« Nous assistons à une énorme partie
géopolitique dans laquelle l’objectif est la destruction de la Russie en tant
qu’opposante géopolitique aux États-Unis ou à l’oligarchie financière mondiale [.]
La réalisation de ce projet va de pair avec le concept de domination mondiale
menée par les États-Unis. »
Vladimir Yakounine, ancien haut diplomate russe
Il se joue en Ukraine et dans
tous les pays limitrophes à l’Ouest et au Sud de la Russie une énorme partie
géopolitique mais l’Histoire montre que partout où les États-Unis font de
l’ingérence, le chaos et la misère s’ensuivent. Ils déploient désormais leurs alliés
comme la France en Libye, en Syrie et en Afrique Centrale, la Turquie en
Somalie, Israël ne Ukraine, etc. Cela fait 13 ans que ceux-ci sévissent en Asie
Centrale et au Moyen-Orient. Le pouvoir destructeur de l’armée américaine a finalement
trouvé à qui parler dans une petite péninsule du Sud-Est de l’Ukraine, qui sert
de base opérationnelle principale à la flotte russe de la Mer Noire.
Désormais l’Ukraine est une cible de la guerre
militaro-économique et hégémonique des USA affublés de leurs amis occidentaux
sous la pression d’une oligarchie financière fortement juive et américaine que BHL
représente à tout propos sur les théâtres de leurs opérations. Nul n’a intérêt
à un éclatement de l’Ukraine, mais le maintien d’une Ukraine unie n’est plus
une solution naturelle et ne va pas économiquement de soi.
À partir du 22 février, nous avons eu le
remplacement du Président ukrainien régulièrement élu par un pouvoir de fait,
et la dissolution de la Cour Constitutionnelle ukrainienne. Or, seule cette
Cour avait le pouvoir de constater la déchéance éventuelle du Président et de
proposer une solution intérimaire. Le pouvoir de fait en place à Kiev continue
à la fois à se prétendre dans la continuité constitutionnelle quand cela
l’arrange et à la violer dans les faits. Il est impossible à toute personne qui
est réellement éprise de démocratie d’accepter cela. Pourtant les Occidentaux
fustigent le référendum de la Crimée et dénoncent son inconstitutionnalité, ce
qui ne manque pas d’air vu ce qui s’est passé à Kiev. Poutine a beau jeu de
soutenir une auto-détermination de la Crimée avec le référendum prévu dimanche d’autant
plus qu’il n’est pas question pour lui d’abandonner ses bases navales en
Crimée.
La Crimée est un enjeu majeur de géopolitique.
C’est la porte par laquelle Washington doit passer pour pouvoir étendre ses
bases avancées dans toute l’Eurasie, prendre le contrôle des couloirs vitaux de
pipelines et de ressources, et s’établir en tant que puissance dominatrice
militaro-économique dans ce nouveau siècle. Alors devant une situation où l’Armée
russe est déterminée et prête à un conflit à ses portes, une telle situation
pourrait déclencher une Troisième Guerre mondiale, faire s’effondrer la
structure mondiale de sécurité existante et établir un nouvel ordre mondial.
Jusqu’où iront les USA dans cet affrontement
direct qui nous ramène à la guerre froide et où la démocratie n’est plus qu’un
prétexte ? Dans le magazine Time, McCain a déclaré : « C’est
une partie d’échecs qui rappelle la Guerre Froide et nous devons en avoir
conscience et agir en conséquence [.] Il nous faut prendre certaines mesures
qui convaincraient Poutine que les actions qu’il est en train de mener aurait
un coût élevé » ! Car les grandes compagnies pétrolières sont au
centre du jeu. Navez Ahmed s’étend sur ce thème dans un article qui a été
publié dans l’édition du Guardian, lundi dernier. Voici un bref extrait de
l’article d’Ahmed, intitulé « Ukraine crisis is about Great Power oil,
gas pipeline rivalry » [La crise en Ukraine est une question de
grandes puissances pétrolières et de rivalité en matière de
pipelines » :
« L’Ukraine est de plus en plus perçue comme étant située à un
endroit critique dans la bataille qui se fait jour pour dominer les couloirs de
transport de l’énergie, reliant les réserves de pétrole et de gaz naturel du
bassin de la Caspienne aux marchés européens [.] Une compétition de grande
envergure est déjà apparue dans la construction de pipelines. Il reste à voir
si l’Ukraine fournira des itinéraires alternatifs pour aider à diversifier
l’accès [à ces réserves], ce que préfère l’Ouest, ou si "elle se
retrouvera forcée de jouer le rôle d’un subalterne de la Russie". »
(Guardian)
Par ailleurs le cerveau du Nouvel Ordre
Mondial, Zbigniew Brzezinski, a dépeint ce conflit avec la Russie ainsi :
« couper l’accès des Occidentaux à la Mer Caspienne et à l’Asie Centrale ».
Pour une raison inconnue, les compagnies pétrolières monstrueuses de l’Amérique
pensent que les ressources qui reposent sous le sol de la Russie leur
appartiennent. Alors Obama jettera-t-il le gant pour masquer au monde la
décroissance de ce grand pays au prix du risque d’un conflit mondial dans
lequel l’autodétermination des peuples et la défense de la démocratie sont
devenus de honteux prétextes ? Le pire c’est que nos politiques veulent
nous y faire croire, à nous, les moutons, qui croyons toujours à la pureté de
leurs intentions.
« L'État, c'est le plus froid de tous les
monstres froids.
II ment froidement ; et voici le mensonge
qui s'échappe de sa bouche :
"Moi, l'État, je suis le Peuple."
»
Nietzsche,
Ainsi parlait Zarathoustra
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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