L’affaire
de Gaza n’est pas terminée mais masque les manœuvres géopolitiques en cours
dont l’importance dépasse toutes les autres. Parmi celles-ci l’affaire
ukrainienne est celle qui engage un combat économique et stratégique de la plus
haute importance. D’un côté nous avons un gouvernement ukrainien mis en place
par nos soins… et selon le vœu des USA qui avaient préparé, aidé et poussé la
révolution de la place Maïdan. Celui-ci est le bras armé qui cherche à réduire
au silence les combattants de la république autoproclamée de Donetsk au prix du
pilonnage de la situation civile dont 500.000 ont fui en Russie. D’autres ont
rejoint l’Ukraine de l’Ouest. Ce peuple fuit les combats.
La
Russie est évidemment accusée de soutenir les combattants de l’est en oubliant
que nous sommes impliqués avec la CIA et des groupes fascistes dans les raisons
de cette guerre civile. Le crash de l’avion malaisien ne peut être que l’œuvre des
pro-russes, voire de la Russie, sur la foi de preuves satellitaires contestées
par les images russes et qui ne sont soumises à aucune expertise internationale.
L’Europe fait chorus avec les USA et entonne de nouvelles sanctions économiques
contre la Russie. Après les sanctions personnelles, l’UE a franchi le pas et
s’attaque à des secteurs entiers de l’économie russe : la finance à la
seule exception de la Sberbank, l’armement et l’énergie. La Russie réplique en
invoquant aussi des sanctions et en faisant état de l’iniquité des sanctions
appliquées sur elle sans raison valable à ses yeux.
Où va nous mener tout
cela ? C’est l’aggravation du conflit qui va en résulter sans qu’on voit
comment on peut en sortir. La perspective en cours de l’armement de l’Ukraine
par les USA et l’arrivée de l’OTAN aux frontières russes ne peut avoir de
solution acceptable par les Russes. La moindre action belliqueuse de ce pays
acculé sera exploitée comme une raison d’aller plus loin… et plus loin cela
mène où ? A l’affrontement des armes. Car en soi, ces sanctions
économiques ne seront pas ressenties que d’un seul côté. Si la Russie peut
perdre 23 milliards, c’est 40 milliards que va perdre la zone euro. Pour éviter
d’être dépendant du gaz russe bon marché, elle va acheter les gaz de schiste
beaucoup plus chers des USA, nation qui sera au passage la seule gagnante.
A
titre d’exemple, l’Europe exporte pour 4 milliards de biens à double usage,
c’est-à-dire des biens ayant notamment un usage militaire. Il s’agit notamment
d’ordinateurs, de pièces électroniques etc. Autant de pertes pour les entreprises
européennes. De son côté, la Russie ne reste pas inerte. La première réaction
est la guerre commerciale : "Lait,
fromage, oignons d’Ukraine, pêches de Grèce, prunes de Serbie, pommes et choux
de Pologne, viande d’Espagne : selon Rosselkhoznadzor, l’agence sanitaire
russe, tous ces produits contiennent des substances nocives, sont infectés par
de dangereuses bactéries ou ne respectent pas les normes réglementaires.".
Qui
cèdera le premier ? Les USA sont trop engagés pour céder, Poutine ne peut
pas plus reculer car le danger est à sa frontière et il n’est pas l’agresseur. La
France doit déjà faire 18 milliards d’économies en 2014 et 21 milliards en 2015.
C’est 4 à 5 milliards de plus qu’il faudra trouver… mais la France il est vrai
n’a plus de politique étrangère indépendante. De nouveau nous sommes entraînés
dans un engrenage pendant que l’esprit des citoyens est détourné vers des
causes humanitaires sans qu’il puisse apprécier le prix à payer ni même
manifester au moins son opinion, les médias et les politiques restant quasi
muets sur le sujet.
En s’éloignant de la Russie, l’UE joue
le jeu des États-Unis,
Prend le risque d’une guerre qui peut la
détruire
Mais qui porte atteinte à son économie !
Elle se vassalise de plus en plus…
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire