Nous offrons actuellement un paysage économique déprimant avec des
dépenses publiques non maîtrisées, quoiqu’en ait dit le gouvernement, un taux
de chômage en progression malgré des mesures coûteuses pour l’emploi des
jeunes, mesures plus sociales que pérennes, un déficit du budget et du commerce
extérieur, et un niveau de
fiscalité totalement démotivant pour tous les acteurs de la vie économique.
Les
avertissements de Bruxelles, la menace de mise sous tutelle et la mise sous
surveillance des agences de notation ont finalement fait comprendre à François
Hollande qu’il fallait donner un signal fort aux autorités européennes. Il a
alors pris devant les français trois engagements : 1/ Réaliser 50 Md€
d’économies sur les dépenses publiques dans les trois prochaines années. 2/
Alléger les cotisations pour les entreprises de 30 Mds€ en 2017. 3/ Réduire de
1Md€ la pression fiscale sur les ménages.
Il s’agit
d’un virage libéral avec un engagement fort vers les entreprises et vers le
pouvoir d’achat des ménages malgré les réticences de l’aile gauche du parti
socialiste. Le deuxième tour des municipales a totalement pris le Président à contrepied.
Le Pacte de Responsabilité a laissé les électeurs dans une totale indifférence.
Ils ne voient dans les cadeaux aux entreprises aucune promesse d’emploi mais
par contre la certitude que non seulement la pression fiscale ne diminuera pas
mais bien au contraire qu’elle va continuer à augmenter sous des formes parcellaires
et plus ou moins cachées.
Le
Pacte de Responsabilité n’a plus que deux ans et demi pour réaliser les 50 Md€
d’économies. Mais le Président n’a retenu de l’avertissement des électeurs que
la notion de « justice sociale ». Termes dont il ne saurait définir
le sens exact mais qu’il traduit par Pacte de Solidarité dont la mise en œuvre ne
peut qu’alourdir les dépenses ou générer des ponctions sur les prestations
sociales ou les collectivités locales.
Le
danger le plus grave serait l’augmentation du taux d’emprunt sachant que l’augmentation de 1% du taux entraîne des dépenses supplémentaires de 10Mds€. N’oublions
pas que nous ne remboursons le capital qu’en empruntant, ce que vous ne risquez
pas de pouvoir obtenir de votre banque. Selon Les Echos, nous sommes vraiment
arrivés au terme d’une longue lignée de présidents qui n’ont cessé d’évacuer
les problèmes du financement du fameux « modèle social français que le
monde nous envie … » sous le tapis des déficits.
A ce
modèle le gouvernement Ayrault y a ajouté le volet pénibilité avec retraite
anticipée. Il s’agit d’une véritable usine à gaz qui submergera, si elle
est mise en place, les patrons par le nombre de tâches qu’ils
auront à accomplir… D’un autre côté la loi Florange qui mettait des empêchements
à la vente des entreprises, censurée par le Conseil Constitutionnel, n’a même
pas été retirée. Il y a là de quoi décourager plus d’un investisseur étranger.
La France
entre en récession alors que la déflation, c’est-à-dire la croissance négative,
menace la zone euro. L’Allemagne a ouvert la porte à un l’équivalent d’un
« Quantitative Easing » (= achat d’obligations d’État et
d’entreprises par la Banque Centrale) qui pourrait être mis en place par la BCE.
En effet les exportations allemandes en direction des pays émergents ont baissé de 10%. Ce peut
être une raison de trouver une Allemagne un peu plus conciliante envers un
Etat-providence qui compte sur elle.
Ce n’est
pas le cas de l’Italie avec Matteo Renzi nouveau Premier Ministre. Celui-ci veut vendre chèrement son plan d’austérité
sur les fonctionnaires à Bruxelles malgré des banques fragiles. Cameron a mis
la Grande-Bretagne sur de meilleurs rails et s’apprête à demander des efforts
supplémentaires. Notre problème c’est que nos gouvernements veulent gommer les
difficultés de la monnaie unique en refusant le plan d’austérité auquel cette
monnaie nous contraint. C’est un peu comme si l’on voulait le beurre et l’argent
du beurre. D’autant plus que la crémière, le peuple en somme, ne veut ni l‘un
ni l’autre.
Pour 52% des Français, appartenir à l'Union européenne
est une mauvaise chose. C'est le résultat de la dernière étude de l'Ifop
intitulée "Regards sur l'Europe", réalisée auprès de citoyens de six pays
membres de l'Union Européenne : la France, la Belgique, l'Allemagne, le
Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. En effet, à la question "Diriez-vous
qu’aujourd’hui pour votre pays c’est plutôt une bonne chose ou plutôt une mauvaise
chose d’appartenir à l’Union Européenne ?". Par ailleurs, ils sont les plus
sceptiques quant à l'Europe : lors des élections européennes de mai, 74%
d'entre eux souhaitent exprimer dans leur vote leur défiance vis-à-vis d'elle.
Alors va-t-on continuer à suivre un gouvernement qui
s’accroche à l’UE et à l’euro sans vouloir se ranger dans le camp de l’austérité
imposée alors que la majorité du peuple français en voit désormais les
conséquences désastreuses ? Les élections européennes seront un nouveau
vote sanction. Le Président sera sans doute contraint à dissoudre l’Assemblée
Nationale mais les deux partis majoritaires et les centristes ne jurent que par
l’UE et l’euro. La sortie de l’euro est dite catastrophique pour stopper net
toute discussion et toute velléité d’agir. C’est donc à un grand coup de balai
qu’il faut procéder… avant de réellement couler !
Les Sceptiques sont un caillou dans la chaussure de l'humanité…
En marche vers la crédulité.
L’euroscepticisme
reste le seul moyen de sauver l’Europe !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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