Nous venons de fêter le troisième
anniversaire de Fukushima et nous avons vu cette foule recueillie et
silencieuse sur un lieu de mort où le Tsunami a frappé et non celui où la
radioactivité a seulement chassé des populations hors de leurs habitations. Le Tsunami du
11 mars 2011 a été d’une rare violence comme en témoigne ce navire retrouvé dans
une ville de la préfecture de Miagy. Des milliers de personnes sont portées disparues
et des villes rayées de la carte. Si médiatiques soient-elles, les peurs
engendrées par le nucléaire (qui jusqu’à ce jour restent au niveau de la
menace) doivent être mesurées à l’aune de ces drames.
Cet anniversaire aurait pu replacer le drame
humain à sa vraie place, celle des catastrophes naturelles et l’accident des réacteurs
de Fukushima à une autre, celle d’une catastrophe économique et humaine au
sens des déplacements de population plutôt qu’au nombre de victimes. Cet
accident nucléaire se place au second rang de gravité juste derrière
Tchernobyl. Contrairement à celui-ci il n’est pas le fruit de l’incompétence
des hommes dans la conception et la marche des centrales. Devant un tremblement
de terre dont l’ampleur a dépassé l’historique connu en cet endroit, on peut
simplement arguer que la marge de sécurité prise n’a pas été suffisante vu le
danger potentiel que représente un réacteur nucléaire. Mais chacun sait qu’une
entreprise humaine n’est jamais à l’abri de l’inimaginable devant les actions
de la nature, hostile par construction.
Il
faut se souvenir de la violence de ce tremblement de terre de 8,9 de magnitude
sur l’échelle de Richter qui s’est produit le vendredi 11 mars 2011. Son
épicentre se situait à 300 km à l’est des côtes du Japon. Il a été suivi d’un
tsunami dévastateur dont les vagues de 14 mètres de haut ont ravagé les côtes
orientales du pays et ont causé l'accident de la centrale de Fukushima Daiichi.
C’était un tremblement d’une ampleur quasi-imprévisible même dans une région très
sismique comme le Japon.
Alors
je m’insurge sur l’information qui a circulé sur certaines chaînes de
télévision où la radioactivité restante autour de la centrale a vite pris le
pas sur l’anniversaire du deuil de milliers de familles. On a montré des
personnes qui viennent faire des contrôles sanitaires sur la zone interdite
autour de la centrale… au péril de leur vie ! Pire on a placé un compteur
dit de Geiger sur le sol pour le faire crépiter devant le reporter et celui-ci
d’annoncer sans broncher que la radioactivité sévissait toujours avec une
mesure de dose de 6 micro-Sievert !
Il s'agit alors de l’utilisation de la désinformation caractérisée, attirant par la peur l’intérêt
des téléspectateurs. En effet ces derniers n’ont aucune notion, pour la
plupart, de ce qui représente un danger dans ce domaine et on se garde bien de
replacer les choses dans leur relativité étant donné que nous vivons toute
notre vie dans une radioactivité naturelle et que nous sommes nous-mêmes
radioactifs. Alors je vais vous donner quelques chiffres par rapport à ces 6
millionièmes de Sievert qui représentent la dose efficace de radioactivité
supposée mesurée sur place.
Le
Sievert (1 Sv) représente la dose de radioactivité censée tuer 50% d’une
population qui y est exposée. Avec les 6 µSv annoncés, on en est donc très loin
d’un danger d’autant plus que la dose de radioactivité de notre corps est de
170 µSV et que celle communément admise autour d’une centrale en activité est
de 10 µSv. En 2000 la dose de réactivité résiduelle de Tchernobyl était de 20 µSv
en France et que vous engrangez 30microSv dans un vol Paris-New-York. J’ajoute que la dose de
radioactivité à laquelle nous exposent en permanence les rayons cosmiques est
de 380 µSv. Voilà quelques éléments de comparaison qui relativisent la peur !
Ajoutons
à cela que la dose limite d’exposition du public est de 1 mSv (milli) soit près
de 170 fois la dose annoncée par le reporter et qu’une simple radio du
thorax nous fait engranger 200 microSv ! D’ailleurs il faut savoir que la dose acquise
par un scanner est de 9 mSv (milli), que votre médecin ne vous demande que rarement si
vous avez déjà passé un scanner depuis un an, que les doses sont cumulatives et
que la limite de dose annuelle pour les travailleurs dans le nucléaire est de
20 mSv. Avec 2 scanners vous donc êtes en limite de dose annuelle de ce type de
travailleur exposé.
Donc
même si le reporter s’est trompé d’échelle et qu’il s’agissait de milli Sievert
et non de micro Sievert, le danger n’était que moyennement élevé mais nécessitait néanmoins l’évacuation
des populations pour des raisons de contamination, c’est-à-dire d’irradiation
interne, par ingestion par voie buccale surtout, due à la concentration de la
radioactivité par les plantes et les animaux. On aurait pu noter dans ce
reportage que la vétérinaire allait ausculter ou soigner des animaux qui
étaient toujours vivants et que la végétation poussait trois ans après l’accident.
Loin
de
moi la pensée ni de nier l'ampleur de l'accident nucléaire de
Fukushima, ni de nier le danger que j’ai affronté durant 37 ans mais la
peur
manipulée est une atteinte intolérable à l’opinion publique qui doit se
faire
son idée à partir d’informations honnêtes. Les normes internationales de
dose
de radioactivité que l’on doit respecter pour protéger les individus
sont de
plus largement calculées avec une marge comme on le fait pour le poids
dans les
ascenseurs. Arrêtons de diaboliser une industrie qui dans notre pays
nous a
donné une avance technologique et économique sans accident réputé comme
tel sur
l’échelle internationale de gravité.
Quand on manie la peur hors des dangers
réels
C’est que l’on a des objectifs…
Idéologiques et politiques,
Non de santé publique !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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