Le
printemps et les paroles doucereuses de nos gouvernants, qui regardent l’arrivée
des cigognes sur les cheminées alsaciennes en lorgnant vers l’Allemagne, ne
sont pourtant pas suffisants pour nous faire regarder un ciel sans nuage. On
nous tient dans la brume en affirmant que le beau temps est derrière. Un petit
0,6% de croissance, au-dessus de 0,3% prévus initialement, suffisent à nous
prédire un soleil radieux. Ce discours est répété depuis la dernière crise de
2007-2008, mais il en est encore certains qui y croient. Un petit bout d’espoir
agité comme un chiffon rouge permet de gagner du temps… et ça marche. La méthode
consiste à se précipiter sur le premier chiffre positif qui sort et d’occulter
tous les autres. La croissance est revenue, la baisse du chômage va suivre, c’est
sûr.
Malheureusement la
hausse du chômage entraîne une baisse du pouvoir d’achat. Donc pour maintenir
la consommation intérieure, ce n’est pas la panacée même si cela se traduit par
une baisse des importations. Ce qui est bénéfique pour le bilan du commerce
extérieur. Mais il y a des chiffres qui viennent assombrir les perspectives, c’est
la hausse des faillites d’entreprises au cours du premier trimestre avec 18.000
faillites, soit une hausse de 7,6% par rapport au premier trimestre 2014. Cela
représentera probablement 60.000 faillites pour l’année 2015. On a beau dire
que cela concerne essentiellement le secteur du bâtiment et les très petites
entreprises, c’est finalement plutôt inquiétant. « Quand le bâtiment va, tout va » était autrefois lancé par nos
politiques comme le baromètre de l’économie. Ils sont devenus discrets et si
les petites entreprises ferment c’est que le consommateur les boude. Nul doute
qu’il fait un calcul de gestion rigoureuse de son argent. Quand les entreprises
disparaissent, la croissance s’éloigne et le chômage persiste. La France ne va
donc toujours pas bien. Elle reste tributaire de l’embellie des facteurs
extérieurs, qui n’ont rien à voir avec la maîtrise interne de son économie,
facteurs aléatoires d’ailleurs.
Le
printemps et les paroles doucereuses de nos gouvernants, qui regardent l’arrivée
des cigognes sur les cheminées alsaciennes en lorgnant vers l’Allemagne, ne
sont pourtant pas suffisants pour nous faire regarder un ciel sans nuage. On
nous tient dans la brume en affirmant que le beau temps est derrière. Un petit
0,6% de croissance, au-dessus de 0,3% prévus initialement, suffisent à nous
prédire un soleil radieux. Ce discours est répété depuis la dernière crise de
2007-2008, mais il en est encore certains qui y croient. Un petit bout d’espoir
agité comme un chiffon rouge permet de gagner du temps… et ça marche. La méthode
consiste à se précipiter sur le premier chiffre positif qui sort et d’occulter
tous les autres. La croissance est revenue, la baisse du chômage va suivre, c’est
sûr.
Mais si les regards
se tournent à nouveau vers un autre pays d’Europe, encore plus en difficulté
comme la Grèce, on voit qu’elle va poser un problème, plus grave que ne le
pensent certains, pour l’UE. D’autres pays en difficulté vont regarder avec
intérêt les largesses éventuelles faites à la Grèce et demander aussi d’en
bénéficier. Si c’est l’Italie, les sommes seront autrement plus élevées et l’UE
risque de ne pas pouvoir suivre. N’oublions pas que la France est le deuxième
pays en importance derrière l’Allemagne sur la caution des prêts du fond de
solidarité (FESF). Mais dans le secret l’Allemagne, la BCE, le FMI et les
grandes banques se préparent au Grexit, la sortie de l’euro… voire plus. En
effet la Grèce arrive au bout du rouleau de ses possibilités sans le versement
des 7 à 8 milliards promis et mis sous conditions non remplies selon l’UE. Elle
a déjà eu recours à un fonds d'urgence pour payer les 750 millions d'euros du
FMI en mai. Les quatre échéances des 5,12, 16 et 19 juin totalisent 1,574
milliards. Selon les différents propos émis par certains ministres grecs, l’échéance
du 5 juin pourrait être payée ainsi que les fonctionnaires et les retraites…
mais plus les échéances suivantes.
