Les mauvaises nouvelles sur le chômage
et la manœuvre complexe et vicieuse des socialistes entre les deux tours
servent d’illustration au titre de cet article. Plus les mauvaises nouvelles s’accumulent,
sur l’économie et le chômage, plus le pouvoir, avec le Président et les
principaux ministres, pratique le mensonge et les manœuvres politiciennes.
Cela avait déjà commencé entre les deux tours de l’élection présidentielle : « le
prochain mandat doit en effet permettre d’inverser la courbe du chômage »,
et même, tout aussi imprudemment que son adversaire (et bientôt
prédécesseur) : « J’accepterai
d’être jugé sur cette promesse ». C’est fait, par ce qu’a exprimé l’électorat
dans le premier tour des municipales.
Hollande
le 9 septembre 2012 : « Nous devons inverser la courbe du chômage
d’ici un an ».
Lors
de ses vœux du 1er janvier 2013 : « Toutes nos forces
seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d’ici un
an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte ». Premier accommodement
de la promesse après avoir gagné trois mois de plus de délai.
A
peine un mois plus tard, il concède que 2013 sera sans doute « marquée
par une progression du chômage ».
Le
28 mars 2013, cette fois sur France 2 : « mon premier
objectif, c’est d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année ».
En
mai 2013, interrogé sur cette improbable promesse : « je m’y
tiens ».
En
août 2013, Michel Sapin, Ministre du Travail déclare à son tour « oui,
nous inverserons la courbe du chômage [...] d’ici la fin 2013 »,
ajoutant, pathétique, que si les chiffres de juillet marquent « un
ralentissement […] c’est que nous allons dans la bonne direction parce
qu’avant d’inverser, il faut arrêter ». Autrement dit pour passer la
marche arrière, il faut passer au point mort. La palisse n’est pas mort lui !
Le
mois suivant, le même se dit une nouvelle fois convaincu que le gouvernement
est « en phase » de « stopper la hausse » et
a noté une « amélioration »… dans la hausse du chômage !
Pierre Moscovici, dopé sans doute par un
micro-rebond inespéré de la croissance au deuxième trimestre 2013 (+0,5% selon
l’Insee) fanfaronne aussitôt sur l’inversion de la courbe du chômage qui
« va arriver d’ici la fin de l’année. J’en ai la conviction, une
conviction informée ». Je n’invente rien. Au même moment,
Hollande continue se déclarant « confiant sur l’inversion de la courbe
du chômage […] nous allons y arriver ».
Toutefois
on se met timidement à déclarer que si « l’inversion est commencée »
« le freinage, puis le retournement de la courbe […] devra être
analysé en tendance », sur « plusieurs mois ».
En
novembre, les résultats mensuels du
chômage restent toujours plus médiocres les uns que les autres, résultats auxquels
il faut ajouter (et en juillet 2013 seulement !) plus de 500 000
emplois « aidés » en France (Emplois d’avenir, Contrats
uniques d’Insertion, Entreprises d’insertion dont CDD avec aide forfaitaire, Contrats
Uniques d’Insertion, Contrats d’autonomie, CIVIS). Et
cela sans compter bien-sûr l’explosion du nombre des allocataires du RSA (2,3
millions de foyers en 2013, soit plus 7,2 % en un an).
En
décembre 2013, malgré une nouvelle hausse (+ 0,5 % officiellement),
Hollande affirme ainsi que « l’inversion de la courbe du chômage
est bien amorcée » et que « la tendance à la baisse
[…] n’est pas modifiée ».
Même
baratin chez Michel Sapin : le ministre du Travail affirme même qu’
« au quatrième trimestre, le gouvernement a pu inverser les choses,
inverser la courbe du chômage », ajoutant, complètement hors
sol : « Au début de l’année 2014, nous devrons faire reculer plus
fortement et durablement le chômage [...] Aujourd’hui, l’enjeu
n’est plus l’inversion mais l’amplification et l’inscription dans la durée de
cette tendance ». Le député de Paris et secrétaire
national du Parti Socialiste Jean-Christophe Cambadélis affirme : « il
n’y a pas encore nettement d’inversion de la courbe, mais c’est à portée de
main » et encore « Les chiffres ne sont pas décevants. Ils
sont encourageants pour les jeunes et ils marquent une tendance à la
décélération du chômage ».
Fin
janvier 2014, Michel Sapin salue pour sa part une « stabilisation, ce
qui est déjà considérable » !
Depuis
janvier 2014, la tendance est à la hausse exponentielle. Entre les deux tours
des élections municipales les chiffres catastrophiques de février viennent de
tomber dans un relatif silence médiatique…
- + 31 600 chômeurs de catégorie A (sans aucune activité), soit presque 1 % d’augmentation pour le seul mois de février. A noter que ce total est obtenu après que Pôle Emploi a radié administrativement… 57 800 chômeurs de ses listes durant le même seul mois de février. Le véritable chiffre de l’augmentation du chômage de catégorie A en février devrait donc être en réalité + 89 400 chômeurs supplémentaires !
- Le chômage des « seniors » a littéralement explosé, avec + 12,1 %.
- Celui des jeunes n’est limité que par le recours massif aux fameux « emplois d’avenir », qui n’en ont justement aucun (+ 50 000, plus de 100 000 prévus avant la fin 2014).
Il
nous faudra aller plus loin dans l’analyse de l’augmentation du chômage,
phénomène endémique que rien ne peut arrêter sauf une dévaluation relative par
rapport à l’Allemagne… donc la sortie de l’euro. Ceci est une autre histoire
dont nous reparlerons mais ce feuilleton grotesque de promesses non tenues sur
le chiffre du chômage a un effet dévastateur de perte de confiance. On ne peut
espérer diminuer le chômage dans le contexte actuel, sans jouer sur la monnaie
car la croissance ne reviendra pas d’elle-même au 1,5% nécessaires pour le stopper. Gauche et droite s’y sont cassés les dents mais on continue… On
ment, on enfume, on gagne du temps. Il faut tenir pour se faire réélire, un
point c’est tout. Qui peut encore les croire ces vieux chevaux de retour qui
tirent la carriole dans le fossé mais viennent prendre leur botte de
fourrage !
Le culte du mensonge tue la démocratie !
Car un peuple désinformé et enfumé
N’a plus de cap et tourne en rond
Jusqu’à épuisement !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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