La Grèce vient de donner une leçon de
démocratie à l’Union européenne ! Dimanche 5 juillet les grecs voteront par
référendum sur le projet d’austérité concocté par les créanciers et refusé par
leur gouvernement après avoir fait une succession de propositions, toutes
jugées insuffisantes. L’UE a stoppé les négociations sur le prétexte de la
demande de Tsipras d’en référer à son peuple. L’UE a peur de la démocratie et
ce refus est révélateur. Il ne manquerait plus que le peuple approuve son
gouvernement. Les voix de la pensée unique se lèvent, reprises en chœur par de
nombreux médias du style, « La Grèce
a choisi la solution de la catastrophe » ou celle de Bruno Leroux, persona
non grata en Russie, qui affirme « La
Grèce doit rester dans la
zone euro ». Ce responsable socialiste français se permet de donner
des ordres à la Grèce sous forme d’injonction. La démocratie d’Athènes risque
de lui opposer un sévère démenti. Par ailleurs le scénario catastrophe est déjà
en cours en Grèce par le refus depuis deux ans d’alléger la dette par un
étalement dans le temps ou son effacement total ou partiel.
La France dit hypocritement être
prête à des discussions, mais que n’a-t-elle pesé de son poids devant l’intransigeance
allemande ? Michel Sapin a collecté 2 milliards sur les capitaux rapatriés
en France et illégalement sortis, or le paiement dû par la Grèce le 30 juin au
FMI est de 1,5 milliards… La France n’est engagée que pour 19% dans la solidarité
européenne, cela correspondrait à 285 millions d’euros... Notre solidarité s’arrête
donc là. La BCE vient de donner le feu vert pour continuer une aide d’urgence
(l’ELA)… aux banques grecques. Elle a assorti son aide d’une fermeture de la
sortie des capitaux grecs. Il ne s’agit pas que cette aide se retrouve dans la
poche des citoyens grecs ! L’Etat grec, comme nous d’ailleurs, doit passer
par les banques pour payer ses fonctionnaires. Comme nous il ne dispose plus de
sa monnaie et d’une banque centrale grecque qui imprime une monnaie nationale dont l'Etat se sert à taux nul d'emprunt.
Il est tributaire de la BCE et de ses banques, qui prêtent à 5,3% sur 10 ans (Pour la France c'est 1,3% et 0,9% pour l'Allemagne).
Mais BRAVO la Grèce ! Comme le
dit une citoyenne grecque, « Je
voterai NON au plan des créanciers, nous allons vers des jours difficiles mais
au moins nous y irons avec fierté ». C’est bien la fierté que l’on ôte
à son peuple en l’humiliant et en augmentant sa misère. Aucune pitié ne se
dégage de l’UE avec l’argument des erreurs de gestion de ses gouvernements,
erreurs dont le peuple n’est pas responsable et qu’il paye cher depuis deux ans
de négociations. La Grèce refuse de s’agenouiller comme l’a fait l’Islande pourtant au
bord du gouffre. Dans la semaine qui vient les banques seront fermées mais les
grecs pourront retirer une somme de 150 euros, faible somme mais qui montre
que le blocage n’est pas total et permet au peuple de s’organiser pour vivre.
Le peuple grec s’avère d’ailleurs particulièrement calme et le référendum va
être préparé dans les meilleures conditions. Il est à prévoir que la
participation sera massive.
Mardi 30, la Grèce sera sans doute
déclarée en défaut de paiement. L’UE devra alors prendre la décision d’exclure ou
non la Grèce de la zone euro à titre provisoire ou définitif. Si c’est le cas la
Grèce risque donc de devoir mettre en circulation une monnaie nationale. Ce
pourrait être les euros imprimés en Grèce, distingués par une lettre imprimée
sur les billets, dont la valeur pourrait devenir la moitié de celle des autres
euros. Près de 40 milliards de capitaux grecs ont déjà été transférés à l’étranger
mais, à leur retour éventuel, ils auront la valeur pleine de l’euro. La Grèce
va rentrer dans une année difficile avec probablement une inflation importante
mais sur le plan économique et en particulier touristique la Grèce peut s’attendre
à un nouveau départ avec une monnaie très dévaluée. Par ailleurs une bataille
géopolitique va s’ouvrir car les BRICS ne se montreront pas insensibles aux
difficultés grecques en particulier la Russie.
Les grecs ne veulent plus vivre dans la misère pour céder à la troïka
Il arrive un moment il faut savoir souffrir pour récupérer sa fierté !
Souhaitons qu’ils disent : « S’il faut mourir, mourrons debout !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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