« Le changement c’est
maintenant », bis repetitat. Ce changement a pris Hollande à contretemps.
C’est un homme fatigué, récitant mécaniquement le texte banal du « je vous
ai entendu » qui ne vaut guère mieux que celui du « je vous ai
compris » du Général De Gaulle. Le Président autiste a entendu « il
faut un changement », il change… de Premier Ministre. Il ne change rien à
la recette soi-disant miracle du Pacte de Responsabilité, plat de résistance de
50 milliards qu’il agrémente d’un Pacte de solidarité dont ni le coût ni la
date de parution n’est annoncé.
En fait il ne change rien, il accommode le plat de résistance dont on
peut prévoir qu’il n’aura qu’un effet à la marge et impactera peu la santé de
nos PME-PMI qui sont les grands fournisseurs de l’emploi. Le pouvoir d’achat
des catégories défavorisées, visées par le Pacte de Solidarité, va dès cette
année recevoir le boomerang des tarifs de l'énergie. Le Conseil d'Etat devrait
le contraindre à augmenter rétroactivement les tarifs réglementés de l'électricité
d'EDF pour la période allant d'août 2012 à août 2013 soit 20 à 40 euros par
ménage.
Le Pacte de solidarité introduit de nouvelles dépenses qu’il va falloir
financer soit par des réductions de dépenses ou de prestations dans le domaine
de la santé, soit sur le dos des collectivités territoriales qui répercuteront
sur les taxes diverses qui leur sont allouées dont habitation et foncier. Le
nouveau gouvernement va devoir présenter sa copie économique à Bruxelles avant
la fin du mois d’avril et il y a peu de chances qu’elle respecte les promesses
faites par la France. Il faudra demander une rallonge dans le temps pour
arriver au déficit prévu de 3% du PIB.
Avec un pacte de solidarité qui s’éloigne du cap d’austérité imposé à la France,
il y a peu de chances que cette demande soit bien reçue par Bruxelles d’une
part et bien interprétée par les agences de notation. Celles-ci ont mis la France
sous surveillance négative, pour ne pas dire sous tutelle. Si la dette ne peut
être augmentée au-delà de la prévision initiale, c’est une austérité à l’espagnole
que la France va subir. Elle ne peut politiquement être engagée sur un peuple
ayant perdu la confiance, fragilisé par une élection désastreuse, excentré à
droite dans sa propre formation alors que le peuple croule sous le chômage et
les impôts.
Les trois missions données par le Président imposent à Valls la
résolution d’une équation sans solution. Là-dessus arrivent les européennes. La
montée du FN et les hésitations du Front de Gauche sur le fonctionnement de l’UE
vont cette fois créer un débat passionné, nourri par le ralliement de plus en
plus d’économistes, sur la nécessité de sortie de l’euro. La déclaration d’Arnaud
Montebourg sur la cherté de l’euro est l’amorce de clivage au sein même du
parti socialiste. Il n’est plus improbable qu’après les européennes, le climat
politique soit tellement détérioré qu’une dissolution de l’Assemblée soit la
seule issue possible.
La France est de plus engagée dans son soutien à l’Ukraine et la
situation peut à tout moment devenir explosive. Nos relations avec la Russie se
sont détériorées au contraire de celles de l’Allemagne avec ce pays. Nous sommes
engagés sur deux fronts en Afrique alors que le budget des Armées subit une
coupe sombre. Donc globalement il faut un gouvernement fort avec la confiance
de son peuple pour gérer une situation économique très inquiétante et une
menace extérieure et même intérieure avec des opérations terroristes en
permanente gestation.
L’opération de communication entreprise par Valls à son poste de l’Intérieur
n’a pas donné de résultats tangibles sur la sécurité en général. La diminution
des délinquants et des places disponibles en prison est toujours prévue par la
diminution de l’exécution des peines. Revenir sur cette orientation demande des
investissements supplémentaires dans des locaux pénitentiaires. C’est une
raison supplémentaire qui peut peser sur le budget.
On peut également se demander si le Président ne joue pas sa dernière
carte avec le Pacte de Responsabilité et maintenant avec la nomination de
Manuel Valls. La vision de ce Premier Ministre, qui n’a fait que 6% aux
primaires socialistes, est très éloignée de la sienne. Par ailleurs il est
possible que la sortie de l’euro soit son choix intellectuel de Hollande, l’euro
trop cher de Montebourg n’était peut-être pas un hasard. Par contre il ne se voit
pas en discuter à Bruxelles ni avouer que le choix des socialistes sur l’euro était
mauvais même si la droite a globalement acquiescé.
Quand
la tourmente s’abat sur la campagne
Les
arbres perdent plus que les feuilles.
Dans
une campagne électorale
Elle
fait tomber les têtes !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
du Languedoc-Roussillon
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