Il me faut en terminer avec le plus
grand des dangers, celui qui menace la planète. Non je ne vous parlerai pas du
krach obligataire qui se profile dans une bulle spéculative, ni de la
catastrophe écologique que nous prédit le Giec, ce lanceur d’alerte de
surchauffe climatique, en prise directe avec les puissances occultes qui
veulent mener le monde. Le premier ruinera un bon nombre d’entre nous mais nous
laissera la vie sauve, le second verra ses prévisions centenaires évoluer au
fil des années. Les modèles succèderont aux modèles ne cessant de se contredire
dans leurs évaluations dès qu’elles seront confrontées à l’évolution climatique
réellement constatée comme elles le font depuis 17 ans. C’est du plus grave des
dangers dont je vais vous parler. Tel Satan, nous participons à l’entretien d’une
zone hyper chaude aux frontières de l’Europe et de l’Asie dans une
cocotte-minute qui peut exploser à tout moment et générer un conflit mondial.
Nous sommes engagés avec l’UE dans des sanctions
contre la Russie, accusée de soutenir les rebelles pro-russes du Donbass. Nous
coopérons avec les USA, omniprésents sur le territoire ukrainien et apportant
argent, conseillers militaires, armes et noyautant les principaux postes-clés
de ce gouvernement. Ce dernier affiche officiellement une tendance pronazie et
une mainmise d’oligarques gérant des forces militaires de même tendance dans
une indépendance d’action de plus en plus visible et offensive. Par ailleurs
nous nous singularisons par un refus de livraison du navire Mistral, geste
offensant envers la Russie, image négative de la fiabilité de la signature
française dans les contrats économiques, et perte sèche pour notre économie.
Nous nous sommes portés au premier rang des adversaires du président
syrien, Bachar el Assad, avec un empressement qu’Obama a dû tempérer alors que
notre opération militaire d’intervention sur la Syrie était montée. Nous
soutenons l’opposition militaire dans ce pays, opposition qui s’est désormais
pratiquement dissoute dans le mouvement djihadiste. Nous sommes aux côtés des
USA pour bombarder Daech en Irak, militairement et officieusement aidé par les
USA et le Royaume-Uni, dans un bombardement aérien qui n’entraîne nullement la
défaite de cet EI mais garantit la présence stratégique des forces américaines
en Irak. Nous sommes des négociateurs les plus intransigeants avec l’Iran sur
le nucléaire militaire, en fermant les yeux sur le Pakistan qui n’a pas signé
le traité de non-prolifération, le TNP, malgré la possession d’armes
nucléaires, comme Israël d’ailleurs, et en oubliant que nous avons-nous-mêmes
possédé des armes nucléaires au nez et à la barbe de l’ONU.
De même nous cautionnons l’intervention
de l’Arabie Saoudite au Yémen, alors que ce pays fait une ingérence pure et
simple sans autorisation quelconque de l’ONU. Non seulement nous sommes des
vassaux serviles des USA mais nous voulons être reconnus comme leur meilleur
partenaire, ce que nous ne serons jamais, l’axe anglo-saxon est indéfectible.
Nous sommes le partenaire idéal pour le chaos que sème l’hégémonie américaine,
cette guerre perpétuelle qu’il ne faut pas cesser d’allumer et d’entretenir au
plus proche de la Russie et de la Chine. Pour faire sortir le furet de son
trou, on l’enfume. C’est exactement la tactique en cours avec la Russie. Il
faut la titiller de toutes parts pour qu’elle commette la faute que l’on pourra
exhiber pour déclencher un conflit chaud celui-là. L’argument de la présence de
troupes russes en Ukraine a fait chou blanc, comme la destruction de l’avion de
la Malaysia au-dessus de la zone pro-russe ukrainienne. La flotte russe a fait
reculer l’attaque des marines occidentales sur la Syrie, et l’occupation du
port de Sébastopol par l’OTAN a échoué après le référendum de la Crimée pour sa
réintégration à la Russie.
