En
attendant que le congrès du PS renforce la zizanie en son sein et que les
nouvelles mesures (cadeaux que nous allons payer) pour le soutien à la
construction prennent leur effet, Le Président va quémander une nouvelle rallonge
de temps à Bruxelles pour être capable de produire un budget non pas équilibré
mais respectant le critère des 3% du PIB. Le Président est dans la tourmente. Le ralliement aux thèses Allemandes ne fait
plus de doutes. On en attend le bénéfice par un assouplissement/récompense, du
rythme de rééquilibrage budgétaire. Le Président en profite
pour justifier ses prises de position sur l’Ukraine en rejetant la
responsabilité sur la Russie, moyen commode de manier l’urgence et la peur pour
éloigner les pensées des français de nos mauvaises perspectives économiques.
Il demande donc de dépenser plus pour pouvoir
augmenter la croissance, encore faudra-t-il que cette manne déversée sur les
entreprises produise un effet supérieur aux sommes engagées. C’est loin d’être
gagné car l’outil industriel et les entreprises en général sont dans un tel
état que l’effet ne se fera pas sentir de sitôt. Il y a pourtant un domaine où
la rigueur budgétaire est toujours rentable, c’est la recherche des dépenses
inutiles et la conversion de ces économies dans un secteur rentable à court ou
moyen terme.
Après l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique prend
conscience de la faillite de l’orientation vers les énergies renouvelables
dites pudiquement alternatives (ce qui n’est pas leur moindre défaut). Là-bas comme en France,
le lobby écologiste antinucléaire a réussi à persuader le gouvernement qu’il
faut produire de l’électricité avec la source d’énergie la plus chère, la plus
compliquée, la plus consommatrice en subsides (étatiques), la plus aléatoire et
celle qui exige de revoir de fond en comble le réseau électrique : le
« renouvelable ». Au niveau même de l’Europe, des voix s’élèvent. Cette
gabegie devrait coûter à l’Union européenne la modique somme de 400 milliards
d’euros d’ici 2020. Ajoutons à cela plusieurs dizaines de milliards d’euros
qu’il faut payer en subsides dans chaque État membre, y compris la Belgique,
pour maintenir les aides financières indispensables au fonctionnement des
énergies alternatives (cf. l’ouvrage Le fiasco énergétique de MM. David
Clarinval et Corentin de Salle).
Voilà bien un domaine
prioritaire de changement de politique qui passe par une réorientation des
efforts de recherche dans le domaine nucléaire où les perspectives d’amélioration
de la performance, de l’indépendance énergétique, de disponibilité et de sûreté
sont immenses en attendant l’arrivée de la fusion nucléaire qui résoudrait d’une
façon définitive le problème de tarissement des matières premières. Heureusement
dans ce domaine la France est encore en pointe dans le centre de recherches de
Cadarache.
Alors que nous essayons à coups de subventions de produire de l’électricité
plus chère, nous voulons développer la voiture électrique qui, comme son nom l’indique,
va consommer plus d’électricité et obliger à disperser des infrastructures
coûteuses et ajouter la nuisance des batteries usagées mises au rebut. Si le
transport en commun dans les villes peut avoir l’intérêt de diminution du bruit
et des nuisances chimiques, le développement chez les particuliers ou dans les
entreprises de transport nécessite d’équiper tout le réseau routier et de
déverser des subventions chez les constructeurs. Cette orientation est coûteuse
et ne devrait pas résister à moyen terme à une autre source d’énergie
utilisable sur les automobiles, l’hydrogène.
Les subventions données aux constructeurs peuvent être réorientées vers
le moteur à hydrogène ou « moteur à eau » qui ne pollue pas pendant
les trajets des véhicules à condition de produire l’hydrogène en dépensant de l’énergie
électrique produite par le nucléaire. En fait c’est la batterie qui est remplacée
par une pile à combustible hydrogène et qui meut un moteur électrique. En 2013
une Aston Martin a roulé avec un moteur de ce type. La recherche dans la
production et le stockage de l’hydrogène, en particulier sous forme solide, est
en cours. Si les subventions sont données pour la voiture électrique sans que
le mode de propulsion soit précisé, il y a fort à parier que la recherche sur l’hydrogène
n’avancera que très lentement. C’est donc une réorientation vers la recherche
publique et privée qu’il faut, là encore, aider.
De plus il serait bon que le gouvernement cesse de prendre en compte
les directives européennes ou mondiales dans deux directions, le réchauffement
climatique et les normes de construction. En ce qui concerne le réchauffement
climatique, il serait bon qu’il prenne contact avec l’Australie qui vient de
tourner le dos aux réductions d’émission de gaz carbonique qui entraînent des
surcoûts de fabrication industrielle et des normes jugées inutiles. Si le doute
scientifique enfle, ce qui est manifestement le cas, ceci demande de surseoir à
cette politique de l’environnement qui non seulement coûte très cher globalement
à un pays mais oriente nos efforts dans une direction préjudiciable à leur
orientation vers d’autres secteurs.
Un dernier mot sur les normes européennes qui contraignent de plus en
plus nos entreprises et les mettent en difficulté par rapport aux pays qui sont
plus laxistes. Si les produits exportés peuvent être soumis aux directives
européennes il est anormal que l’Etat français n’ait pas la maîtrise des normes
sur les produits qui ne quittent pas le territoire. C’est tout-à-fait le cas de
la construction qui est à l’ordre du jour. Les architectes et les entreprises
du bâtiment croulent sous les normes qui changent en permanence et souvent
pendant même la durée de grands chantiers comme les établissements scolaires
par exemple. Il y aurait non seulement beaucoup d’argent à gagner mais aussi de
temps à faire le tri dans cette avalanche par un organisme compétent d’État, type AFNOR, avec les professionnels du bâtiment.
C’est le rôle de l’État de promouvoir la recherche dans des secteurs d’avenir
et de choisir les bons créneaux comme ce fut le cas pour l’énergie nucléaire malgré
tous les efforts de destruction de l’écologisme pour arrêter la recherche française
dans ce domaine où elle était leader. C’est aussi le rôle de l’État de ne pas
suivre comme un mouton les directives qui ne répondent souvent qu’à une
technocratie au pouvoir envahissant ou à des lobbies qui pèsent souvent lourdement
sur les décisions nationales, européennes voire mondiales pour leur seul
profit. L’État est en charge du Bien Commun. Les scientifiques indépendants et
renommés ont un rôle primordial dans la réussite d’un pays… sachons les garder
et les écouter pour agir.
L’économie
ne peut se passer de la science
L’écologie
ne peut arrêter le progrès
Mais
c’est à l’État d’y veiller
L’œil
rivé sur l’avenir
Et
sur les réalités !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
du Languedoc-Roussillon
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