Le week-end nous incite, devant la désespérance
qui nous envahit à cause de la pauvreté, l’indigence, l’inefficacité de la
politique française, à prendre un peu de recul sur la marche du monde, marche
que nous subissons d’autant plus que la parole pour agir sur notre destin nous
est chichement comptée.
« L’argent
ne fait pas le bonheur » est cette affirmation de bon sens qu’aime
proclamer tous ceux qui n’en ont pas, et ce n’en est que plus vrai. « Nous
sommes tous égaux devant la mort », c’est la vérité implacable à laquelle
personne n’échappe. Seulement nous ne sommes plus tous égaux devant la maladie
et l’argent vient troubler la vue idyllique de l’égalité pour tous en la
ramenant à la réalité. Sans vouloir continuer un discours philosophique de bas étage, la réalité incontournable
est que l’argent ouvre toutes les portes du pouvoir et de la puissance sur les
hommes et les évènements.
Les
puissances de l’argent cherchent donc à dominer le monde et poussent vers un
gouvernement mondial évidemment sous leur influence. La puissance des
politiques est de plus en plus mise sous le boisseau des puissances financières
comme les marchands dominaient la république de Venise, comme nombreux sont nos
rois n’ayant pu tenir leur rang que grâce aux banquiers usuriers. La République
Française a crû un temps y échapper mais la première visite à l’étranger d’un
Président socialiste français a été à la City de Londres, haut lieu de la
puissance de l’argent. Que ce soit Obama, Cameron ou Hollande, rien ne peut se
faire sans l’aval de ce qu’on nomme les puissances de l’Ombre et notre
Président est allé aux ordres puisque celles-ci ont dû abandonner Strauss-Khan.
Par
exemple encore aujourd’hui, qui tient le pétrole tient le monde. La phrase n’est
pas de moi mais des puissances de l’Ombre. Demain ce sera peut-être, avec le
développement de l’électronique et des énergies renouvelables, les terres
rares. Elles viennent de jouer leur premier rôle de géopolitique dans les
conflits sur les îles revendiquées par la Chine et le Japon. Ce dernier qui
base l’essentiel de son développement sur l’électronique est dépendant de la
Chine pour les Terres rares, matières premières indispensables dans ce type d’industrie.
Ainsi il n’est pas de guerre qui puisse exister sans que l’argent n’en soit le
nerf voire le provocateur dans des compromissions et des duplicités les plus
impensables.
C’est
par l’argent que le Qatar ouvre la porte de la France pour y acheter patrimoine
et industries privées, pour y déverser des subsides dans les quartiers
difficiles, les écoles coraniques et les mosquées, pour soutenir les rebelles libyens
puis syriens avec les occidentaux, et dans le même temps aider les djihadistes
qui, à partir de leurs bases libyennes et soudanaises, mènent le combat d’implantation
de la civilisation musulmane sunnite dans toute l’Afrique du Nord et centrale.
La France, pour des raisons économiques et de vassalité aux USA, joue le jeu de
la collaboration sous de fallacieux prétextes, comme la démocratie ou la
non-prolifération nucléaire. Elle refuse par exemple de prendre en compte ce
que les grands leaders musulmans proclament, hors d’Europe, c’est-à-dire à
terme le combat pour une Europe musulmane.
La
guerre encore froide en Ukraine n’y échappe pas, car le conflit pacifique de la
démocratie victorieuse ferait rire si elle n’avait pas jeté dans des tombes des
centaines de personnes persuadées de mener un combat pour un avenir plus
heureux. La démocratie vient d’être bafouée par ceux qui prétendent la
défendre. La destitution du Président n’a tenu aucun compte du respect de la
Constitution de 2011 en vigueur dans ce pays où le Parlement, de plus sous
menace physique, ne peut décider seul de celle-ci. Les armes des agitateurs
parmi lesquels les néo-fascistes et les Israéliens ont pris leur part, ont fait
basculer la démocratie. Poutine a alors beau jeu de poser sa défense sur ce
non-respect patent qui n’a que le nom de coup d’Etat. Même si la présence de
troupes russes ne peut être expliquée ainsi, la décision des autorités de
Crimée autonome de faire un référendum le 16 mars ne peut plus alors être
contestée par les occidentaux.
Derrière
tout cela se joue une partie de géopolitique à haut risque. D’un côté on a une
Russie, où Poutine a chassé ou emprisonné les puissants oligarques mafiosos qui
pourrissaient la vie du pays depuis Eltsine, arc-boutée sur un no-mans land
autour de ses frontières, arc-boutée sur la maîtrise de la Mer Noire face à la Turquie, historiquement
son pire ennemi, arc-boutée sur le port syrien de Tartous qui lui ouvre la
Méditerranée orientale et sur une union douanière avec ses voisins biélorusses,
ukrainiens et du Kazakhstan.
De l’autre
on a les USA dont le but est d’approcher l’OTAN au plus près des frontières
russes pour développer un grand marché économique transatlantique et agir sur
toutes les ressources économiques de la Russie pour en réduire la puissance
dans un combat mondial contre la Chine, la Russie et sans doute l’Inde qui n’a
pas encore choisi clairement son camp. L’Ukraine est le lieu privilégié d’un
affrontement auquel on mêle l’UE par l’extension aux pays limitrophes de l’emprise
de Bruxelles. L’intérêt de l’Europe n’est pas dans un affrontement avec la
Russie. L’Allemagne le sait et mène parallèlement à une pression sur l’Ukraine,
des conversations bilatérales officieuses et officielles sur ses relations économiques
privilégiées avec la Russie.
La France ?
Tant qu’elle veut bien jouer le jeu des États-Unis, la France est ménagée car sa
docilité est nécessaire à la progression de l’hégémonie américaine. Sa
puissance économique est en déclin, son aura sur la politique étrangère est
très affaiblie mais elle a encore des atouts. Elle fait partie du Conseil de
Sécurité à l’ONU avec droit de véto, elle a une présence importante dans l’Afrique francophone,
terrain de jeu de la progression de la civilisation musulmane et de l’économie
chinoise. Enfin son grand domaine maritime lui permet d’être présente sur tous
les continents. Obama lui distribue les terrains de jeux guerriers où son
opinion ne veut plus envoyer ses soldats. Les puissances de l’ombre ne l’envoient
plus en « guerre » sans prendre la France sous son bras et Obama reçoit
son Président comme Louis XIV recevait à Versailles… ses vassaux !
L’argent va dominer le monde car personne
ne pourra plus y échapper,
Les riches seront plus riches et les
pauvres plus pauvres,
Tant que les peuples ne voudront pas
ouvrir les yeux !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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