Depuis la prise de contrôle des pays
d’Europe de l’Est par l’URSS, la peur des russes s’est emparée des esprits en
même temps que la jeunesse accueillait à bras ouverts la culture américaine des
boîtes de conserve, du coca-cola, du chewing-gum, mais aussi du jazz, de la
comédie musicale, du cinéma d’Hollywood, des chanteurs et des danses anglo-saxons.
Macdo a complété cette pénétration dans le mode de vie et la culture de notre
pays. Dostoïevski, Tolstoï, Gogol et autre Soljenitsyne, n’ont plus eu beaucoup
de place. L’apport culturel de ce pays, apport essentiel depuis des siècles, s’est
réduit à sa plus simple expression. Les chanteurs de l’Armée Rouge et les
danseuses du Bolchoï ont encore enchanté les yeux et les oreilles de certains d’entre
nous mais ceux de la jeunesse étaient tournés vers l’Ouest, vers ce grand pays
symbole de la puissance d’un peuple conquérant, tourné vers l’avenir.
Tout cela n’était
évidemment pas un hasard. L’effort de propagande de cette culture et de ces mœurs
était soutenu, encouragé, à tel point que nous avons dû demander pour la France,
l’exception culturelle. Les médias ont servilement accompagnés ce mouvement en
se battant pour des parts d’audience et les publicités qui y étaient associées.
Les médias résistants se sont faits de plus en plus rares. Même la littérature française
a reculé devant l’invasion de la littérature anglo-saxonne mais aussi devant l’amélioration
de la qualité de celle-ci. La chanson et le cinéma doivent se battre pour
sortir de l’hexagone ou y dominer à l’intérieur. D’une certaine façon, New-York
est devenu Rome mais nous avons perdu Vercingétorix. De Gaule a fini comme lui,
non pas traîné à mort derrière un char, mais renvoyé dans le sombre manoir de Colombey-les-Deux-Eglises
par son peuple manipulé de l’extérieur.
L’américanisation de notre pays ne s’arrête
pas là car celui-ci se vend de plus en plus ouvertement à la religion
américaine. Notre dernier sursaut de rébellion date déjà d’une dizaine d’années
avec le refus de Jacques Chirac de participer à la guerre en Irak aux côtés des
américains. Depuis Nicolas Sarkozy a rouvert l’amitié franco-américaine en
allant chez les Bush et en revendiquant le droit d’aller le premier frapper la
Libye, honneur qui lui a été facilement accordé. On commence à se rendre compte
des conséquences désastreuses de cette intervention, mezzo voce il est vrai
puisque l’UMPS l’avait votée en chœur. On aurait pu espérer que la gauche, dont
le sentiment américain était autrefois très mesuré envers le pays champion du
libéralisme extrémiste, prendrait quelques distances. Il n’en est rien, bien au
contraire. Entre le discours du candidat au Bourget et son investiture,
François Hollande court à la City de Londres dont on sait les liens étroits
avec Wall Street, les deux symboles du capitalisme anglo-saxon. Vient ensuite
la commémoration du soixante-dixième anniversaire du débarquement avec un
hymne appuyé à l’Amérique accompagné par la mise en retrait protocolaire du
représentant russe, Poutine en personne.
C’est à ce moment que l’on aperçoit
le décalage entre la France fraîchement libérée de l’occupant nazi et celle d’aujourd’hui.
Il faut se souvenir que De Gaulle n’a jamais participé à ces commémorations et
il avait de bonnes raisons de le faire. Le débarquement s’est effectué sans son
accord et il a débarqué de son propre chef quelques jours plus tard. Par
ailleurs il savait que les américains n’étaient pas venus libérer la France mais
l’occuper. Ils avaient même fait imprimer la monnaie française, copie du
dollar, pour prendre le contrôle de nos finances et de notre économie, monnaie
que De Gaulle a dû interdire à la Libération. Il lui a fallu diligenter en urgence la
division Leclerc pour libérer Paris qui s’était soulevé mais n’aurait pu
résister longtemps. Les USA filaient droit vers l’Allemagne, Paris aurait
succombé ou aurait été détruit par leur Armée par la suite.
Les
trois quarts de l’effort de
guerre contre les nazis a été l’effort russe. La majorité de la
population
française de l’après-guerre le savait comme le montre les sondages chez
les anciens.
Aujourd’hui la proportion s’est inversée. Nous avons gagné la guerre
grâce aux
américains qui sont venus nous remercier de l’apport de La Fayette à la
guerre
d’Indépendance. Voilà comment on écrit l’histoire. Cette version se
traduit
dans les faits. C’est ainsi que le peuple ne prend pas garde à notre
vassalisation américaine. C’est pourquoi nous trouvons normal de voir
Poutine
en retrait des commémorations françaises et de noter que Hollande n’ira
pas à
celle proposée en Russie, pour commémorer la victoire et saluer les
dizaines de
millions de morts russes dans ce pays (7 à 8 millions de soldats et 20
millions
de civils) qui a payé le plus lourd tribut. Nous enfonçons même
l’offense plus
avant en allant à la place à Cuba, pays ami de l’ex URSS. C’est pourquoi
nous
laissons se dérouler les négociations pour le TAFTA, ce traité
transatlantique
qui parfait l’arrimage de l’Europe aux Etats-Unis combinant l’emprise
économique à l’emprise militaire de l’OTAN. C’est pourquoi nous nous
réjouissons sans vergogne de fournir des avions de chasse à des pays qui
participent au chaos du Moyen-Orient et que nous envoyons nos forces
spéciales
au Yémen. François Hollande est ainsi fêté comme le héros des
pétromonarchies. Au
nom de la démocratie ? Au nom des Droits de l’Homme ? Suivons-nous
l’exemple
des américains qui ont combattu les nazis sur notre territoire après
avoir armé
l’Allemagne et récupéré ensuite une grande partie des cerveaux allemands
et de
tous ceux qui pouvaient leur être utiles ? Suivons-nous les USA qui
combattent Daech et les arment pour attaquer le pouvoir syrien ?
L’américanisation des cerveaux s’accompagne
d’une propagande antirusse où nous n’avons aucune commisération pour les
pro-russes ukrainiens même sur un plan strictement humanitaire et nous sommes
au premier rang européen des sanctions contre la Russie. La guerre américaine nous
semble désormais le moyen d’établir la paix même si l’on constate qu’ainsi le
conflit s’étend et que la guerre totale devient une « option ». Nos
cerveaux pensent américain et nous oublions que la France est un pays d’équilibre
entre le grand large et les steppes de l’Asie. Les anglais eux n’ont pas oublié
leur caractère insulaire, leur puissance maritime qui leur a permis de dominer
un temps le monde, puissance qu’ils ont retrouvé de l’autre côté de l’Atlantique.
Nous ne sommes ni des anglo-saxons, ni des esclaves des puissances occultes qui
veulent dominer le monde. Pourtant nous nous comportons comme tels.
Pays amoindri dans une Europe aux frontières extensibles,
Pays hésitant coincé entre américanisme et islamisme,
La France bégaie de plus en plus son identité.
Nous entrons dans le siècle des…
Lumières éteintes !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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