Alors que les élections anglaises vont
faire réfléchir ce peuple sur son appartenance ou non à l’Europe tout en fêtant
le nouveau bébé royal, il ne serait pas inutile que les français se posent la
même question. Si l’on s’en tient à la géographie, nul doute que nos deux pays
appartiennent à l’Europe. La dérive des plaques tectoniques ne nous a séparés
d’ailleurs que de quelques dizaines de km nous permettant désormais d’aller de
Marseille à Londres en 6h30 par TGV sans quitter notre siège. Le tunnel sous la
Manche, qui a fait couler tant d’encre et coûté si cher, est bien la
concrétisation irrépressible du désir de ces deux peuples de vivre une histoire
commune. L’histoire, à travers Guilhaume le Conquérant et Marie Stuart, reine
de France et d’Ecosse, l’avait décrite depuis bien longtemps.
Mais la France, c’est le continent pour
les anglais qui marquent ainsi le splendide isolement que la mer leur procure.
Nous avons ciselé notre identité dans l’Empire Romain et fait revivre celui-ci
dans l’empire de Charlemagne inscrivant ainsi que le centre de l’Europe passait
par Aix-la-Chapelle et nous liait à l’Allemagne pour le meilleur et pour le
pire. Assez bien protégée au sud par les Pyrénées, sauf des invasions mauresques,
la France a défendu son pré-carré entre la poussée d’anglais rêvant de colonies
dans le continent et de germains conscients d’une position centrale favorable à
un empire germain. Héritière de la colonisation de la Méditerranée par les
Romains, les Grecs et les Phéniciens, la France a été confrontée, comme
aujourd’hui, aux trafiquants arabes d’esclaves pratiquant le piratage du trafic
maritime de marchandises dans cette mer. Cette guerre maritime l’a conduite
jusqu’à Alger, principal port d’attache de ces trafiquants. On connaît la
suite. Le lien entre l’Europe et l’Afrique était rétabli depuis l’Empire
romain, car, entre ces deux grands espaces, dits continents, il n’y a qu’un
étroit détroit de Gibraltar.
Ce qui nous rapproche entre pays
européens en dehors de la continuité des terres facilitant le commerce et la
culture, c’est bien à cette dernière, qui fait fi de la lutte économique, que
se rattache une identité qui nous sépare encore de l’Afrique. C’est elle qui dessine
une Europe, celle qui va de l’Atlantique jusqu’à l’Oural. La religion y a joué
un rôle central malgré les « schismes » orthodoxe et protestant. Ces
derniers affirment des différences comme les sunnites et les chiites mais les
fondements sont les mêmes, la chrétienté d’un côté, l’islam de l’autre. C’est
peut-être dans l’église Sainte-Sophie d’Istanbul ou dans la mosquée-cathédrale
de Cordoue que l’on mesure leur incompatibilité puisqu’on ne peut y assister
qu’à leur juxtaposition, l’une venant emprunter les édifices, symboles de l’autre, pour y substituer ou ajouter ses
propres stigmates.
On
perçoit alors que depuis des millénaires, par égyptiens, grecs, romains,
arabes, mongols, alamans, goths, sarrasins, perses, etc., l’Europe n’est que la
partie occidentale de l’Eurasie et un carrefour entre l’Asie et l’Afrique. En
voulant construire une Europe économique, on a détruit ce qui fait l’identité
de l’Europe, la culture. L’Europe s’est autodétruite à sa naissance. Son
dernier souffle s’est éteint lorsque, dans le projet de Constitution Européenne,
elle a enlevé toute référence à son histoire judéo-chrétienne, donc à ce qui a
cimenté sa culture. La fondation économique de l’UE la tiraille dans des
alliances économiques, comme le Traité transatlantique, ou en fait repousser
d’autres vers l’Asie. Nous sommes plus préoccupés par la protection de nos
intérêts économiques en Afrique que par les alliances culturelles alors que le
français se diffuse largement sans nous par la simple démographie.
La géographie et la démographie ont
toujours imposé leurs lois à l’histoire. C’est pourquoi on ne peut l’étudier
sans les cartes et sans les chiffres du nombre d’humains au km2. Les flux
migratoires, les guerres pour manque de ressources alimentaires, donc souvent
d’eau, sont les premières causes sur lesquelles surfent les religions pour étendre
leur pouvoir et les marchands pour la captation des richesses humaines, et
celles du sol et du sous-sol. La géographie et l’histoire s’entrelacent pour
nous faire comprendre que nous n’échapperons pas au constat que l’Europe n’est
que la partie occidentale de l’Asie et irrémédiablement liée à l’Afrique en
attendant que ce continent se colle à l’Europe par mouvement des plaques
tectoniques.
Alors
il nous faut ouvrir les yeux. Notre histoire n’est pas au-delà de l’Atlantique,
même si Christophe Colomb et La Fayette y ont débarqué. Les Etats-Unis sont
partis à la conquête du monde et se considèrent être le peuple élu, comme le
peuple juif qui l’influence. Seuls les moyens rapides de transport nous ont
rapprochés après l’esprit de conquête des migrants de pays européens dans une
situation comparable à l’immigration africaine d’aujourd’hui. Leur nombre et la
puissance des armes européennes ont submergé les populations en faible densité sur
ces territoires colonisés. Mais nous européens, nous sommes face à l’Afrique et
les flux migratoires ne vont que croître par le simple constat
démographique de l’évolution d’ici 2050, Europe 4%, Asie 20%, Afrique 115%.
L’ « Eurasiafrica » est
dans un déséquilibre géographique grandissant et l’Europe en est une plaque
tournante vouée à la récession par le vieillissement de ses populations si rien
ne change. C’est une terre offerte vers laquelle les transhumances se dirigent.
L’Europe
n’existe que dans notre culture et nos mœurs, ce sont nos biens les plus
précieux, mais ils s’effacent devant les problèmes économiques qui se sont
moqués de l’esprit européen et qui vont continuer à le faire pour prendre à
leur compte les divergences démographiques. Ce morceau de continent « Eurasiafrica » ne devra sa survie
qu’en rééquilibrant les disparités entre les populations et les ressources
alimentaires, et celles du sol et du sous-sol. Mais c’est une image de
non-prédateur que doivent porter les pays européens. Celui-ci est bien
différent de celui des marchands, des conflits que nous alimentons, des
ingérences au nom de la démocratie, voire impures et injustifiables. Tout est à
faire pour les jeunes si on les y invite.
L’Europe n’existe pas pour n’être livrée
qu’à la finance et à l’économie.
L’Europe des citoyens n’existe pas quand
sa démocratie est un leurre.
Mais les grandes lois de l’histoire de l’humanité
se rappellent à nous.
Les guerres ne résolvent rien et ne
rapportent qu’aux puissants.
Seuls les peuples endoctrinés ou qui ont
peur ou faim
Choisissent la guerre ou l’émigration !
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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