Notre politique étrangère est
tortueuse et opportuniste mais sans la consistance qui sied à une grande
nation. Nous flattons les USA en serviteur dévoué et nous sommes prêts à toutes
les compromissions pour redonner des résultats politiques et économiques. L’Inde
n’a pas signé le TNP mais nous allons lui vendre ou essayer des rafales et des
centrales nucléaires. Nous avons projeté de vendre des Rafales au Qatar qui est
le principal pourvoyeur financier du Daech. Nous avons vendu des Rafales à l’Arabie
Saoudite, grande victoire commerciale, nous dit-on. La réalité est moins
glorieuse. La baisse de l’euro et la peur de l’Arabie Saoudite de voir les USA signer
un accord avec l’Iran sont les évènements déclencheurs face à la concurrence
américaine. Mais il s’agit d’un marché à contrepartie. La France s’engage à ne
rien céder à l’Iran sur le nucléaire et à soutenir l’ingérence illégale de l’Arabie
au Yémen. Bonne affaire à saisir pour l’Arabie Saoudite et position française de
politique étrangère opportuniste mais qui ne peut que nous enlever notre rôle
historique de médiateur. Le Kowet, qui participera à Washington au Conseil de coopération du Golfe à Washington les 13 et 14 mai, va s’en doute acheter 28 avions de chasse américains et non des Rafales ou des Typhoon auxquels participent EADS, en
réponse du berger américain à la bergère française.
Notre engagement au Moyen-Orient et
en Ukraine sont autant d’agressions contre la Russie qui a soutenu le régime
légal syrien et qui est un partenaire économique de l’Iran. Le combat
USA-Russie nous dépasse largement mais nous sommes dans le camp antirusse et nous
partageons la stratégie du chaos. C’est un combat à mort que livre les USA au
monde multipolaire où règnent la Russie et la Chine, guerre économique certes
mais aussi monétaire. Je reste persuadé que Poutine veut la paix, la meilleure
option pour un pays qu’il a ouvert à la compétition économique. Mais le peuple
russe supporte de moins en moins les humiliations et Poutine sans lui n’est
plus rien, contrairement à notre conception de la démocratie désormais. Jusqu’à
quand retiendra-t-il son peuple qui le plébiscite à 80% ?
La puissance des USA tient
essentiellement à sa prédominance dans le domaine militaire et du dollar. Les
deux sont contestés. Seule la guerre peut réduire la volonté du camp adverse, c’est
ce que croit encore la Cabale, ce complexe militaro-industriel où baignent les
représentants des plus grandes puissances de l’argent. Mais désormais la
Russie, appuyée par la Chine, croit en sa puissance militaire retrouvée et ne
reculera plus. Les troupes américaines paradent dans les pays baltes devant les
postes frontières avec la Russie et la marine américaine a des vaisseaux en Mer
Noire. Mais la marine de guerre chinoise vient d’arriver… en Méditerranée !
La Russie, la Chine, le Canada, l’Australie, les Etats-Unis augmentent leur
budget militaire (même nous, incroyable gouvernement socialiste !). Tout
le monde se prépare… à quoi pensez-vous ?
Nous qui prônons une démocratie à laquelle nous n’arrêtons
pas de tordre le cou, nous ne sommes malheureusement que des apprentis sorciers.
Les dizaines de milliers de morts qui jalonnent le parcours de nos interventions
aux côtés des USA, non seulement répandent l’opprobre sur notre pays dans l’Afrique,
dans le Moyen-Orient, mais elle nous oblige désormais à défendre notre propre
territoire contre l’immigration de peuplement et le djihadisme, plaies que nous
avons nous-mêmes aidé à créer.
Qui sème le vent récolte la tempête, et nous soufflons de toutes nos
forces
Sur des foyers ardents où la mort est répandue sans vergogne.
Le feu nucléaire nous a procuré un demi-siècle de paix
Mais les nuages trop chargés finissent par crever.
Ils ne nous épargneront pas et en plus…
Nous aurons perdu notre âme !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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