La France d’en bas a parlé, le verdict
est tombé et le bipartisme tremble sur ses bases. Le populisme, ce mot que l’on
couvre d’opprobre, s’est fait entendre et les oubliés ont bousculé les partis gouvernementaux
traditionnels. Une fois de plus on a voté contre le gouvernement, comme on l’avait
fait pour sortir Sarkozy. Ce dernier avait reçu le choc de 2008, année où tout
le système monétaire, financier et économique a manqué basculer. Sarkozy a
néanmoins fini son mandat. Il n’est plus sûr qu’Hollande finisse le sien !
Hollande
en est réduit au soutien des socialistes, fidèles à une idéologie complètement
effilochée par sa confrontation à la mondialisation, et à la béquille
écologique, elle-même confrontée au coût qu’elle engendre. Il est paralysé par
Bruxelles et encadré par les États-Unis dans la géopolitique d’une nation
hégémonique. Sa politique n’est que la déclinaison pratique des décisions de
Bruxelles largement influencées par Angela Merkel.
Le
socialisme est déchiré entre deux tendances celle de la politique d’austérité
et celle de la justice sociale. Le « Il faut donner plus aux entreprises
et plus aux travailleurs privés et publics » n’est pas compatible avec la
baisse des dépenses publiques et les engagements de la France envers l’Europe.
La droite traditionnelle n’a rien à proposer d’autre qu’une politique bis de
réduction des dépenses et d’aide aux entreprises avec la même soumission à Bruxelles.
C’est la reconduction de ce qui a été fait sous Sarkozy. On connait le
résultat.
La
croissance réelle que l’on peut espérer est désormais de l’ordre de 0,5% et ne
permet plus de maintenir le niveau actuel de dépenses sociales. De plus la
disparition de nos entreprises s’aggrave. Elle alimente le chômage, le déficit
commercial et l’augmentation de la dette par la baisse des rentrées fiscales. C’est
donc vers le pire que nous allons. L’Allemagne, dont la démographie est en
baisse, a épuisé les pays du sud et doit réorienter son économie vers les pays
émergents. Elle a mangé son pain blanc. L’eurozone enrichit des banques dont
les fonds propres sont trop faibles pour garantir leur survie et ce ne sont que
des parasites d’une économie réelle qui patine.
L’attentisme
et l’espace restreint de liberté de la politique économique de la France ne lui
laisse aucun levier pour inverser la tendance de l’endettement et du chômage.
En 2013 le déficit public a atteint 4,3% du PIB (3,6% promis) et la dette 93,5%. Ces deux
chiffres sont au-dessus des prévisions et l’objectif du 3% de déficit pour 2015
est impossible à tenir, l’année 2017 risque même d’être trop près. Le Pacte de
Responsabilité, qui favorisera surtout les grandes entreprises travaillant avec
l’international et moins touchées par la crise, demande de trouver 50 milliards
sur les dépenses publiques, vraisemblablement sociales et territoriales. Mais l’argent
que ne récupèreront pas les régions et les départements sera répercuté sur
leurs administrés par l’augmentation des taxes, de même que la baisse des dépenses sociales par le biais des mutuelles.
Booster
artificiellement la croissance par une injection d’argent public, selon le
modèle américain et japonais, creuse la dette et repousse le problème devant
soi avec une issue d’autant plus dramatique qu’on le repousse plus longtemps.
Dans la mesure où notre politique européenne n’est pas remise en cause, avec
une impossibilité de jouer sur la monnaie, il n’y a pas d’issue favorable mais
des solutions plus ou moins mauvaises. Tout le reste n’est que palabres, bavardages sans consistance et
enfumage politique.
La vague
bleue ne laissera que du bleu à l’âme si les partis européens, du PS à l’UMP,
ne remettent pas en cause notre participation à l’Europe et la liberté de notre
politique économique. Il est vital de comprendre que les prochaines élections
européennes sont aussi importantes que l’ont été les votes pour le traité de Maastricht et la
Constitution européenne. Ce n’est pas être anti-européen que de vouloir rediscuter
les fondations de l’Europe. Elles ont désormais prouvé qu’elles ne soutiennent
pas efficacement ses peuples mais sont les pourvoyeuses d’argent pour les
multinationales et les banques. La disparition progressive des nations ne peut
qu’accentuer cette dérive.
Il
reste néanmoins à la France l'objectif de se doter d’un Président qui ait le courage de le
faire. Puisse-t-il méditer sur ceci :
« N’essayez pas de devenir un homme
à succès.
Essayez de devenir un homme qui a de la
valeur »
Jaime
B Ook
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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