Entre la dégringolade
de notre Président dans les sondages, la guerre interne du gouvernement et nos
interventions armées sur des théâtres d’opérations militaires de plus en plus
nombreux, un simple geste de paix vient nous redonner l’illusion que la guerre
n’est pas inhérente à la race humaine. Dans le combat entre les occidentaux et
la Russie, combat pour lesquels les ukrainiens, en particulier de l’est, paient
le prix fort de la guerre, civile de surcroît, le Puy du Fou va mettre une
toile historique de Byzance au cœur de la Crimée.
La
visite de Philippe De Villiers au Président Poutine a été jugée par certains
comme inopportune dans le contexte de tension qui règne entre la Russie et l’Europe,
comme si celle-ci avait oublié son histoire. Elle préfère voir arriver la
Turquie dont l’histoire fut faite de conquêtes européennes et d’implantation de
l’Islam plutôt que tout faire pour établir avec la Russie, dont la civilisation
s’est nourrie de la nôtre et dont la partie la plus peuplée est européenne. M.
Jean Geronimo, docteur et chercheur en économie, a beau expliquer à Ouest-France que Poutine, en bon « prédateur
», ne pense qu’à redresser son image, il n’en demeure pas moins que ce projet
va contribuer et à renforcer l’attractivité naturelle de la péninsule et à
remettre en valeur le lien civilisationnel qui unit France et Russie.
On ne peut s’arrêter sur les guerres
napoléoniennes qui nous ont fait comprendre que l’hiver russe était le meilleur
défenseur de ce pays et nous geler dans la Bérézina. La main tendue de Poutine
a dépassé ce moment de l’histoire comme nous devons le faire de la menace d’une
extension du communisme soviétique sur notre territoire. La Russie a émergé de
l’URSS, elle a d’abord payé le prix de l’économie communiste incapable de s’intégrer
à une économie globalisée et a bu le calice de la chute de sa puissance jusqu’en
1998. Elle vient de reprendre sa place dans le concert des grandes nations. Sa
voix est de nouveau entendue et elle n’est plus prête à tout accepter. Économiquement plus forte, ouverte au libéralisme, elle a tiré les leçons de
son effacement lors de notre intervention en Libye.
N’oublions pas que nous avons tissé des
relations particulières avec la Pologne et la Russie autour du foyer du
protestantisme de l’Allemagne et des pays scandinaves. C’est pourquoi l’amitié
franco-russe est très ancienne et bâti sur le socle de la chrétienté. N’oublions
pas non plus que la seconde guerre mondiale a fait plus de morts russes que d’occidentaux
et que l’URSS a supporté plus des 2/3 de l’effort de guerre. La victoire leur
doit plus qu’aux autres. La Russie nous
attire aussi parce que nous avons en commun un socle culturel qui rapproche nos
civilisations. Il ne faut pas oublier que Dostoïevski écrivait en français et
que les proches du Tsar Nicolas II parlaient encore français il y a un siècle.
C’est pourquoi un geste culturel de paix, de reconnaissance réciproque des
cultures enrichissantes de nos deux pays, est comme une colombe qui vient
mettre un brin d’olivier dans cet affrontement déclenché et entretenu par les
USA.
C’est un geste qui doit nous faire toucher du doigt
combien les querelles entre les peuples, surtout dans ceux que des guerres ont
tracé sur la carte sans que les populations aient leur mot à dire, comme l’Ukraine,
peuvent s’envenimer quand des intérêts étrangers soufflent sur les braises. Quand
les peuples peuvent s’autodéterminer sans contrainte comme en Crimée, ils retrouvent
la paix. Les touristes y affluent cet été pendant qu’à 500km de là la guerre
fait rage pour une raison d’autodétermination cette fois non reconnue et du
maintien refusé du russe comme langue officielle. Cette partie de l’Ukraine
ayant été russe pendant des siècles, cette guerre ne pourra désormais plus se
terminer sans une scission du pays. Des milliers de morts et de blessés ne
laisseront plus l’Ukraine se reconstituer dans les têtes des russophones.
Il est
probable que, les rebelles de Donetsk étant partis pour gagner sur le terrain
militaire, les USA et leurs alliés font chercher une sortie honorable et
maintenir ensuite un état de guerre interne larvée entre l’est et ouest. Près
de 7.000 hommes de la république de Kiev se trouveraient encerclés et leurs
pertes seraient déjà de 12.000 hommes. Même si ces informations sont en prendre
avec précaution, Porochenko n’a pas pu faire tomber Donetsk avant la fête de l’indépendance
du 24 août à Kiev.
La situation est donc en train d’évoluer dans un
sens qui rend l’intervention de la Russie beaucoup moins probable. Les USA
tentent évidemment de faire avaler le fait que la situation s’aggrave et que
les troupes russes sont entrées en Ukraine. Les prisonniers faits par Kiev et
exhibés pour les médias sont certainement russes mais font partie des
volontaires. Ce sont probablement des entrées individuelles de sympathisants comme
nos « français » partis faire le djihad. Si Poutine fait entrer son
armée en Ukraine, il prendra le risque d’un conflit généralisé et entrera en
force, pas en tenue de camouflage… à moins d’être idiot !
Toute action qui
maintient la paix, la coopération, l’échange culturel et commercial entre les
peuples nous fait gagner du temps sur la guerre quand trop nombreux sont ceux
qui ne pensent qu’à la rallumer. Là-bas, dans ce que fut l’Ukraine, des enfants
se baignent dans la mer d’Azov et rient, d’autres pleurent dans les décombres
de leur maison sur les corps de leurs parents. Le pire est que d’autres
considèrent que la guerre est nécessaire et tuent pour enlever le libre-choix
des peuples à choisir autre chose que ce qui leur est imposé et s’approprier
leurs richesses.
L’Europe
devait se parer de la colombe de la Paix.
L’Europe
avait rejeté, dans ses statuts,
Tout
objectif de puissance…
Qu’en
est-il aujourd’hui ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire