Dans
le précédent article j’ai dit que sur les données économiques prévisibles
désormais pour 2014, soit 4% de déficit et 0,5% d’inflation, il faudrait
environ 60 Mds€ de réduction des dépenses publiques pour stabiliser la dette
publique. J’ai ajouté que ceci était impensable vu les contraintes sociales et
le choc récessif que cela entraîne, sauf si ces réductions portaient sur les
gaspillages. Il est évident que l’on ne peut du jour au lendemain supprimer un
fonctionnaire sur trois vu leur statut et que l’idée de ramener leur stabilité
de l’emploi à celle des salariés ne peut germer dans un gouvernement socialiste
dont la majorité de l’électorat est issue des fonctionnaires.
La réduction des gaspillages dans les dépenses
publiques reste la seule voie qui n’a pas un effet boomerang par ailleurs. Or il
suffit de lire le rapport de la Cour des Comptes pour savoir qu’il y a là un
réservoir qu’il est impératif d’exploiter en période de pré-déflation même si l’on
n’atteint qu’une partie de l’objectif. Je vais donc vous parler des gaspillages
d’énergies, avec « énergie » au pluriel. En effet gaspiller de l’argent
ou de l’énergie électrique, c’est toujours un gaspillage d’énergie car l’argent
peut se transformer en utilisation d’énergie de toutes sortes dont l’énergie
créatrice.
Mes
réflexions vont porter d’abord sur la propension du gouvernement à ramener la France
vers une économie qui a tué l’URSS, le communisme caractérisé par l’omniprésence
de l’Etat. Le digne successeur de cette idéologie se nomme le flamboyant
aboyeur, Arnaud Montebourg qui se sert de la BPI, banque publique d’investissement,
comme si l’argent promis à l’investissement n’était pas le nôtre. C’est ainsi
que le groupe Altia, propriétaire de Caddie, a été mis en redressement
judiciaire, un mois à peine après la mise en faillite de Caddie. La direction a
demandé une procédure collective pour les 48 entités du groupe. Avec plus de
400 millions d’euros de chiffre d’affaires et de 3.000 salariés, Altia
s’inscrit parmi les plus gros dépôts de bilan depuis le début de la crise.
Cette affaire, peu
médiatisée, est délicate pour la BPI car celle-ci est actionnaire à 20% d’Altia.
La BPI avait investi 10 millions d’euros dans l’entreprise, considérée comme
une PME ! Pas plutôt une PMI ? La BPI est censée aider les PME, non ?
Mais il y a mieux. Pour sauver Altia, la BPI avait versé 8 millions
supplémentaires depuis juin selon celle-ci. Le tribunal a désigné un
administrateur pour tenter de trouver un repreneur. Pour Caddie la limite est
fixée à mi-septembre. Voilà l’exemple typique de gaspillage où la BPI sera loin
de retrouver ses billes puisqu’elle est actionnaire pour avoir voulu sauver une
entreprise en difficulté au lieu d’aider des PME performantes pour des
investissements dans des projets novateurs. Voilà de notre argent utilisé en
pure perte et donc un gaspillage d’énergie perdue pour booster des entreprises
performantes qui ont besoin d’investir.
La
valorisante position de pompier pour entreprise en danger dont se pare Arnaud
Montebourg est aussi contre-productive que celle de Ségolène Royal qui veut
investir dans l’industrie électrique alors qu’Heuliez sombre après trois
faillites en six ans ayant demandé l’aide du Conseil Régional de
Poitou-Charentes qui s’est investi dans une société d’économie mixte. Heuliez
devait rentabiliser l’entreprise avec la vente de 12.000 véhicules, 700
seulement ont été vendus. Le fleuron de Ségolène Royal s’est éteint dans un
gaspillage de l’argent public et celle-ci en remet une couche au niveau
national avec de nouvelles dépenses et subventions pour un marché automobile
qui ne démarre pas et qui n’est pas une solution d’avenir. L’interventionnisme
étatique se fait de plus en plus prégnant et dépensier.
Nous
retrouvons le même gaspillage dans le domaine de l’énergie. La France avait
pour une fois pris une bonne décision avec le lancement du nucléaire, ce qui
nous permet d’avoir encore un prix de l’énergie à 13c€/kWh au lieu de 30 en Allemagne
pour les particuliers. Cette dernière, de l’avis même de Ségolène, est obligé
de rouvrir des mines de lignite pour ses centrales thermiques après l’arrêt de
la majorité de ses réacteurs nucléaires. Par ailleurs elle se voit contrainte
de diminuer ses subventions aux énergies renouvelables pendant que ses
industries abandonnent ce secteur d’activité. Pour mémoire chaque français ne
consomme lui qu’un gramme d’uranium par an pour son électricité et nous n’avons
eu aucun accident majeur depuis plus d’un demi-siècle.
L’arrivée de l’EPR, le réacteur de
dernière génération à Flamanville opérationnel en 2017, ne justifie par l’arrêt
de Fessenheim déclaré viable par l’Autorité de Sûreté, ni l’arrêt progressif d’autres
réacteurs pour ramener la proportion du nucléaire de 75 à 50%. On parle de n’arrêter
qu’un réacteur à Fessenheim mais un autre au Tricastin. Deux réacteurs arrêtés c’est
l’assurance de 360 à 1800 éoliennes suivant leur puissance à disperser sur le
territoire et à subventionner. De toute évidence l’État prend conscience de l’imbécilité économique d’une telle décision, il finasse, il tergiverse et finira par donner
une preuve de bonne volonté politique aux Verts… en gaspillant de l’argent
public qu’il prendra directement dans notre poche en augmentant le prix de l’électricité.
Il s’agit
là d’énormes gaspillages pour raison politique car cette fois les chiffres sont
en milliards et ils conditionnent le futur pour de nombreuses années. Si l’on
ajoute le refus de s’intéresser aux gaz de schistes qui nous prive d’une
possibilité de diminuer notre dépendance au pétrole, on voit que non seulement
les gaspillages d’énergies sont terriblement nocifs dans un présent où le pays
s’enfonce mais ils peuvent gravement entacher notre avenir.
Gaspillage, enfumage et manque de
courage
Sont les ferments d’un naufrage !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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