L’heure
de vérité est imminente pour la Grèce. Quelle que soit l’issue des discussions,
l’UE va traverser une période de grand danger avec des pays qui ruent comme l’Autriche
et la Hongrie ou qui vont le faire comme l’Espagne avec la poussée électorale
des indignés, ou encore comme l’Italie en mauvaise posture, ou encore comme le Royaume-Uni
qui va se faire de plus en plus exigeant de conditions particulières. Par
ailleurs la croissance n’est pas encore au rendez-vous car elle est juste un
peu redevable du QE de la BCE qui largue de l’argent à gogo dans le système
bancaire jusqu’en 2017 à raison de 60 milliards par mois. On peut y ajouter les
facteurs extérieurs favorables surtout pour les pays fortement exportateurs en
dehors de la zone euro.
Mais
il nous faut regarder plus loin vers le monde. Le FMI abaisse les perspectives
de croissance. Les Etats-Unis piétinent depuis l’arrêt des QE. La Chine diminue
sa croissance, la Russie traverse une année 2015 difficile avec les sanctions
occidentales, les BRICS marquent le pas. Pendant ce temps la dette globale
mondiale progresse sans cesse en particulier celle des Etats-Unis avec 9.000
milliards de plus depuis la crise dont 800 milliards l’an dernier pour un total
de 18.000 milliards de dollars, tout ça pour faire marcher les industries de l’armement.
Mais les chiffres de la dette mondiale donne le vertige avec 199.000 milliards de dollars, soit 28.000
dollars par être humain, un montant record dans l’histoire. La progression est
tout aussi préoccupante avec une augmentation de 57 trillions (milliards de
dollars) depuis 2007. Ces chiffres montrent donc que nous sommes dans une
situation bien pire que celle dans laquelle nous nous trouvions juste avant la
crise financière.
Selon le rapport de l’Institut McKinsey : « En fait, plutôt que de réduire leur
endettement, toutes les grandes économies ont aujourd’hui un niveau d’emprunt
plus élevé par rapport à leur produit intérieur brut qu’en 2007. (…) Cela pose
de nouveaux risques pour la stabilité financière, et pourrait saper la
croissance économique mondiale. » Tout ceci implique que la courte
période de relative stabilité dont nous venons de bénéficier sur ces dernières
années n’est imputable qu’aux emprunts effrénés et à l’impression d’argent qui
l’ont accompagnée. « Quiconque doté
d’une moitié de cerveau devrait être capable de voir qu’il s’agit d’une
gigantesque bulle financière, et qu’elle est vouée à se dégonfler de façon
très, très douloureuse », écrit Michael Snyder du blog économique The
Economic Collapse. Seules les Bourses continuent sur leur lancée, ce qui montre
une déconnexion complète entre la spéculation et l’économie réelle, distorsion
qui ne pourra continuer indéfiniment.
Nous vivons un monde
cruel où l’argent est roi et se concentre dans un nombre de moins en moins
important de riches, possesseurs du monde et du pouvoir. Nous vivons un monde
qui marche sur la tête, un monde qui se croit civilisé mais qui n’a pas
progressé par rapport aux rapports humains des tribus primitives. Nous tuons
avec un Charles De Gaulle qui croise en mer les rafiots transportant des
centaines de passagers que nous avons obligés à fuir leur pays dans le chaos.
Pour cela nous jetons l’opprobre sur les passeurs. Nous nous focalisons sur la
réforme des collèges et des programmes, pendant que la Grèce ne sera peut-être
plus à même de payer ses professeurs en Juin. La guerre se répand partout et
nous pensons à nos prochaines vacances, ainsi va la vie et nous nous raccrochons
à nos petits bonheurs qui nous font oublier qu’on nous mène vers des moments de
malheur.
Il
nous faut croire au bonheur d’aujourd’hui pour nos enfants
Mais
il est coupable de céder à « l’embrumage » constant
Qui
nous mène comme des moutons dociles
Vers
un précipice que l'on nous cache !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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