Le Président de la république vient d’annoncer
qu’il allait livrer des armes aux kurdes. Nous allons donc encore intensifier
des combats, dans une zone où les armes changent facilement de mains, pour
combattre ceux (l’EIIL) qui participent à la rébellion en Syrie contre Bachar al Assad
avec notre appui. L’incohérence de notre politique étrangère n’est que
le reflet de celle des USA, responsables du chaos en Irak. Mais à la différence de ceux-ci nous n’en tirons
aucun bénéfice. Notre crédit auprès des puissances étrangères s’effrite de plus
en plus. Nous passons pour les porte-serviettes de l’hégémonisme américain.
Car c’est bien cette
recherche de l’hégémonisme qui est le fil directeur d’une politique apparemment
incohérente de la première puissance du monde. Derrière les USA, nous nous
passons de toute autorisation de l’ONU ou nous allons bien au-delà, et nous
nous octroyons le droit d’ingérence de petits gendarmes du monde. La pression
de la France pour aider un combat même juste ne justifie pas une intervention
militaire sans le respect des procédures des institutions internationales.
Nos interventions en Libye,
au Mali, en Centrafrique ne se soldent pas par une pacification de ces régions
où au mieux le problème reste entier et au pire il se traduit par le chaos. En
Syrie, la majorité populaire a désapprouvé notre action et son Président a conforté
largement sa légitimité. De quel droit vient-on aider militairement ceux qui se
rebellent contre le pouvoir légal ? Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing
à un pouvoir autoritaire ou même dictatoriale mais de respecter l’intégrité des
pays et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
L’Ukraine est devenue un
champ de bataille où nous provoquons un pays puissant, la Russie. Nous
justifions notre action par l’aide aux insurgés de la place Maïdan oubliant que
d’autres insurgés ont tout autant le droit de s’insurger contre le pouvoir
ukrainien. Ce faisant nous avons mis en place un Président sans respecter les procédures
de la Constitution de ce pays, aux pratiques aussi scandaleuses que son
prédécesseur et sourd aux cris, aux pleurs et aux souffrances de ceux qu’il pilonne
sous les bombes au phosphore. Qui peut encore respecter une telle action
diplomatique ? Qu’avons-nous fait en dehors de créer des milliers de
morts, de blessés, d’orphelins et de réfugiés ?
Quelles preuves tangibles
pouvons-nous exhiber pour affirmer que la Russie est derrière tout cela ?
Quelles preuves avons-nous livré aux experts internationaux pour accuser les
pro-russes ou la Russie du crash de l’avion malaisien ? Quelles preuves
avons-nous apporté pour déclarer faux les documents, eux produits par les
russes, pour accuser le gouvernement ukrainien d’avoir détruit l’avion par un
chasseur SU-25 ? Au nom de quoi sommes-nous en droit d’appliquer des
sanctions à la Russie ? Au nom de suspicions proclamées par les USA,
suspicions qu’il faut croire sur parole comme de bons supplétifs priés d’obtempérer ?
Mais où est la France qui a
rejeté les GI, fermé les bases américaines, s’est dotée d’une force de frappe
nucléaire que les USA nous empêchaient de constituer ce qui justifie encore
notre place au Conseil de Sécurité de l’ONU ? Sans cela notre crédit
international ne dépasserait pas celui de l’Italie ou de l’Espagne. Nous sommes
encore présents désormais dans la diplomatie internationale mais en service
commandé par les USA. Nous pourrions élever la voix de la France pour défendre
la civilisation chrétienne, s’insurger contre les massacres religieux, forts de
notre passé et de notre laïcité. Nous pourrions taper du poing sur la table
pour que l’ONU lance une opération internationale diplomatique et militaire au
besoin pour s’interposer entre des factions et les amener à la raison de gré ou
de force.
Nous pourrions mettre tout
notre poids pour que l’Ukraine, pays tracé d’un coup de crayon sur la carte,
laisse une large autonomie à une population qui revendique des origines et une
langue différentes voire une séparation pour redonner une cohérence et une paix
à ce pays. Nous pourrions œuvrer de tout notre poids pour demander aux USA de
cesser d’armer et de soutenir Israël tant qu’un état palestinien dans des
frontières viables n’est pas reconnu par la communauté internationale. Nous
pourrions faire de même au Mali, pays qui de toute évidence n’a pas de
cohérence géographique (il suffit de regarder la carte), ni ethnique, ni
confessionnelle, etc.
Au lieu de cela nous voulons être partout pour susurrer d’une petite voix ce que l’OTAN nous dit de dire et de faire. C’est cela qui nous permet d’exister à l’ombre d’une puissance qui veut son propre bien avant le nôtre, pratique sans complexe la guerre économique et monétaire, fait aller sur le terrain ses alliés avec son aide mais plus son sang mais n’hésite pas à détruire des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans les conflits qu’elle suscite et qu’elle envenime !
Au lieu de cela nous voulons être partout pour susurrer d’une petite voix ce que l’OTAN nous dit de dire et de faire. C’est cela qui nous permet d’exister à l’ombre d’une puissance qui veut son propre bien avant le nôtre, pratique sans complexe la guerre économique et monétaire, fait aller sur le terrain ses alliés avec son aide mais plus son sang mais n’hésite pas à détruire des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans les conflits qu’elle suscite et qu’elle envenime !
La grandeur d’un pays ne s’est jamais mesurée à son degré de vassalité
Mais à la défense des valeurs qui font la grandeur d’une civilisation !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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