Le développement durable (anglais : sustainable development)
peut aussi être traduit en français par développement soutenable, mais soutenable par qui ? Certainement
par notre porte-monnaie car notre facture électrique qui a déjà enchéri de 54%
de 2006 à 2013, augmentera encore de 40% d’ici à 2030. A moins qu’une once de
raison ne vienne stopper les ravages de l’écologisme, l’idéologie écologique.
Nous voilà donc dotés d’un Ministère de l’écologie, du développement durable et
de l’énergie. Considérée à l'échelle de la planète, cette notion de
développement durable vise à prendre en compte, outre l'économie, les aspects
environnementaux et sociaux qui sont liés à des enjeux de long terme. En fait
ce qui nous gêne dans cette définition, c’est le « outre l’économie »
dont il semble que notre ministre ait oublié qu’il fait partie intégrante de
ses responsabilités.
Il est étonnant d’ailleurs que ce Ministère n’ait
pas englobé celui de la famille car, parmi les besoins essentiels et vitaux du
développement durable, le besoin primaire et physiologique de se reproduire
figure en bonne place. Sans lui le renouvellement des générations n’est plus
assumé. Mais ce Ministère tentaculaire a aussi vocation à s’occuper des
catastrophes naturelles et industrielles, du changement climatique, des
périodes de pénurie d’eau, de la raréfaction des ressources naturelles, de la
biodiversité, et d’une façon générale il est une réponse de tous les acteurs (États,
acteurs économiques, société civile), culturels et sociaux du développement. Il
n’y avait donc aucune raison d’adjoindre au nom du Ministère le vocable « écologie »
qui est inclus dans le développement durable… sauf de flatter les Verts.
On pourrait dire, en paraphrasant Périclès sur la
politique, « si vous ne vous intéressez pas au développement durable,
celui-ci s’intéresse à vous »… sous-entendu à votre porte-monnaie. Les subventions
en pagaille données pour les énergies vertes et les travaux d’isolation, que
nous en bénéficions ou non, sortent de quelle poche ? La nôtre. Il faut
certes encourager les principes de base que tout citoyen doit respecter à
savoir la pollution qu’il produit en salissant la nature par ses détritus, le
maintien de la qualité des eaux et de l’air et la recherche permanente de
non-gaspillage de l’énergie… Qui peut s’opposer à des comportements de bon sens ?
On peut savoir gré à tous ceux qui nous obligent à ne pas les oublier.
Mais déjà lorsque l’on paye pour réimplanter des ours et des loups, pour
payer encore ensuite les dégâts causés sur les troupeaux, on est en droit de se
demander si cela fait vraiment partie d’un développement durable assurant l’harmonie
entre l’homme et la nature ou plutôt d’une dégradation coûteuse de notre
environnement. Pour autant que ce sujet amène à une réflexion de fond, il n’a
pas un grand poids dans les décisions économiques. Il n’en est pas de même dans
le secteur de l’énergie et du transport, d’ailleurs liés entre eux. La décision
de développer la voiture électrique est une décision de dépenses publiques
incluant les infrastructures à créer et les subventions aux industries
automobiles. Pour un gain sur les rejets de gaz nocifs comme l’oxyde d’azote, il
faudra accepter la pollution des batteries usagées qui commencent à s’entasser
dans des dépotoirs. Il y a fort à parier d’ailleurs que s’il ne s’agissait pas
du rejet de gaz carbonique, on ne se lancerait pas dans une telle aventure. Or
les milieux scientifiques remettent de plus en plus en cause l’action perceptible
de l’homme dans cette affaire.
De plus ceci entraîne une augmentation de la production
électrique à compenser par de nouvelles éoliennes dont la production
intermittente demandera l’apport des centrales thermiques polluantes… La
propulsion par l’hydrogène est dans les cartons et les Pays de Loire se lancent
dans un projet de navire de pêche à propulsion hydrogène. Par ailleurs le
développement de l’hydrogène stocké sous forme solide est en cours d’étude. La propulsion
électrique ne parait pas la solution d’avenir vu les infrastructures à mettre
en place.
Le domaine de l’énergie est sans nul doute celui où
s’engouffre le plus d’argent. La libéralisation, dans le secteur de l’énergie, résulte
d’une directive de l’Union européenne qui impose la séparation des activités de
production, de fourniture, de transport et de distribution. Or les prix à la
production ont été divisés par deux, ce sont donc les caisses de l’État qui
récupèrent l’argent sous des formes diverses, mais que nous alimentons, pour les
deux tiers de l’augmentation des prix. Pour les comparaisons entre pays, quatre
pays sont intéressants à observer à savoir Belgique, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni.
La Belgique, l’Allemagne et l’Espagne ont les coûts
de l’électricité les plus élevés d’Europe avec un surcoût dépassant de 50% le
nôtre. Pour la Belgique, c’est l’État qui se sert. Pour l’Allemagne et l’Espagne
c’est principalement le coût de production plus élevé. L’Espagne réduit
drastiquement les subventions pour les énergies vertes dans son plan d’austérité,
l’Allemagne aussi. Cette dernière ne renonce pas à sa sortie du nucléaire, mais
développe des centrales thermiques alimentées soit par le lignite soit par le
gaz russe qui va certainement être remplacé par du gaz américain beaucoup plus
cher. Toutefois des voix de plus en plus fortes jugent cette stratégie
déraisonnable, stratégie énergétique qui fait d’ailleurs fi de la pollution
carbone et autres gaz.
Le Royaume-Uni redéveloppe le nucléaire et s’appuie
sur une fourniture de pétrole écossais, la France sur le nucléaire, toujours l’énergie
la moins chère après l’hydroélectricité. L’avantage de la France qui peut se
permettre d’avoir encore une énergie électrique peu chère et de permettre en
plus des ponctions d’argent très importantes de l’État ne résistera pas à la
politique énergétique suivie par Ségolène. C’est bien une politique de
développement déraisonnable, qui va amener le renchérissement du coût de l’électricité
entraînant une baisse de compétitivité qui peut être très important pour les
industries énergivores et peut pousser à des délocalisations comme par
exemple pour la production d’aluminium. Le développement durable, concept flou
et large, se conjugue facilement à tous les temps des facéties politiques.
La
politique a ses raisons que la raison ne connait pas,
Ses
mensonges font perdre au peuple sa raison,
Toute
vérité n’est pas bonne à lui dire,
Pour
lui prendre son argent !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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