Les évènements récents sur les théâtres d’opération en Afghanistan, en Libye,
au Mali, en Centrafrique et sur ce qui pourrait le devenir en Ukraine, méritent
que l’on regarde notre armée face à ses missions et à ses possibilités d’y répondre.
L’ennemi de notre pays est partout dans le monde, peut surgir de n’importe où
et souvent même de nos amis. Il n’y a que des alliances de circonstance qui se
font et se défont tout au long de l’histoire de notre pays. Il ne faut même pas
oublier l’ennemi de l’intérieur, celui qui tisse, lentement mais sûrement, sa
toile dans une immigration de peuplement, celui qui fomente des attentats,
celui qui radicalise les jeunes des quartiers ghettos et les rend
non-intégrables.
Notre armée doit pouvoir être appelée
sur tous les théâtres d’opération d’autant plus que nous disposons du deuxième
domaine maritime du monde. Sommes-nous opérationnels ou simplement au
service de l’Otan dans le cadre des missions qui peuvent encore nous être
confiées ? Quelle indépendance a encore notre force de frappe nucléaire vis-à-vis
des USA ? Notre Président lance des opérations militaires en Afrique, se
propose de porter le fer en Syrie et recule sur défection d’Obama, menace l’Iran
et participe à un coup d’Etat en Ukraine en prenant le risque d’un conflit armé
avec la Russie. Il en profite pour diminuer le budget de la défense tout en
faisant voter une prolongation de notre présence en Centrafrique. Est-on encore
dans la cohérence ?
L’armée française ne s’est pas depuis
bien longtemps heurtée à une véritable armée constituée depuis sa cuisante
défaite à Dien Bien Phu infligée par le général Giap même si l’Algérie est
encore dans nos mémoires. En Afghanistan,
une terre sur laquelle
la France n’avait pas à mettre les pieds, plus de dix ans après, l’opération
est loin de constituer un succès. Lors de l’embuscade de la vallée d’Uzbeen à
l’été 2008, c’était la première fois depuis très longtemps que notre armée
perdait autant de soldats en si peu de temps ! En Libye nous avons survolé
et pris pied pour achever un dictateur en fuite sous l’aile américaine.
L’opération Serval au Mali est apparue
comme un succès sauf que nous avons fait face à un semblant de forces
organisées et mal équipées, cible idéale en terrain découvert des objets
volants. De plus la tactique de la fuite pour mieux revenir nous oblige à
rester sur place à titre d’occupant dans
un pays où les problèmes ethniques et religieux ne sont nullement résolus et la
partition toujours demandée. En Centrafrique notre armée fait une opération de
maintien de l’ordre à laquelle d’ailleurs elle n’est pas préparée et l’ensemble
du pays reste incontrôlable vu le nombre très insuffisant de nos soldats et la
piètre qualité de l’armée africaine dévolue à des tâches subalternes.
On oublie que l’opération Serval a
réussi une percée éclair mais avec une intendance qui a fait des miracles pour
présenter du matériel en état grâce à son génie du Système D. L’armée souffre
et doit faire des choix douloureux entre l’entretien des matériels, la
modernisation, le remplacement de ceux-ci et le nombre de soldats
opérationnels. Nous avons désormais une colonne de généraux sans troupe et nous
abandonnons notre deuxième porte-avion malgré l’étendue de notre domaine
maritime. Ceci veut dire qu’au mieux nous ne sommes opérationnels que la moitié
du temps. Nos « Rafales » nous reviennent très chers faute d’avoir pu
se vendre à l’étranger et nous sommes obligés de faire appel aux USA pour leur
ravitaillement en vol, comme ils nous faut des gros porteurs étrangers pour
transporter nos troupes et des Awaks pour diriger les opérations militaires.
L’occupation du terrain demande des
fantassins et nous manquons d’hommes pour faire face à plusieurs conflits géographiquement
dispersés. En outre, plus les armements sont sophistiqués, plus ils sont
coûteux et moins nous pouvons nous en offrir. Songez qu’au train où vont les
choses, notre pays ne disposera bientôt pratiquement plus de régiments de chars
de combat dotés de Leclerc. «Or, la
conservation d’un spectre le plus large possible d’armements et de capacités
militaires est une absolue nécessité pour un pays qui entend compter sur la
scène internationale » (Magnus Martel dans Vérités pour l’Histoire).
Nous devons faire face à l’ennemi de
l’intérieur qui souhaite soumettre notre pays à la loi du Coran d’ici une
vingtaine d’années qui avance ses pions un à un dans un antiracisme de bon
aloi, appuyé sur les Droits de l’Homme, qui lui ouvre toutes les portes des
mosquées, des écoles coraniques et des prisons. L’intégration devient de moins
en moins probable et le sentiment d’identité nationale recule devant celui des
pays d’origine des familles immigrées.
Dans ce contexte où même chez les
jeunes dits de souche, le sentiment national devient brouillé par la
mondialisation et l’appartenance européenne. Il ne se manifeste que dans
les rencontres sportives internationales où l’on voit souvent les français « papier »
agiter des drapeaux étrangers. On peut s’inquiéter de voir des officiers
français de confession musulmane déclarer qu’ils n’iront jamais combattre
contre des musulmans, c’est pourtant la réalité que nous vivons aujourd’hui. On
se rend compte qu’un service militaire obligatoire prendrait désormais toute sa
valeur pour redonner un sens à l’intégration, à l’identité nationale.
Dans un contexte où le chômage chez les
jeunes touche un quart de cette population, où l’intégration est en panne, où l’identité
nationale se perd dans une population, qui n’a plus majoritairement connu la guerre sur son territoire,
et dans une Europe sans consistance autre que l’économie, où l’armée ne peut
plus payer suffisamment d’hommes de métier, la suppression de la conscription a
été une des erreurs majeures de notre pays. Il n’est pas encore trop tard pour
y repenser… peut-on espérer cela d’une pensée unique bloquée sur des dogmes et
non sur la recherche du Bien commun ? Les suisses nous ont montré la pratique de la démocratie, faudra-t-il qu'ils nous montrent aussi comment défendre son pays et son identité nationale ?
Vendre nos casernes pour y mettre des mosquées,
Et des écoles coraniques, est-il un meilleur choix
Que d’y mettre un temps nos jeunes pour
Y apprendre ce que France veut dire ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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