur joie. L’éolienne en mer ou offshore se distingue de l’hydrolienne qui
peut aussi être implantée en mer. Une hydrolienne
est une turbine hydraulique (sous-marine ou à flots) qui utilise l'énergie
cinétique des courants marins ou fluviaux, comme une éolienne utilise l'énergie
cinétique du vent. L’hydrolienne a l’avantage d’avoir une intermittence
prévisible (horaire des marées par exemple), et ne demande pas de surfaces d’implantation
aussi importantes.
Les
éoliennes offshore sont programmées pour le plus fort développement jusqu’en
2040. On atteint là des éoliennes de 6MW de puissance comme en construit Alstom,
enfin ce qui fut Alstom. Ce seront des monstres avec des mâts de 200m de haut qui doivent être
à 10 km des côtes et sur des fonds de 50m de profondeur. Les côtes françaises présentent
plusieurs sites possibles dont le premier est celui de Haute-Normandie à
Fécamp. Les difficultés de construction des ancrages sont compensées par une
meilleure disponibilité de l’énergie, 37% au lieu de 23% pour les éoliennes
terrestres. La France s'est fixé un objectif de 6 gigawatts (GW) pour
l'éolien en mer en 2020. Les 6 champs des premiers appels d'offres représentant
déjà 3 GW, les professionnels espèrent que le prochain portera sur 3 GW.
Chacun des champs représente un investissement global de près de 2
milliards d'euros. Le prix d'achat de l'électricité produite serait compris
entre 175 et 220 euros/MWh,
selon les champs, soit entre 17,5 et 22,0c€/kWh.
Les chiffres du prix d’achat sont prévisionnels et je rappelle qu’EDF vend son
courant au tarif bleu résidentiel à 10,3c€/kWh.
Ceci en dit long sur la rentabilité de cette affaire mais notre facture d’électricité
en subira les conséquences.
Les
éoliennes offshore méritent un long développement qui fera l’objet d’un article
spécifique car leur développement est politiquement beaucoup plus facile à l’abri
du regard des terriens sauf des amoureux du paysage sauvage de l’ile d’Yeu, des
pêcheurs, des défenseurs des oiseaux (purs écologistes), etc. Les municipalités
côtières sont facilement convaincues par la manne financière qui va se déverser
sur la commune et les oppositions de ses concitoyens beaucoup moins nombreuses.
Les lobbies ont donc des marchés de dizaines de milliards en vue. On peut
provisoirement terminer par un calcul simple. Le parc éolien en construction au
large de Fécamp est doté de 85 éoliennes. Si la puissance de chacune est de 5
MW, elle produit avec une puissance moyenne de 1,85MW (5 * 0,37). En
comparaison un réacteur nucléaire de 1.200MW produit une puissance moyenne de
900MW (1200 * 0,75). Il faut donc 486 éoliennes pour produire la même quantité
de kWh (900 / 1,85). Chaque parc éolien étant évalué (avant la fin des travaux)
à 2 milliards d’euros pour 85 éoliennes, le coût total pour remplacer un
réacteur nucléaire serait de 11,4 milliards
(486/85*2). Hors le réacteur de dernière génération à Flamanville, EDF estime
le coût de construction d’une centrale nucléaire, à partir des 57 existantes, à
1,5 milliards ! Tout ça pour
que l’éolien produise finalement un courant plus cher. Croyez-vous que votre
facture d’électricité va diminuer après ça ?
Une
conclusion s’impose l’aventure éolienne est un scandale qui profite à certains,
mais va doubler notre facture d’électricité et coûter en plus à l’Etat. Elle
introduit une plus mauvaise qualité de l’air, une augmentation du CO2,
une dépendance à l’achat des terres rares, une dépendance aux grands fabricants
étrangers, une moins bonne qualité de courant, une nuisance sonore et en infrasons,
une détérioration de certains paysages, un maillage supplémentaire de lignes
Haute Tension et indirectement un travail polluant et destructeur de leur santé
pour les travailleurs des mines de terres rares. Ajoutons que le transfert de
travailleurs du nucléaire vers l’éolien ne se traduira pas par un gain global
sur l’emploi.
L’enfumage médiatique et politique sert
deux causes
Les lobbies et l’écologisme mais pas l’écologie.
On fait des économies de bouts de
chandelle
Et on déverse notre argent dans
Des projets ubuesques !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire