Le Président Porochenko lance des communiqués de
victoire sur les autonomistes pro-russes de la république de Donetsk, alors que
des communiqués internes avouent une cruelle défaite et des pertes de 3.000 à
3.500 hommes d’une armée de 5.000 hommes décimée avec des désertions en masse
et des abandons de matériel en bon état laissés aux mains des autonomistes. On
touche là encore à la désinformation qui touche les médias et politiques
occidentaux. Mais l’introduction progressive de troupes et de matériel de
l’OTAN en Ukeland proprement dite (Ukraine de l’Ouest) est de plus en plus
importante.
La première livraison officielle "non létale"
d’équipements du ’Canada’ est arrivée à Kharkov par transporteur aérien
de l’OTAN le 09/08/2014. Une autre expédition est prévue pour peu après 12h00
le 10/08/2014. Il est confirmé qu’il y a des troupes de l’OTAN sur le terrain à
Kharkov pour aider au déchargement des cargaisons et à la formation qu’impliquent
les nouveaux équipements ainsi que pour la protection de la zone aéroportuaire.
De plus un
groupe constamment grandissant et conséquent de troupes américaines stationne à
Kiev pour aider le gouvernement d’Ukeland dans la poursuite de la guerre sous
les auspices de l’OTAN. L’envoi du croiseur Aegis Vella Gulf dans la mer
Noire est un jeu dangereux. La mer Noire est un lac russe et tout mouvement
agressif du croiseur pourrait très bien aboutir à un incident qui aurait de
lourdes conséquences, dont celles qu’aurait à craindre le Vella Gulf
lui-même ne seraient pas les moindres. On voit que l’OTAN s’implique bien
au-delà de la résolution de l’ONU l’autorisant à le faire. La Russie ne veut
pas s’impliquer militairement en Ukraine mais jusqu’à quand ?
L’attention
de l’OTAN se reporte désormais sur un autre terrain de quasi-guerre civile. Il
s’agit du désir de rattachement du Haut-Karabakh (en rouge sur la carte),
enclave en Azerbaïdjan, à l‘Arménie. La guerre du Haut-Karabakh entre l'Arménie
et l'Azerbaïdjan à la fin des années 1990 est la première confrontation armée
dans l'espace postsoviétique entre deux pays souverains. Le conflit a
fait, selon les données, entre 9.000 et 16.000 morts des deux côtés de février
1988 au 12 mai 1994 où a été signé le cessez-le-feu. Le Haut-Karabakh est de
nouveau en effervescence. Les armes parlent et le sang coule. Les morts se
comptent par dizaines : des volontaires et des militaires de carrière.
Des sceptiques prédisent une nouvelle guerre d'envergure entre l'Arménie et
l'Azerbaïdjan. Le conflit s'est en effet éternisé : il a plusieurs décennies,
voire des siècles. L'espoir de trouver un compromis qui a failli s'esquisser
s'éteint. L'ONU, l'UE, Moscou et d'autres acteurs politiques se sont déclarés
préoccupés par une brusque montée de violence après une longue accalmie.
La
situation autour de la République non reconnue du Haut-Karabakh s'est tellement
attisée qu'une rencontre sans délai des présidents d'Arménie et d'Azerbaïdjan
est devenue indispensable pour prévenir une nouvelle guerre. Une réunion a donc
eu lieu à Sotchi en Russie entre ces deux présidents, la Russie, la France et
les États-Unis. "C'est avec plaisir
que je constate que le président azerbaïdjanais a évoqué la nécessité de résoudre
le problème par le biais diplomatique et que vous (le président arménien)
venez d'en parler. A vrai dire, c'est crucial, la mort des humains étant la
plus grande tragédie", a souligné le président russe […] Toutes les situations complexes peuvent être
résolues si la bonne volonté est là. Et il me semble que cette bonne volonté
est présente des deux côtés", a conclu M. Poutine.
Les experts
azerbaïdjanais notent, d’accord avec leur collègues d'Arménie et de Russie, le
rôle joué par les États-Unis pour attiser le conflit ou, au moins,
l'entretenir. « Les querelles autour du
Haut-Karabakh me rappellent une bagarre entre voisins pour une pièce dans une
maison depuis longtemps achetée par les États-Unis », dit le politique
et diplomate azerbaïdjanais connu Vafa Goulouzadé :
"La
Russie ne résoudra pas ce problème, plutôt elle n'est pas en mesure de le
résoudre. Parce que dans un monde dominé par une seule puissance, à savoir les États-Unis, personne ne permettra à la Russie de le résoudre. L'Amérique n'est
pas pressée de le faire. Car c'est un levier supplémentaire pour exercer une
pression sur l'Azerbaïdjan et le maintenir dans le sillage de la politique
occidentale".
Le
Haut-Karabakh est, semble-t-il, très loin des pays de l'alliance mais l'Azerbaïdjan
est un partenaire de l'OTAN. Une chose est cependant intéressante : personne
dans l'OTAN n'a rien dit à propos de l'intégrité de l'Arménie qui est un allié
stratégique de la Russie, bien que les relations entre Moscou et Bakou
soient aussi bonnes. Par ailleurs l'Arménie
est sur la ligne d’arrivée de l'adhésion à l'Union économique eurasienne
de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan. C’est ainsi que le
représentant de l’OTAN dans le Caucase du Sud William Lahue a déclaré : " La montée de tension est une menace non
seulement pour l'Arménie et l'Azerbaïdjan, mais aussi pour la sécurité de la
région prise dans son ensemble. Les parties doivent prendre les mesures en vue
d'écarter la tension ".
Il n'est
pas exclu que le regain de tension autour du Haut-Karabakh s’inscrive dans la
continuité des efforts systémiques axés sur la responsabilisation de Moscou : "Je
n'exclus pas l'actualisation d'autres conflits le long des frontières
russes, notamment en Transnistrie, en vue de compliquer au maximum la situation
pour Moscou qui se verra obligé de « combattre sur plusieurs fronts" selon un expert russe. Il paraît que
l'alliance atlantique ne s'ingérera pas dans le conflit du Haut-Karabakh bien
qu'elle ait déclaré qu'elle soutenait l'intégrité de l'Azerbaïdjan et que la
décision sur la participation au conflit devait être prise par ses 27 États
membres. On comprend l’empressement de Poutine à trouver une solution diplomatique
avant qu’un nouveau tapis de bombes ne massacre ces pays et voient, au nom de l’humanisme
et du droit d’ingérence auto-proclamé, l’OTAN se rapprocher un peu plus de la
Russie et de l’Iran. L’encerclement de la Russie, de la Chine, de l’Inde et de
l’Iran reste une constante de la politique hégémonique américaine.
Un pompier
bien équipé peut éteindre seul un incendie
Mais
lorsque les feux prennent de l’ampleur partout
C’est
toute la brigade qui périt dans l’incendie !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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